The Precinct – Une virée à l'ancienne
Dans un monde vidéoludique saturé de productions dans lesquelles les forces de l’ordre sont souvent réduites à des antagonistes ou à des silhouettes génériques, The Precinct fait un pari original : nous mettre dans la peau d’un jeune flic des années 80, pas encore désabusé, dans une ville en équilibre où se mêlent poursuites musclées, sirènes hurlantes et néons clignotants. Développé par Fallen Tree Games, le titre disponible depuis le 13 mai sur Xbox Series X|S, PlayStation 5 et PC se pose en hommage assumé aux polars urbains de l’époque VHS. Allez, met ton uniforme le bleu, on va faire un tour sur le terrain.
Entre poursuites effrénées et charme rétro
Dès les premières minutes, The Precinct impose une ambiance optant pour une vue isométrique stylisée qui n'est pas sans rappeler les premiers GTA , avec une direction artistique inspirée des films policiers rétro. Les teintes orangées, les jeux d’ombres, les néons qui découpent la nuit, les ruelles sombres où les deals illégaux se trament et les transmissions radio aux accents vintage... tout participe à créer une ambiance urbaine aussi familière que cinématographique. L’ambiance sonore, entre musiques synthwave discrètes et bruits de sirène au loin, ancre encore davantage le joueur dans cette époque.
Le joueur incarne Nick Cordell Jr., un jeune policier fraîchement débarqué dans la ville fictive d'Averno City. La ville est divisée en quartiers, chacun avec ses spécificités : zones industrielles désertées, centre-ville en perpétuelle agitation, banlieues résidentielles en apparence plus calmes. La ville vit : les piétons réagissent, les trafics surgissent sans prévenir, et les criminels ne suivent pas toujours les règles du jeu. On est constamment sollicité, parfois débordé, apportant ce sentiment un peu frustrant d’être un policier confronté à l’imprévisible.
Côté gameplay, le titre brille par sa simplicité. Patrouilles, interventions à pied, poursuites en voiture, surveillance aérienne en hélicoptère ou encore petites enquêtes ponctuent le quotidien de Nick. La conduite des véhicules est résolument arcade, pensée pour les poursuites, avec des différences de ressenti en fonction du véhicule utilisé. Il faut anticiper les virages serrés, éviter les accidents, tout en gardant un œil sur la mini-carte. Les interventions à pied quant à elles sont plus posées : contrôle d’identité, fouille, arrestation. Le système de criminalité dynamique garde l’expérience fraîche et imprévisible. Une forme de routine policière crédible
Un badge qui commence déjà à rouiller
Mais derrière cette immersion réussie se cache un jeu qui peine à se renouveler. La répétitivité des missions finit par lasser, malgré la génération procédurale des événements. On répond souvent aux mêmes délits, avec les mêmes méthodes, dans les mêmes lieux. Le plaisir des premières heures s’émousse rapidement, au rythme des patrouilles qui se ressemblent encore et encore.
L’écriture, elle aussi, manque de relief. L’histoire principale, un mélange de passé familial trouble et de corruption interne, aurait pu offrir un développement intéressant au scénario. Au lieu de cela, elle reste en toile de fond, à peine exploitée, sans grands moments de tension ou de dilemmes moraux. De plus, Nick étant globalement transparent, on ne s'attache jamais vraiment à lui et ses enjeux.
Côté technique, sans être catastrophique, le jeu affiche un manque flagrant de finitions : réactions régulièrement surprenante des piétons, comportement étrange des véhicules, bugs visuels occasionnels, éléments de l'environnement qui provoqueront le blocage complet de votre course poursuite... Rien de bloquant dans l'absolu, mais suffisant irritant pour sortir de l’immersion. L’intelligence artificielle, notamment celle des criminels, manque cruellement de finesse rendant certaines arrestations presque mécaniques.
Enfin, il faut noter l’absence d’un vrai système de progression. Si l’on débloque de nouveaux quartiers et quelques options d’équipement, l’évolution du personnage reste très limitée. Il manque cette sensation de monter en compétence, de devenir un meilleur officier au fil du temps, de prendre du galon, de l'expérience. De ne plus être ce bleu qui débarque faire ses classes dans le commissariat d'une ville pourrie par le crime organisé.
Un bon flic, mais pas encore une légende
The Precinct n’est pas un jeu révolutionnaire, mais il a le mérite de proposer quelque chose de différent des propositions habituelles, fait assurément avec beaucoup de cœur et d'amour pour cette époque aujourd'hui fantasmée. Son atmosphère rétro, son gameplay accessible et sa boucle de jeu accrocheuse même si vite répétitve en font une proposition attachante. Cependant, les lacunes narratives et techniques l’empêchent de rejoindre la liste des meilleurs jeux d’action urbains à monde ouvert. Pour les amateurs de poursuites rétro et d’ambiance néo-noire, le badge vaudra tout de même le détour à petit prix. Ne vous attendez simplement pas à une carrière exemplaire sans bavure.
Test réalisé sur Xbox Series X par Dunta à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | PlayStation 5, Windows, Xbox Series X|S |
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Genres | Action-aventure, contemporain |
Sortie | Inconnue |
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