Test : Le Comte Lucanor - Puzzles, chèvres tueuses et Pixel Art
Alors, c'est l'histoire d'un espagnol et d'un français, ils rentrent dans un bar et ils se disent, après une bonne douzaine de tournées : "Tiens, si on faisait un puzzle-game dans un univers genre les contes de Grimm, mais là y aurait des chèvres tueuses, des fonctionnaires et des bougies ! Plein de bougies !"
C'est en tout cas comme ça que je m'imagine la conception de The Count Lucanor (ou Le Comte Lucanor dans la langue de Gérard Depardieu).
Je dois vous l'avouer, ces dernières nuits ont été compliquées mais je pense que d'ici quelques années je pourrai à nouveau voir une chèvre sans m'enfuir en hurlant.
Pour les fonctionnaires par contre...
Mais assez pour la thérapie, parlons un peu de l'origine de mon trauma.
Grimm Ripper
Alors qu'il fête ses 10 ans dans sa modeste maisonnette en compagnie de sa mère, Hans en a assez. Il en a marre d'être pauvre, de vivre dans un coin paumé et décide donc de partir à l'aventure.
Une canne, du pain, du fromage et 3 pièces d'or, voici votre inventaire alors que vous vous lancez dans cette quête épique ! Rapidement, vous croisez une vieille dame et son cochon, un pauvre vendeur qui a perdu sa marchandise ou encore un gardien de chèvres. Ouais bon, le côté épique est pas tout à fait là.
Mais voilà, Hans est tout droit sorti des contes de Grimm, il n'est donc pas très futé et un peu naïf en plus de ça. Et un enfant agaçant de 10 ans tout seul dans les bois, ça ne fait pas long feu.
Suite à quelques petites mésaventures dans la grande lignée des contes et autres adaptations de Disney, il se réveille au même endroit... mais pas tout à fait.
Ici, les chèvres sont nettement moins sympathiques, l'obscurité envahit tout, l'eau semble moins... plus... rouge ? En suivant un Kobold bleu qui passait par là, le petit Hans va vite trouver refuge dans un château des alentours. Château qui, je vous le donne en mille, appartient au Comte Lucanor qui, lui même, coup de pot, cherche un héritier digne de ce nom pour lui léguer ses possessions.
Et c'est là que le jeu commence pour de vrai. Les règles sont simples : vous devrez trouver le nom de la créature qui vous a guidé jusqu'ici avant la fin de la nuit pour toucher le pactole !
Vous voilà alors dans un long et inquiétant couloir face à une ribambelle de portes (rouges, bleues, vertes et dorées), chacune d'entre elles débloquant une lettre du nom de la créature. Au centre de ce couloir, une petite cour vous attend où vous pourrez respirer un coup, faire des rencontres et sauver votre âme auprès d'un corbeau en échange d'une pièce d'or.
Il fera office de point de sauvegarde. Mais attention aux pièces d'or qui vous seront fort utiles par ailleurs et disponibles en quantité limitée dans les coffres du jeu.
Les énigmes de la quête principale se déroulent naturellement sans trop de difficultés pour peu que vous disposiez d'un minimum de bon sens, même si la mort parviendra vite si vous ne faites pas attention.
Mais quelques petites choses se cachent dans le jeu et pourraient vous pousser à vous creuser la tête un peu plus longtemps !
La mort, qui n'est jamais loin dans le château du comte, vous ramènera à votre dernière sauvegarde si vous n'avez pas su vous soigner à temps. Là où les choses se corsent, c'est que, comme pour les sauvegardes, votre réserve de nourriture ne sera pas illimitée et chaque croûton de pain comptera dans votre conquête du comté du Comte Lucanor.
In the mood for spooky
Bon, tout ça c'est bien beau mais si Le Comte Lucanor a des arguments à mettre en avant, il ne faut pas les chercher du côté des mécaniques de jeu qui oscillent entre classicisme et petites idées sympas.
Non, c'est bien sa direction artistique qui le démarque. Qu'il s'agisse de ses cinématiques en pixel art, sa bande son baroque au sens le plus littéral, un sound design remarquable ou encore sa gestion des bougies. (Oui, je viens de citer les bougies comme point fort d'un jeu vidéo.)
Chaque pas dans le château vous expose à l'obscurité. Seul moyen de lutter contre elle, les bougies seront vos plus chères amies tout au long de l'aventure !
En allumant la lumière ça va mieux quand même.
Une nouvelle salle ? Un nouveau couloir ? Un labyrinthe ? Chaque bougie éclairera d'un doux halo une petite zone autour d'elle. Et rien de plus inquiétant que la respiration d'un Fonctionnaire dans le noir qui se rapproche, se rapproche et...
Dans ce monde imaginaire, les fonctionnaires sont des créatures à la fois efficaces et mortelles.
Si vous réussissez à survivre jusqu'à la fin de la nuit, plusieurs fins s'offriront à vous, à vous de trouver celle qui vous convient le mieux !
Conclusion
Le Comte Lucanor nous présente une expérience assez courte, puisqu'il faudra compter entre 3 et 4 heures pour en voir le bout, qui pourront être prolongées si vous voulez en découvrir tous les secrets et en voir toutes les fins. Ce qui risque fort de vous arriver si vous accrochez.
Une expérience franchement réussie grâce à une ambiance maîtrisée d'un bout à l'autre, l'ambiance "conte de Grimm" est parfaitement présente et le sound design (oui, entendre une chèvre ronfler peut vous filer les pétoches) ainsi que la bande son signée Jean-Sébastien Bach (bande son composée spécialement pour le titre, ce qui est sympa de sa part) rendent ces quelques heures parfaitement uniques et prenantes.
À noter la présence d'une traduction française, parsemée de nombreuses petites fautes n'entravant en rien la compréhension et qui devraient toutefois être corrigées prochainement.
Et, vu que ce test manque de chute, en voilà une :
Le Comte Lucanor est disponible sur Windows (et prochainement Mac et Linux) sur Steam.
Test réalisé par MiKa à partir d'une copie fournie par le développeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | Windows |
---|---|
Genres | Aventure, indépendant, réflexion, médiéval |
Sortie |
3 mars 2016 (Monde) (Windows) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (1)
Afficher sur le forumPas de compte JeuxOnLine ?
Créer un compte