Test de Ruiner - Un shooter plein de personnalité

Développé par les polonais de Reikon et édité par Devolver, Ruiner est un jeu de tir en vue du dessus qui met en scène un psychopathe en quête de vérité, alors qu’il a été directement visé par la corporation qui contrôle la ville.

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Ruiner se place dans un monde futuriste, une dystopie aux tendances cyberpunk assez classique où une corporation tentaculaire nommée Heaven contrôle entièrement la ville de Rengkok. L’argent n’existe plus vraiment et la seule monnaie d’échange est le karma, un marché souterrain qui permet aux plus téméraires de maintenir une vie à peu près humaine, en dehors de la réalité virtuelle contrôlée par la corporation. Le héros lui est prêt à tout pour retrouver la trace de son frère, enlevé par Heaven. C’est avec l’aide d’une jeune femme qu’il n’a jamais rencontrée qu’il part en chasse, laissant aller ses pulsions de psychopathe pour mettre fin à l’hégémonie de la corporation.

Une approche classique

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Ruiner se révèle assez classique dans son approche de la dystopie : il y a l’infâme corporation aux expérimentations douteuses, ceux qui vivent dans ce cadre assez péniblement et enfin ceux qui vivent dans les souterrains dans une anarchie totale. L’histoire est elle aussi assez anecdotique, malgré un final assez jouissif tant pour le scénario que pour le gameplay ; la galerie des personnages est un tas de clichés que l’on a déjà vu dans tous les jeux et films à tendance cyberpunk et l’on n'est que très rarement surpris par le cours des événements. Mais l’essentiel du jeu ne se situe pas là, puisque le cœur du jeu se fonde sur les combats et le scoring.

Le jeu offre certes une petite dimension « RPG » avec sa progression, où l’on récupère des quêtes au sein d’un hub (la ville de Rengkok), où l’on peut discuter rapidement avec les habitants et où on prendra le temps de dépenser son karma durement gagné dans des compétences assez variées. La ville est minuscule et n’offre en réalité qu’un très faible nombre de quêtes secondaires, qui se comptent littéralement sur les doigts d’une main, mais la parcourir permet d’échanger deux mots avec quelques habitants pour glaner des informations sur le monde dans lequel on évolue. L’ambiance est plutôt réussie, d'abord grâce à une bande son aux petits oignons et quelques morceaux qui sont de franches réussites (on notera l'ambiance musicale du dernier niveau), mais aussi grâce à son environnement avec des décors crades, une décadence perpétuelle et des personnages tous plus dingues les uns que les autres. Mais quand on en a fait le tour, il est temps d’aller vers quelques lieux où on accomplira les quêtes principales et secondaires.

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Nerveux et irrévérencieux

Lors de ces niveaux, on se retrouve face à un shooter très nerveux dans lequel il faut allier connaissance des armes et des compétences. En effet, on fait constamment avec les moyens du bord, en récupérant les armes lâchées par les ennemis ou trouvées dans des caisses et sans possibilité de les recharger. Le jeu incite donc à changer d’arme constamment, passant du classique pistolet au fusil à pompe, en passant par le lance-flamme et toutes sortes d’armes futuristes. De quoi dynamiser l’action, mais aussi forcer le joueur à constamment bouger et aller face aux ennemis, dans un jeu où il est impossible de rester planté derrière un muret. Pour ce qui est du corps à corps, absolument redoutable, le joueur dispose au départ d’une barre à mine qu’il pourra remplacer en trouvant parfois dans les niveaux des battes enflammées ou encore des sabres. Du côté des compétences, quelques-unes sont indispensables comme le bouclier énergétique ou le dash, deux moyens qui permettront de survivre aux larges vagues d’ennemis. À côté, il existe des compétences actives comme celles qui permettront de repousser les ennemis ou de les étourdir.
Ruiner offre donc énormément de choix dans l’approche des combats ; que l’on préfère les armes à feu ou le corps à corps, il faudra tout essayer et maîtriser pour espérer s’en sortir. Les compétences elles n’ont pas une grande utilité en début d’aventure, mais se révèlent fondamentales dans les derniers niveaux, dans lesquels les ennemis deviennent extrêmement violents et disposent eux-mêmes de ces compétences.

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Et c’est un gameplay qui fonctionne très bien : le jeu, bien que très difficile, offre suffisamment de moyens au joueur pour s’en sortir et le pousse dans ses retranchements, l’invitant à tout expérimenter (des simples compétences aux tirs qui rebondissent contre certains murs) pour espérer arriver à la fin du niveau. Les boss eux, assez nombreux et parfois franchement réussis, disposent de patterns bien précis qu’il faudra apprendre pour les pousser au trépas. Mais là où Ruiner pose des difficultés, c’est sur sa charte graphique : plutôt joli et au style bien marqué, certains combats perdent toutefois en visibilité à cause des flashs et lumières rouges qui s’en donnent parfois à cœur joie. Si c’est visuellement assez réussi et que l’on comprend bien où les développeurs veulent en venir, c’est néanmoins parfois très désagréable de voir un flash rouge nous déstabiliser lorsque nous étions concentrés sur les tirs d’un boss assez ardu.

Mais le principal problème de Ruiner c’est son contenu : avare, on en fait le tour assez rapidement alors que l’on en demandait encore. L’univers posé par Reikon Games est assez sympathique et laisse la place à de grandes histoires, tout comme son gameplay très soigné, mais la fin arrive très vite et il n’y a rien derrière. C’est un sentiment assez désagréable, car si cela montre bien toutes les qualités du jeu, c’est très frustrant de voir les crédits de fin arriver aux termes du niveau qui utilise enfin au maximum tout le potentiel du jeu. 

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Conclusion

Ruiner restera néanmoins une bonne surprise. Avec son gameplay bien maîtrisé et particulièrement jouissif, il offre un bon challenge aux joueurs en s’appuyant sur des mécaniques claires et bien senties. Si certaines compétences sont plus utiles que d’autres, il faut toutefois apprendre à se servir de l’environnement et des nombreuses armes pour se sortir de l’enfer sur Terre que représente ce monde futuriste. On peut regretter un contenu très limité et des personnages pas vraiment captivants, mais les développeurs polonais de Reikon Games montrent là tout leur savoir-faire et donnent sérieusement envie de suivre leurs prochains projets.

Test réalisé par Hachim0n à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes PlayStation 4, Windows, Xbox One
Genres Action, tir à la première personne (fps), contemporain, science-fiction

Sortie 26 septembre 2017 (France) (Windows)
26 septembre 2017 (Xbox One)
26 septembre 2017 (France) (PlayStation 4)

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