Undertale - Le Test

En cette fin d'année 2015, il est sur toutes les lèvres, les amateurs de jeux indés, les podcasteurs, les critiques, les journalistes, Undertale fait parler de lui, et l'unanimité semble présente.

Qu'en est-il ?

(Spoiler : faites-le)

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Quand j'ai commencé à voir les premières ondes de choc d'Undertale sur les réseaux sociaux, j'ai eu une réaction bien normale : la méfiance.

Un jeu indé en gros pixels, qui plaît à la critique, avec un enthousiasme débordant et parfois un peu flippant de toutes parts, Shovel Knight m'est revenu à l'esprit, et l'ennui ressenti en attrapant ma manette l'année dernière.

Et puis ça a continué, "Earthbound" "Shin Megami Tensei", me soufflait-on dans l'oreille.

Et puis la hype autour du jeu persistait, le jeu revenant dans énormément de listes du jeu de l'année.

Et puis les soldes sont arrivées, 20%, bon, allez, je tente le coup, ce serait dommage de ne pas tenter ma chance.

Et puis j'ai lancé le jeu.

Et puis je l'ai fini. Et relancé immédiatement.

Et puis je l'ai re-fini, pacifiquement.

Et puis j'ai réécouté son OST pendant quelques jours.

Et puis je me suis dit qu'il serait temps que j'en parle, donc allons-y !

Wonder Boy in Monster World

Undertale est donc un jeu indépendant conçu, développé, sonorisé et distribué par Toby Fox, son unique créateur, après avoir réuni un peu plus de 50 000$ lors d'une campagne Kickstarter en 2013.

Toby Fox aime visiblement beaucoup le Japon, les Danmaku, Dating Sims et autres JRPG.

Mais il n'aime pas trop la bagarre, les conflits, et il aimerait plutôt que tout le monde se fasse des câlins en mangeant des gâteaux avec du thé.

Et vous, vous aimez quoi ?

Dans Undertale, vous incarnez ???, l'humain que vous nommerez, de genre non défini, visiblement un enfant.

Vous êtes tombés du monde des humains pour vous réveiller dans celui des monstres, enfermés sous terre depuis fort longtemps... et après une rencontre plutôt peu rassurante, vous êtes recueillis par Toriel, qui décide de s'occuper de vous.

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Eeeeeeeeet c'est ici qu'on va s'arrêter pour l'histoire. Le reste est à découvrir tout seul dans l'intimité de son canapé, avec un plaid et un mug de chocolat chaud.

Peace or Love, il faut choisir.

Bon, la base de l'histoire est posée, place au gameplay... reprenez votre mug, ça va prendre un petit moment.

Sous une apparence de RPG old school en vue isométrique, à la Pokémon, Earthbound, Final Fantasy et tant d'autres, ici pas - ou très peu - d'exploration, chaque "salle" dispose d'une entrée, d'une sortie, et d'éventuellement quelques petites pièces en plus, mais impossible de se perdre, on va globalement de la gauche vers la droite, et occasionnellement du bas vers le haut, avec de temps en temps un petit puzzle franchement pas compliqué.

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Quelques habitations viendront agrémenter quelques écrans du jeu, mais ici encore, rien de folichon à l'horizon, juste une auberge et un magasin à l'occasion.

Il y a aussi évidemment des PNJ. Des PNJ dans l'histoire, des PNJ hors de l'histoire, des monstres, des boss, des personnages, et c'est là qu'on touche au gros dossier !

Undertale foisonne de personnages attachants. Certains vous attaqueront, d'autres vous aideront, mais la plupart seront plein de bienveillance, vous donneront envie de les aider, de les côtoyer, et c'est tout sauf fortuit !

Car sur votre chemin, vous aurez les bonnes vieilles rencontres aléatoires... Vous n'avez jamais hurlé contre ce monstre qui apparaît alors que vous étiez à deux centimètres de ce fichu point de sauvegarde ? Allez hop, en combat ! Et genre oblige, ce sera du tour par tour.

Le combat commence, c'est votre tour, quatre choix s'offrent à vous... Et là, dès le premier combat du jeu, le dilemme se posera : vous êtes plutôt câlin ou grosse hache dans ta face ?

Attaquer. C'est votre première option. Voilà, vous tapez. Mais vous voulez vraiment taper ? Vous avez pas vu ce toutou trop mignon ?

Item. Tarte, glace, tout est bon pour regagner de la vie.

Non, ce qui va nous intéresser ici sont les deux autres options à disposition : Act et Mercy.

Dans la première catégorie, pour chaque monstre, une liste de commandes s'offre à vous pour déterminer comment lui remonter le moral, lui faire plaisir, le distraire, le démoraliser, lui redonner confiance dans la vie, lui montrer qui a les plus gros muscles... bref, vous chercherez la meilleure solution pour éviter l'affrontement. Une fois les bonnes actions faites, épargnez votre adversaire avec Mercy.

 

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Si vous avez choisi la voie de la bagarre, vous gagnerez à chaque combat des EXP qui vous feront monter en LV (LoVe) afin de gagner en points de vie et autres statistiques.

Si vous préférez suivre la voie de la paix, seule votre conscience sortira grandie, à vous le LV 1 tout au long du jeu.

Danmaku (Promis, ce n'est pas sale !)

Une fois votre action choisie, place à ce qui constitue le coeur du gameplay : survivre aux attaques.

Rien de plus simple : votre âme, symbolisée par un petit coeur rouge au centre de l'aire de jeu, ne doit pas se faire toucher par les projectiles envoyés par vos ennemis.

...enfin, rien de plus simple, ça c'est quand un boss ne se décide pas à restreindre vos mouvements, envahir l'écran de projectiles ou que vous n'avez plus qu'un point de vie et que cette boule de feu est dangereusement pro... ARRRRRRRRGHL

Dans l'ensemble, le jeu n'est pas excessivement difficile, offre des points de sauvegarde réguliers et tout ce qu'il faut pour s'en sortir, même contre des avions tsundere (?????).

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Overhype ou jeu de l'année ?

Commençons par les choses qui fâchent.

Undertale souffre de problèmes de rythme. Malgré une aventure principale assez courte (comptez un peu plus de 6 heures pour finir le jeu une première fois), certains passages se feront longuets. Des promenades dans des décors pas forcément toujours enthousiasmants qui s'enchaînent avant d'avoir 30 minutes de dialogues avec les PNJ du coin car vous voulez tout savoir sur l'univers du jeu.

Un autre problème ressenti provient de la volonté du créateur du jeu de laisser le joueur se débrouiller... en effet, le jeu dispose de trois fins principales : Neutre, Pacifiste (ne tuer absolument personne), et Genocidaire (tuer absolument tout le monde). Et bien que le jeu insiste sur le fait que combattre ne soit pas toujours la solution à privilégier, la fin Pacifiste est absolument primordiale, la fin neutre n'étant là que pour vous donner envie d'avoir la "bonne" fin.

Votre première run du jeu se finira invariablement par la fin Neutre, et dès lors, deux possibilités : recommencer le jeu de manière Pacifiste ou avoir anticipé et déjà parcouru le jeu de la bonne façon, et n'avoir qu'à recharger sa partie pour le finir une nouvelle fois en remplissant cette fois-ci tous les prérequis à la fin Pacifiste.

Donc, avant de vous lancer dans votre première partie, ayez conscience que vous devrez refaire le jeu ou préparez-vous dès le départ à jouer pacifiquement.

Sachez si vous désirez finir le jeu pacifiquement, tous les combats peuvent être passés sans verser le sang.

 

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Bon, là j'ai dit ce qui m'avait gêné dans le jeu, quid du reste ?

J'ai parlé de décors pas toujours géniaux, mais certains sont à couper le souffle. C'est du Pixel Art, mais les quelques décors sublimes compensent sans peine les autres plus génériques.

Les monstres affrontés, uniquement constitués d'un contour blanc sur fond noir lors des combats, bénéficient d'une animation sublime. Si les captures d'écran ne vous charment pas, les voir en mouvement sera toujours un régal dans votre partie.

Les dialogues, qu'il s'agisse des monstres affrontés lors des combats ou des PNJ tapent quasiment toujours juste, parfois grâce à des références, de l'humour décalé, ou simplement l'histoire racontée, l'univers du jeu et les personnalités que vous y croiserez feront battre votre petit coeur tout plein.

Les musiques, au coeur du jeu, transformeront vos combats contre les boss en moments de pur bonheur. Après avoir joué à Undertale, vous ne verrez plus jamais les araignées comme avant.

Et enfin, l'histoire, qui peut-être ne vous emballera pas au premier regard, ne peut que vous faire chavirer à un moment ou à un autre pendant votre run Pacifiste. Et jamais ensuite vous n'oserez tenter la run Génocidaire, tant vous serez attaché à chacun des personnages de cet univers.

Verdict ? JOUEZ-Y.

Mon plus gros reproche au jeu sera qu'il est passé tout près de la perfection, et que ses petits défauts, brisant parfois l'immersion le privent du statut de jeu mythique.

Dans le pire des cas, vous aurez eu une distraction sympathique pour moins de 10€, au mieux vous rejoindrez le FanClub de Muffet, comme tout le monde dans le monde.

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Plateformes MacOS, Windows
Genres Aventure, indépendant, fantasy

Sortie 15 septembre 2015 (Monde) (Windows)

1 jolien y joue, 2 y ont joué.