Test de Subnautica
Les jeux de survie sont assez nombreux, aussi pourrait-on penser difficile de faire original en la matière. Avec Subnautica, le studio relève le défi en prenant une direction rarement prise : l'exploration sous-marine. Financé via la méthode controversée de l'accès anticipé, le jeu est finalement arrivé au stade de sortie fin janvier. L'occasion de voir quels monstres ou trésors se cachent dans ces abysses.
Plouf plouf.
L'histoire commence dans la panique la plus totale. En effet, le vaisseau spatial sur lequel vous vous trouviez est en train de partir en miette et vous avez tout juste le temps de sauter à bord d'une capsule et de vous éjecter. Une descente mouvementée plus tard, vous vous réveillez dans la capsule avec pour seul assistance une tablette tactile. Vous vous rendez vite compte que vous vous êtes crashés sur un océan et qu'il n'y a aucune terre à portée de vue, juste l'immensité aquatique. Autant dire que pour survivre, vous devrez vous mouiller, au propre comme au figuré.
Par chance, vous n'êtes pas complètement sans ressource : votre capsule est équipée d'un fabricateur, machine perfectionnée permettant de construire à peu près n'importe quoi à partir de matériaux bruts, pour peu que vous possédiez les plans de l'objet en question ainsi que, bien entendu, des composants. Votre mission, donc : trouvez tout ce qu'il vous faut pour survivre, puis trouver un moyen de vous barrer de cette planète guère accueillante, il faut bien l'avouer.
Le pitch est simple, mais efficace. L'histoire reste de toute manière au second plan et peut être tout simplement ignorée si tout ce qui vous intéresse est d'explorer les fonds marins qui vous entourent. L'histoire se dévoile essentiellement de deux manières : par des messages radios que vous recevrez de loin en loin une fois cette dernière réparée ou remplacée ou bien via des messages enregistrés retrouvés sur divers sites de crash de naufragés bien moins chanceux que vous.
Ma cabane au fond des eaux.
Très vite, donc, vous devrez vous jeter à l'eau et c'est là qu'on découvre tout le sel de Subnautica : ça grouille de vie la dessous ! Essentiellement de poissons de formes et tailles diverses, allant des petits bancs fuyant à votre approche aux immenses baleines placides nageant paresseusement entre deux eaux en passant par les requins de sable surgissant de leur cachette pour vous croquer un bout de fesse. Oui, les prédateurs sont de la partie et chaque nouvelle rencontre avec une espèce inconnue s'accompagne d'une angoissante question : "purée, c'est dangereux ce truc ?!" Si certains ont pour ainsi dire la question affichée sur la figure, pour d'autres, le doute subsiste jusqu'à ce que l'on ait le cran de s'approcher suffisamment.
Paradoxalement, la faune ne représentera généralement qu'un danger assez minime, pour peu qu'on retienne ceux qui sont dangereux et qu'on en reste raisonnablement à l'écart. La plupart ne vous courseront pas non plus à tout bout de champ et se contenteront de vous mordre au passage (ou du moins d'essayer) avant de retourner vaquer à leur occupations. D'autres, en revanche, ne vous lâcheront pas avant un moment, vous imposant soit de vous barrer au plus vite, soit de trouver une solution pour vous en débarrasser.
Non, le vrai danger, c'est la noyade. Vous commencez avec juste votre capacité pulmonaire et, disons le tout de suite, vous n'êtes pas Guybrush Threepwood. N'espérez pas retenir votre souffle durant 10 minutes. Heureusement, vous trouverez rapidement de quoi vous bricoler une bouteille d'oxygène permettant de rester un peu plus longtemps sous les eaux, bien qu'il faudra constamment garder un oeil sur votre jauge afin de pouvoir remonter à la surface à temps. Tâche relativement simple quand vous barboterez dans les eaux peu profondes où vous vous êtes écrasé, mais bien plus compliquée quand vous êtes par 100 mètres de fond ou bien en train d'explorer un réseau de cavernes ou une épave de votre vaisseau.
Parce que oui, l'activité majeure de Subnautica, c'est l'exploration ! La carte se découpe en divers biomes proposant différents dangers, mais aussi différentes récompenses pour qui saura les braver. Outre des matériaux introuvables ailleurs, mais essentiels à la fabrication d'objets avancés, vous y trouverez souvent des morceaux, plus ou moins gros, du vaisseau qui vous a amené dans cet enfer aquatique, que vous pourrez visitez afin de récupérer de précieuses ressources, mais surtout des plans !
Rapidement, vous voudrez vous fabriquer un scanner portable. Ce dernier vous permettra de scanner à peu près tout et n'importe quoi. Scanner les animaux et matériaux ne sert qu'à vous donner plus de lore à lire, mais les morceaux déglingués de technologie en train de rouiller au fond de l'eau vous permettent d'acquérir des fragments de leur plan. Scannez-en suffisamment (entre 1 et 3) et vous pourrez construire l'objet en question via le fabricateur ou le constructeur d'habitat. Récupérer ces plans devient très vite essentiel afin de pouvoir continuer à explorer la planète, en vous fournissant des moyens de transports, des bouteilles d'oxygènes et des combinaisons plus performantes, des chargeurs de piles et même quelques armes non létales, mais néanmoins utiles à votre survie, comme le fusil de stase.
La capsule deviendra vite trop étroite et vous irez chercher un petit coin sympa où construire votre base. De préférence loin des prédateurs les plus féroces, autant pour l'intégrité de votre nouvelle maison que pour éviter de vous faire bouffer à peine sorti. La construction est simple et assez libre, permettant aux plus créatifs de s'en donner à coeur joie, pour peu que l'on dispose des ressources nécessaires. Il faudra tout de même faire attention et y aller mollo sur les vitres puisque plus vous ajoutez d'éléments, plus vous réduirez la résistance de votre base et si celle-ci tombe en dessous de 0, la pression des eaux commencera à provoquer des brèches. Il vous faudra donc la renforcer régulièrement en construisant de solides fondations ou en renforçant certains murs. Rien de bien compliqué, mais cela demande des matériaux un peu plus rare.
We all live in a yellow submarine !
Un autre élément qui gênera votre progression est bien évidemment la distance et la profondeur. Outre que nager des kilomètres durant est vite pénible, plus profond vous allez, plus vous risquez de vous noyer ou de n'avoir que quelques secondes pour farfouiller aux alentours. Fort heureusement, vous devriez vite trouver des plans pour construire quelques véhicules qui non seulement vous permettront de vous déplacer plus vite et plus profondément, mais aussi de recharger votre réserve d'air et donc de passer plus de temps au fond de l'océan.
Le plus utile sera bien sûr le sous-marin de poche : compact, rapide, mais pas très résistant. Tant que vous restez loin des plus gros prédateurs et gardez votre outil de réparation sous le coude, normalement, il devrait vous suffire pour nombre de biomes. Néanmoins, pour certains biomes très profonds et/ou dangereux, vous serez ravi d'apprendre que vous pourrez, à terme, construire un exosquelette bien solide, mais très lent, puis un véritable sous-marin qui pourra vous servir de base mobile en emportant un véhicule plus petit par-dessus le marché !
Les véhicules sont d'ailleurs modulable en construisant et en améliorant des modules aux effets variés. Certains permettront de plonger plus profondément, d'autres d'ajouter des coffres afin de récolter plus avant de devoir rentrer, d'optimiser leur consommation d'énergie, j'en passe et des meilleures. De plus, si vous avez peur de vous perdre où de ne plus vous souvenir où se trouve un biome intéressant, vous pouvez poser des balises faciles à construire.
Au menu : du poisson, du poisson et du poisson.
Subnautica vous propose divers modes de jeu. Le mode standard est le mode survie où non content de braver les dangers de la faune et les risques de noyade, vous devrez aussi pourvoir à vos besoins les plus élémentaires : boire et manger. Outre explorer et ramasser des bricoles, il vous faudra régulièrement attraper des poissons et trouver un moyen de produire de l'eau potable. Ne vous inquiétez pas : à terme vous trouverez des moyens de grandement faciliter la production de vivres et à moins de partir explorer les fin fonds de la carte sans avoir pensé à préparer votre panier repas, survivre ne devrait pas être trop compliqué.
Pour ceux qui veulent toutefois en rajouter une couche, le mode hardcore est le même que le mode survie à la différence que si vous mourrez, il vous faudra tout recommencer de zéro. Pas de sauvegarde libre ; elle se fait uniquement en quittant la partie. Vous n'avez qu'une seule vie. Là encore, une fois bien assimilés les dangers du jeu, on se rend compte que la mort n'est pas si fréquente que ça. Bon, normalement ce mode est censé ne plus vous avertir quand vous manquez d'oxygène, mais durant le test, l'interface continuait de me prévenir normalement. Possiblement un bug.
Si chasser le poisson ne vous intéresse pas, vous avez un mode simplifié où les seuls dangers sont la faune et la noyade. Vous pourrez donc explorer à l'envie sans avoir à vous embêter avec la faim et la soif.
Enfin, ceux qui veulent juste s'amuser en mode sandbox complet sans devoir en plus aller au fin fond d'un gouffre pour trouver un plan ou passer du temps à récolter des cailloux peuvent choisir le mode créatif, qui débloque tout dès le départ et considère que vous avez tous les matériaux en nombre infini. Ce mode vise surtout ceux qui veulent tout bêtement construire une grosse base sans explorer, mais on en a vite fait le tour.
Quelque soit le mode, le jeu est facile à prendre en main et l'immersion est impressionnante. Ayant moi-même la phobie des fonds-marins, j'ai eu au début énormément de mal à quitter les eaux peu profondes du début et j'angoissais au moindre bout de bestiole non-identifiée croisé, n'osant même pas sortir une palme la nuit. Pourtant, à force de persévérer, ce jeu m'a en bonne partie guérie de cette phobie, au point que je me suis surprise à farfouiller par 700 mètres de fond à la seule lueur tremblotante d'une torche sans paniquer plus que ça.
Visuellement, c'est en tout cas très joli, avec des biomes variés et facilement reconnaissables pour la plupart, les créatures sont parfois jolies, parfois effrayantes et le jeu est compatible avec les casques de réalité virtuelles, pour une immersion toujours plus profonde. La bande son est également réussie, avec des morceaux collant bien aux biomes visités, tantôt relaxante, tantôt effrayante, agrémentée de rugissement à glacer le sang quand les prédateurs approchent.
Le principal défaut reste que la rejouabilité est quelque peu limitée. Outre une difficulté assez peu élevée une fois assimilés les divers principes, les biomes sont toujours au même endroit d'une partie à l'autre. On aurait apprécié une génération aléatoire, au moins sur le placement des biomes et des épaves, afin justement d'encourager l'exploration. En l'état, quand on recommence une partie, on sait déjà où trouver les plans qui nous intéressent en priorité et on se retrouve rapidement avec tout ce dont on a besoin pour survivre sereinement.
Conclusion
Malgré une rejouabilité limitée, Subnautica est une perle rare dans l'univers vidéoludique. Les amateurs de plongée sous-marine prendront plaisir à barboter sous les eaux de Subnautica et ceux qui, comme moi, angoissent à l'idée des horreurs chtonniennes hantant les fond marins pourront y trouver un intérêt aussi thérapeutique que ludique. Fthagn !
Test effectué par Chantelune à partir d'une version commerciale du jeu.
Plateformes | PlayStation 4, Windows, Xbox One |
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Genres | Aventure, indépendant, survie, futuriste / science-fiction |
Alpha-test |
17 mai 2016 (Xbox One) |
Sortie |
23 janvier 2018 (Windows) 4 décembre 2018 (Xbox One) 4 décembre 2018 (PlayStation 4) |
2 joliens y jouent, 7 y ont joué.
Réactions (14)
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