Test de Burly Men at Sea

À l'aventure !

À première vue, le duo de Brain & Brain qui n'en n'est pas à son coup d'essai (Doggin, une aventure calme mettant en scène un chien terrier qui voyage à travers le temps, est disponible sur mobile), a réalisé un coup de maître en s'attirant pas moins de 8 récompenses ou nominations. Situé à mi-chemin entre le visual-novel et le point n click, Burly Men at Sea est une aventure rafraichissante qui nous emmène de naufrages en rencontres improbables à la recherche de trésors, ou plutôt, simplement, d'une histoire à écrire sur une carte vide.

À l'aventure !

Un petit joyau artistique

La première chose que l'on remarque lorsque l'on ouvre Burly Men at Sea, c'est le soin apporté à la qualité graphique et musicale du jeu : le dessin est fait à la main dans un style minimaliste, tandis que la musique, chantée a capella, colle tout à fait au style nordique des lieux. L'équipe de Brain & Brain fait ici preuve d'un grand sens du détail et apporte un soin particulier à nous immerger dans une aventure réellement calme et relaxante, un conte qui se déroule devant nos yeux et que l'on raconterait à nos enfants au coin du feu.

Combien de récits placerez vous sur cette étagère ?

Mais une aventure beaucoup trop courte

Là où le bât blesse, c'est dans le récit lui-même : chaque aventure ne durera pas plus que 5 minutes et se compose de 4 tableaux, le jeu est non linéaire et de branche en branches, c'est un total de 12 récits que l'on peut reconstituer. À peine a-t-on le temps de commencer à s’immerger que c’est déjà fini ! L'ambiance pourrait prendre si chaque histoire donnait un sentiment de complétion, mais ce n'est malheureusement pas le cas : nos héros voyagent, arrivent inlassablement au même point et recommencent leur aventure au départ.

Certains jeux proposent avec succès une absence de scénario ou limitent ce dernier à un prétexte au gameplay ; c'est le cas par exemple de LuminoCity. Le jeu est alors soutenu par un but à atteindre. Dans Burly Men at Sea, pas de but à atteindre ; on ne sait pas ce que l'on cherche et à la fin, on n'est pas plus avancé sur la quête de nos marins. Pour résumer: l'immersion ne prend pas.

Dans Burly Men at Sea, on peut faire la course avec l'apprenti de la Mort

Des contrôles originaux, mais peu pratiques

Du point de vue du gameplay, Burly Men at Sea se démarque de la même façon que pour la musique et le graphisme : c'est original, simple et relaxant. Le monde se compose d'une bulle que l'on peut étirer dans une direction ou dans l'autre pour faire déplacer nos marins. On peut interagir avec les objets ou personnages en cliquant ou en swipant, suivant les cas.

Le monde est une bulle centrée sur nos marins

Malheureusement, l'exécution est ratée : la façon d'interagir avec l'univers change constamment suivant les situations. Pour se déplacer, il faut parfois élargir la bulle, parfois swiper dans la direction du mouvement. Même chose pour l'interaction avec l'environnement ou les personnages : il faut découvrir la bonne façon de faire. Or, ceci est très difficile lorsque l'on ne sait pas qu’il est possible changer de branche ou non : les contrôles répondent mal et les interactions sont très peu intuitives.

Selon la façon de swiper cette bouche de monstre marin, la suite du jeu sera différente

Jouer sur Switch a été une expérience plutôt désagréable : sur télévision, avec la manette, il était pratiquement impossible de contrôler le jeu en dehors des actions basiques. Sur la console la qualité du swiping était mauvaise. Étant porté de l'univers mobile, il est fort probable que le jeu est plus agréable sur ce support.

Conclusion

Burly Men at Sea est un conte pour enfant pouvant être joué par des adultes. Cependant, malgré un soin particulier apporté à l'ambiance, aux graphismes et à la musique, la sauce ne prend pas. Le jeu tient plus du livre interactif dans lequel les interactions avec les personnages offrent finalement peu de choix et aucune récompense. Il offrira néanmoins un divertissement agréable et relaxant, à se procurer plutôt sur mobile que sur Switch, en raison de la maniabilité difficile sur cette console.

Test réalisé par Zangdar MortPartout à partir d'une version fournie par l'éditeur.