Test de Dynasty Warriors: Origin - L'ultime Musou ?

Sept ans se sont écoulés depuis Dynasty Warriors 9, le dernier en date de la série principale de la licence alors que précédemment c'était cinq ans grand maximum. Est-ce parce qu'au lieu de faire Dynasty Warriors 10, Koei Tecmo a décidé de faire un Dynasty Warriors: Origins qui a des airs de reboot ? Probablement, mais est-ce que ce temps passé a été mis à profit ? Est-ce que la formule, qui pouvait lasser, se renouvelle un peu ? Le gigantisme souhaité des batailles est-il au rendez-vous ?

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Des promesses, toujours des promesses ...

Tout d'abord, je tiens à préciser que les captures d'écran en direct étant impossibles, j'ai dû me contenter de captures des vidéos que j'ai enregistrées et le résultat ne fait pas honneur au véritable rendu.

Depuis le deuxième opus (le premier étant un jeu de versus fighting), les Dynasty Warriors de la série principale nous proposent d'incarner des personnages issus de l'Histoire des Trois Royaumes (personnages ayant plus ou moins existé) qui se mesurent les uns aux aurtres sur le champ de bataille, zigouillant du soldat de base par centaine entre deux affrontements avec un autre héros.

Même si on est comme moi friand de la formule et même si on a pu apprécier au cours des années les divers jeux sortis, on restait toujours un petit peu sur sa faim, car techniquement ça ne suivait pas, entre le brouillard de guerre cache misère, les soldats amorphes ou encore l'affichage en mode "pop" des ennemis.

Enfin tenues ?

Mais là, on nous promet que cette fois, c'est bon. Je cite "notre objectif était de créer le jeu ultime qui ne pouvait être créé qu'avec des avancées modernes".
Et sans plus de suspense, je peux vous dire que oui, ça y est, Dynasty Warriors est enfin à la hauteur de ses ambitions.

Chevaucher à la tête d'une charge de plusieurs centaines de soldats pour rentrer dans le lard d'une défense de plus d'un millier d'ennemis, c'est possible et c'est un énorme plaisir.

Ces moments épiques n'arrivent souvent qu'en conclusion de quelques batailles d'envergure, la majeure partie du jeu ayant des batailles un peu plus modestes, mais ça ne rend ces moments que plus épiques d'autant qu'on peut très bien choisir de percer l'armée en face au fur et à mesure ou foncer comme un fou sur le leader adverse pour écourter la bataille, mais ce sera alors beaucoup plus dur de le vaincre la puissance des ennemis étant proportionnelle au moral des troupes restantes et aux actions entreprises.

Des changements en profondeur

Normalement, les fans de la série ont déjà dû acheter le jeu rien qu'à la lecture du paragraphe précédent, mais entrons quand même dans les détails, car au delà des ambitions techniques tenues il y a pas mal de changements.

Tout d'abord, cette fois on n'incarnera pas un des héros classique du jeu, mais un personnage sans nom et amnésique qui est amené à prendre part aux combats. Si le ce postulat de départ classique peut porter à sourire, il est intégré de façon à être tout autant spectateur qu'acteur des événements et c'est probablement le jeu Dynasty Warrior de la série principale où l'histoire est la plus simple et la plus agréable à suivre de tous.

Cette histoire progresse via des scènes en image de synthèse de qualité ou des cinématiques avec le moteur ingame, plutôt jolies même si on a vu mieux ailleurs en termes d'animations faciales. Notre personnage est amené à faire certains choix qui influent sur l'histoire (peu au début, plus à la fin) et sur ses relations avec d'autres personnages, ceci pouvant être amélioré, car pour le moment ça sert principalement à gagner quelques récompenses en plus.

Les déplacements s'effectuent sur une carte de Chine qui s'ouvre de plus en plus avec l'avancée des cinq chapitres qui composent l'histoire. On progresse après un certain nombre de batailles importantes, mais entre chacune on peut prendre part à des escarmouches générées aléatoirement ou à des batailles un peu plus imposantes non liées directement au scénario.

Armée d'un homme

Les habitués me diront "mais alors, vu qu'on ne joue qu'un personnage, comment varie le gameplay vu qu'avant c'était en changeant de combattant ?". Ok cher habitué, je vais faire semblant de croire que tu ne jouais pas Lu Bu 90% du temps et te répondre.

Notre personnage peut utiliser 9 armes différentes. Chacune vient avec ses propres combos, coups spéciaux et spécificités. La richesse de gameplay n'a pas à rougir par rapport aux opus précédents.
Au départ, on ne dispose que de l'épée, mais au fur et à mesure des combats on débloque lance, chakrams, doubles haches, etc. quand elles tombent sur le champ de bataille ou quand elles sont disponibles en magasin, avec des statistiques de combat et bonus variables qui deviennent de plus en plus élevés avec l'avancée dans l'histoire.

Ces armes sont d'autant plus importantes qu'elles incarnent l'évolution principale de notre guerrier : chaque niveau d'arme gagné nous fait monter d'un niveau, ce qui nous fait gagner des stats, des pouvoirs et l'accès à des arbres d'améliorations qui eux se remplissent grâce à des points gagnés en bataille ou avec des missions fournies par des personnages.

Les capacités appelées "arts de combat" peuvent également s'acheter ou se gagner auprès de personnages et certaines ne sont pas liées à une arme ce qui fait que parfois on peut se sentier à l'étroit avec seulement 4 capacités sélectionnables à la fois. De plus, leur utilisation permet de les améliorer et on a plutôt tendance à garder un pouvoir que l'on apprécie plutôt que d'en tester un autre.

Au rayon améliorations du personnage, on peut également citer jusqu'à 2 équipements qui peuvent modifier tout un tas de choses, des consommables et la création de gemmes - au nombre de 5 une seule pouvant être équipée - ayant un effet très intéressant comme une augmentation de la portée ou de la régénération de vie en fonction du compteur de morts adverses mais on regrette le système d'amélioration de ces gemmes qui est peu inspiré.

On peut donc de façon agréable personnaliser son guerrier, sauf au niveau visuel où on reste bloqué avec un jeune homme digne de figurer dans le groupe sud coréen BTS. Gageons qu'on pourra le modifier dans un prochain opus.

Un gameplay pas en reste

Tout cela serait bien beau si le gameplay ne suivait pas. Mais là encore, les équipes de Omega Force ont assuré.
En plus des divers combos des armes et des arts de combats qui sont suffisants pour le menu fretin, notre personnage peut effectuer des esquives ou des parades selon les attaques des chefs de combat adverses. Bien placées, les parades permettent des contres qui font baisser une jauge d'armure qui une fois vide met l'ennemi dans un état d'hébétude permettant de lui avoiner la tête. Quand aux esquives, elles remplissent la jauge de bravoure qui permet de lancer les arts de combat.

Certains coup ne peuvent être qu'esquivés et d'autres nécessitent un blocage ou une interruption. Cela n'atteint pas la profondeur d'un Souls ou même de Stellar Blade, mais c'est totalement adapté à la frénésie des combats contre des masses d'adversaires.

Évidemment, les attaques Musou sont toujours de la partie ; chaque arme dispose de sa propre cinématique et c'est facilement des centaines d'ennemis qu'on peut abattre ainsi. La jauge de Musou évolue au fur et à mesure de l'aventure pour proposer des possibilités de plus en plus dévastatrices.

Notre personnage gagne aussi la possibilité d'avoir sa petite armée personnelle qui lui permet de lancer des compétences via une vision d'aigle, utile par ailleurs pour révéler des éléments cachés ou spéciaux. Que l'on lance une charge à cheval, une volée de flèches enflammées ou encore qu'on dresse un mur de bouclier, ces capacités ne sont pas à négliger car bien utilisées elles sont réellement utiles.

On peut également lors de certaines batailles être accompagné d'un héros qui nous permet de lancer des attaques combinées et même d'être incarné un court moment qui se finit par une attaque Musou gigantesque où il n'est pas rare qu'un millier d'ennemis tombent en quelques secondes. Le joueur de longue date de Dynasty Warriors est enfin pleinement aux anges même si on aurait aimé pouvoir incarner les divers héros un peu plus longtemps.

Et des fondations solides

Concernant les batailles en elles-mêmes, elles sont un peu l'aboutissement de toutes les améliorations faites au cours des années avec des bases à prendre, des événements qui renversent le cours de la bataille, une jauge de moral qui influe sur les stats des ennemis ou encore des structures à abattre.

On note quand même que la piétaille est plus agressive que d'habitude et que tout un tas d'unités spéciales peuvent nous charger ou encore tenir un mur de bouclier difficilement franchissable.

La possibilité de faire un duel est toujours là ce qui est intéressant si on tente une percée, ça évite d'avoir trop de petits ennemis sur le dos.

En cas de défaite, il est possible de "rembobiner" la bataille pour repartir d'un événement clé précédent. Géniale fonctionnalité qui permet de ne pas refaire 10 fois le même début quand on a du mal sur la conclusion de la bataille. Néanmoins, il faut savoir choisir où revenir en arrière : parfois, par nos erreurs, on a déjà perdu bien avant l'événement final.

Les musiques rock des champs de bataille, décalées mais galvanisantes laissent place à des musiques orientales sur la partie histoire, le mélange fonctionne à l'habitude. Les doublages en japonais et en anglais sont bons ; pas de voix en français néanmoins, il faut se contenter des sous-titres.

Et si tout cela ne suffisait pas, le jeu dispose d'un "New Game plus" bien pensé pour donner envie de continuer à jouer aux fans du genre.

Le Dynasty Warriors ultime ?

C'est l'objectif avoué et s'il est certain que c'est le meilleur de la série et que c'est celui qui tient enfin les promesses de batailles gigantesques, il reste des points d'amélioration qui font que je garde le terme "ultime" pour le prochain opus.

Le résultat actuel est déjà très très bon, car ils ne se sont pas contentés de faire un Dynasty Warriors 10 pour profiter des supports techniquement plus puissants ; refondre le système de narration est une excellente idée, bien réalisée, tout comme la possibilité d'incarner un inconnu que ce soit en terme d'intérêt pour l'histoire mais aussi pour le gameplay.

On pourra reprocher au titre que les escarmouches facultatives, qui apparaissent plus ou moins à l'infini, se répètent beaucoup, mais elles permettent de faire progresser son guerrier et le plaisir d'éclater des foules de soldats y est aussi présent. Et si jamais on trouve que tout cela est un peu trop facile, le jeu dispose de plusieurs niveaux de difficulté.

Techniquement, si l'affichage d'autant d'ennemis est possible c'est aussi parce que les décors sont souvent peu variés et assez simples, j'excuse tout à fait cela parce qu'on est pas là pour voir du pays. De la même façon, on excusera facilement un certain manque de verticalité, le scénario global ne se prêtant pas à des envies de plateformes et puis il faut en garder un peu sous le pied pour le prochain titre de la série.

De toute ma partie, je n'ai eu que de rares et faibles ralentissements sur une charge vers une grande armée par exemple, étrange vu que lors de charges similaires le framerate ne bougeait pas (en mode performance) ou quand le jeu parfois regorge d'ennemis combinés à des effets météo et des effets pyrotechniques, mais rien qui ne m'ait gâché le plaisir de jeu et notons que je n'ai expérimenté aucun bug. Les options permettent d'aller jusqu'à 120 images par secondes, mais je ne pouvais pas l'activer sur une PlayStation 5 classique.

Fans des Dynasty Warriors, foncez, c'est la meilleure version à ce jour. Quand aux autres, c'est une excellente occasion pour s'y mettre.

Testé par Aragnis sur PlayStation 5 avec une version fournie par l'éditeur

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