Test de Rabi-Ribi, paradis du moe
Une lapine propulsée dans le corps d'une humaine habillée en lapine... Vous ne la ferez pas revenir avec un peu de moutarde, mais la formule proposée par ce bullet hell metroidvaniesque ne manque vraiment pas de piquant.
Il est des jeux comme Rabi-Ribi qui ne payent pas de mine et qui, quand on vous propose de les tester, vous font dire oui un peu en rechignant. Dans la plupart des cas, la première impression est la bonne, mais le jeu dont nous allons parler aujourd'hui est une des quelques exceptions à cette règle.
Tester des jeux japonais sur JOL n'est pas une mince affaire et vaut pas mal de noms d'oiseaux à leurs testeurs, avec une belle étiquette phosphorescente qui crie PERVERS à la populace. Il est vrai qu'à force de multiplier les petites culottes, les petites filles à peine vêtues et les gros roploplos, on ne peut pas leur en vouloir. Si c'est quelque chose qui vous choque et vous révulse, mieux vaut passer votre chemin, Rabi-Ribi ne sera clairement pas pour vous. Si en plus vous ne vous sentez pas l'âme d'un japonais pour faire face à un jeu dur, passez définitivement votre chemin. Si vous n'avez pas de problèmes à regarder des filles lapins en petites tenues se démener dans un jeu délicat, continuez donc votre lecture.
♪ Ce matin, une lapine...♫
Rabi-Ribi n'a pas un scénario exceptionnel, et les personnages ne sont pas super marquants. C'est une trame complètement dispensable qui sert juste à connecter les niveaux les uns aux autres, sans chercher à révolutionner le genre. Les clichés moe à la limite du hentai se multiplient, et on fait vraiment le tour de tout le B-A-BA du répertoire vidéo-érotico-ludique nippon au fil des quelques heures du jeu. Des gamines à gros sein, de l'expression mignonne à la troisième personne et des petits bouts de choux super trop kawai qui arrachent des tripes de leurs victimes avec les dents (on force un peu le trait, rassurez-vous).
C'est triste à dire, mais bon : on n'a pas vraiment trouvé d'intérêt réel à l'histoire. Mais le jeu sait se faire pardonner avec son gameplay. Rabi-Ribi est un metroidvania extrêmement bien pensé dans lequel les joueurs, peu importe leur niveau, peuvent s'éclater. On vous a parlé d'un jeu dur, mais ne vous en faites pas : il y a différents niveaux de difficultés qui permettront à chacun de trouver la dose de masoschisme qui lui convient. Pour vous donner une idée, cela va de "jeu adapté au skill de Myrhdin qui veut voir ce à quoi l'histoire ressemble" à "le boss t'a soufflé sur le gros orteil, tu es mort". Les différences sont assez simples à appréhender : en mode normal, vous ne revenez pas trop loin en arrière et vous n'avez pas réellement besoin d'équipement spécifique pour venir à bout des boss, mais dans la difficulté alternative, vous allez devoir explorer l'univers de fond en comble pour trouver des armes bien précises pour espérer venir à bout des vilains pas beaux qui marquent la fin de chacun des niveaux.
L'environnement est sans aucun doute le point fort de Rabi-Ribi : l'univers du jeu est une véritable invitation à l'exploration. Combats relevés, énigmes, exploration, séquence de plateformes, il y en a vraiment pour tous les goûts. On parlait plus tôt d'un metroidvania et le jeu est clairement dans cette lignée, mais il cherche clairement une voie alternative pour se faire sa propre place au soleil, car il est bien moins linéaire que ses illustres aînés. Les décors sont aussi plus colorés même si plus caricaturaux et surtout extrêmement variés. Vous êtes libres d'y faire ce que vous voulez et de vous perdre dans l'exploration des différentes zones ou de foncer pour poncer l'histoire aussi vite que possible. Le jeu s'adapte à vos envies et pas seulement en terme de difficulté pure et dure : c'est assez rare pour être souligné, mais il vous offre une réelle liberté d'adapter votre expérience à votre humeur du moment. Ceux qui veulent aller d'un point A à un point B en un temps record sont autorisés à le faire et ceux qui veulent explorer les moindres recoins du monde sont récompensés pour leur patience.
Le coût du lapin
Metroid, Castlevania, de sacrés références auxquels le jeu rend un solide hommage, mais Rabi Ribi ne s'arrête pas là, car il a rajouté tout un pan des plus RPG avec la personnalisation du personnage. C'en est d'autant plus dommage d'avoir un peu sabordé la personnalité des différents personnages, car, du coup, les très nombreuses possibilités mises à la disposition des joueurs sont forcément moins attractives que s'ils étaient connectés, d'une manière ou d'une autre, à leur avatar. En l'état, les joueurs se contenteront dans la majorité des cas d'installer les meilleures améliorations pour leur personnage plutôt que de peut-être rechercher un peu plus de raffinement et de style. Parmi la très longue liste des différents bonus dont vous pouvez faire bénéficier votre personnage, vous retrouverez des objets qui vous permettent de sauter plus haut ou de glisser sous les endroits étroits, mais aussi une tonne d'articles optionnels que vous pouvez trouver ou acheter en jeu, comme par exemple des armes laser spéciales. Rassembler le meilleur équipement du jeu sera une quête des plus délicates et périlleuses, mais elle en vaut clairement la peine.
En terme de graphismes, n'attendez pas de Rabi-Ribi qu'il vous explose la rétine comme pourrait le faire un Forza Motorsports 7 ou un Red Dead Redemption 2. Non, là, on est dans un jeu en pixel art et c'est très clairement le haut du panier dans sa catégorie. Le design de certains personnages dans les cinématiques ou les illustrations pourrait s'avérer choquant ou gênant pour certains joueurs, mais une fois ramenés à des petits sprites chibii tout mimis, ils passent tout de suite un peu mieux. Les décors sont léchés, les projectiles qui volent de toute part sont parfaitement intégrés à leur environnement, l'ensemble est coloré de manière variée et soutenu par des animations excellentes.
Un petit bémol cependant sur un point qui vient gâcher l'immersion du joueur : la bande-son est vraiment discutable. Ok, les morceaux de techno choisis pour accompagner l'action fonctionnent bien, la rythmique est bonne et motivante mais... Au final, quelques jours après avoir fini le jeu, il ne vous restera probablement pas, comme à nous, un seul morceau en tête tellement la bande-son peut sembler fade hors contexte. Beaucoup de joueurs fans des séries Metroid ou Castlevania sont en mesure de reconnaître ou de siffloter quelques-uns des airs phares de la série, mais ce ne sera très certainement pas le cas sur ce Rabi-Ribi et c'est fort dommage, car cela aurait pu inciter plus de joueurs à l'explorer de fond en comble.
Crache ton civet, Myrhdin
Rabi-Ribi est l'un de ces jeux où vous gagneriez à regarder plus loin que ce que les bande-annonces ou images du jeu vous montrent. Il n'est pas facile de convaincre en Occident quand le pitch est la plupart du temps résumé à "Gros seins et petites culottes pour pédophiles" dans la plupart des médias.
On ne va pas vous mentir, ce sont effectivement des points très présents dans le jeu, mais c'est l'arbre qui cache la forêt, car derrière ces apparences légères se cache un univers sympathique, un environnement très agréable à découvrir, lumineux et coloré à souhait, ce qui est un gros changement par rapport aux licences dont il s'inspire, avec des très nombreux objets à découvrir qui ne sont là que pour accroître votre plaisir à jouer à ce jeu et vous permettre de personnaliser votre expérience de jeu en améliorant vos héros.
Le jeu vous occupera facilement pendant une vingtaine d'heures et est disponible dans la langue de Molière, pour ce qui est de l'interface et des dialogues, il n'est cependant pas doublé. Si vous savez passer outre certains aspects dérangeants d'un jeu, que vous aimez Metroid ou Castlevania, les bullet hells ou les RPG, Rabi-Ribi aura quelque chose à vous proposer.
Test réalisé par Myrhdin à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | PlayStation 4, PlayStation Vita, Windows |
---|---|
Genres | Action, jeu de rôle (rpg), fantasy |
Sortie |
1 septembre 2017 (Europe) (PlayStation Vita) 1 septembre 2017 (Europe) (PlayStation 4) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (1)
Afficher sur le forumPas de compte JeuxOnLine ?
Créer un compte