Test de Reveil - On retourne se coucher ?

Pour reprendre les termes d'un grand philosophe des forêts, les jeux d'horreur, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber. D'autant plus que dans le cas de Reveil, tout ce que j'en savais, c'est que ça avait à voir avec l'univers du cirque et moi les clowns ça ne me fait pas peur.

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Un gameplay minimal

Dans Reveil, on incarne Walter qui se réveille (!) d'un cauchemar avec des petits problèmes de mémoire et un mal de tête dans une maison laissant penser que tout ne va pas pour le mieux avec Martha son épouse et Dorie, sa fille.

La première chose qui saute aux yeux est la belle qualité graphique du jeu pour une réalisation sous Unity. Généralement, on a des rendus beaucoup plus plats avec ce moteur de jeu alors que dans le cas de Reveil. j'aurais pu croire qu'on était sous Unreal Engine.

En ce qui concerne le gameplay, on est par contre dans le b.a.-ba du style de jeu : trouver des objets avec lesquels interagir afin d'ouvrir des trucs et résoudre des énigmes. Les joueurs ayant un peu autre chose à faire que de cliquer partout dans des environnements réalistes, une pression sur un bouton permet d'afficher une loupe au niveau des éléments interactifs du décors. Cela ne veut pas dire que l'examen dudit élément sera utile (on ouvre beaucoup de tiroirs pour rien) mais ça limite la frustration des clics manqués à quelques pixels près.

Toujours dans le cadre d'un gameplay simple, il n'y a aucune gestion des objets : s'ils sont utiles, ils vont dans votre inventaire puis sont utilisés automatiquement quand vous trouvez à quoi ils servent. Si une bonne partie du jeu consiste à cliquer au bon endroit, certains puzzles sont plus recherchés que les autres, peut-être même un peu trop tant ça crée un décalage avec l'exploration simple du jeu.

De la même façon au niveau du gameplay il n'y a aucun combat ou gestion d'arme.

Du coup, c'est léger non ?

Le paquet sur l'ambiance

Pas vraiment non. Reveil est avant tout un jeu d'ambiance. Très vite, il emporte le joueur dans cette recherche de sa fille et de sa femme et distille via des messages ou des réflexions de Walter des interrogations et doutes sur ce que l'on vit. Ça paraît vrai, mais ça ne peut pas être vrai. Mais si c'est un rêve, c'est trop réaliste, non ?

Toutes proportions gardées, Reveil lorgne du côté de l'excellent film L'échelle de Jacob dans sa gestion de la limite réalité/folie.

On peut rencontrer des ennemis, mais ça ne se solutionne que par la furtivité et/ou la fuite et dans les deux cas, le jeu se montre efficace avec une tension bien là, bien renforcée par des effets sonores flippants et, il faut le dire, un cirque abandonné (avec toutes les attractions en plus du chapiteau), ça n'est pas très rassurant (mais le jeu propose bien d'autres environnements pas en reste).

L'ambiance globale sait être pesante et le jeu balance quelques jump scares bien trouvés et si d'habitude je ne suis pas un grand fan des décors qui changent dans le dos du joueurs et autres facilités de téléportation, c'est utilisé avec une certaine parcimonie dans Reveil et surtout le scénario justifie plutôt bien cela.

Court et bien ou court mais bien ?

Pour arriver au bout de Reveil, il faut compter entre 2 et 3 heures. Les concepteurs ont bien essayé de rallonger la durée de vie en rajoutant un certain nombre d'objets à collectionner pour chacun des 5 chapitres composant le jeu mais j'ai trouvé que c'était une mauvaise idée, car si l'on se met réellement à la recherche de ces objets, on sort de l'ambiance que sait mettre le jeu par ailleurs. Personnellement, je n'ai prêté aucune attention à cette recherche.

Dans l'absolu, c'est court, mais on peut reconnaître à Reveil de bien utiliser ce temps de jeu pour faire rentrer dans son histoire et y apporter tout un tas de réponses et même des fins alternatives. Et au final, je trouve que le jeu dure le temps qu'il faut.

Un truc qui pourra en énerver certains est que Walter est une énorme pipelette qui passe son temps à tout commenter et verbalise à peut près tout. Au delà de certaines remarques parfois stupides, on regrettera avant tout le ton parfois un peu trop léger face à ce qui se déroule.

Pour les fans de jeu d'horreur, Reveil fait donc partie des bonnes pioches de cette année malgré sa durée de vie un peu faible qui peut inciter à attendre une promotion.

Testé par Aragnis sur PlayStation 5 avec une version fournie par l'éditeur

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Plateformes PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S
Genres Survival-horror, contemporain

Sortie 6 mars 2024 (Monde) (Windows)
6 mars 2024 (Monde) (Xbox One)
6 mars 2024 (Monde) (PlayStation 4)
6 mars 2024 (Monde) (PlayStation 5)
6 mars 2024 (Monde) (Xbox Series X|S)

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