Test de The Good, The Bad and the Augmented
Derrière ce titre pastichant celui du célèbre western de Sergio Leone se cache le dernier DLC de The Surge. En effet, malgré une suite en développement, des DLC continuent de ce sortir sur ce Dark Souls-like des Allemands de Deck13 Interactive.
The Surge nous invitait à découvrir le quotidien des employés de la société CREO en incarnant Warren, hémiplégique, alors qu'il arrive sur le complexe pour sa première journée de travail. C'est sûr, présenté comme ça, ça n'a pas l'air très palpitant. Néanmoins, ça devient plus excitant lorsqu'une catastrophe se produit pendant l'opération pour greffer un exosquelette à Warren. Celle-ci est suffisant avancée pour lui rendre sa mobilité, mais pas assez pour succomber au même destin que rencontrent les autres employés. La voie ouverte pour devenir l'employé du mois, il part alors à la rescousse des autres rescapés (s'assurant un peu plus d'avoir sa photo sur le mur).
Se frayant un chemin à travers ce complexe bourré de technologies, il s'arme d'outils et autres armes plus ou moins expérimentales trouvées au détour d'un chemin (généralement sur la dépouille d'un de ses nouveaux collègues qui l'a regardé de travers) et améliore au passage son exosquelette.
Avec une difficulté au rendez-vous (augmentant sensiblement à chaque new game +), un level design de qualité et quelques bonnes idées assez innovantes, le jeu manquait de combler nos attentes avec un système d'amélioration de l'exosquelette finalement assez pauvre et surtout quelques faiblesses dans la cohérence de l'univers (notamment, dans un tel contexte de science-fiction, il est surprenant que les combats passent exclusivement par le corps à corps).
Je vous invite à lire le test complet pour vous faire une meilleure idée du jeu.
Après la sortie du jeu, celui-ci a eu le droit en octobre à un premier DLC gratuit ajoutant 10 nouvelles armes. En décembre, c'est un premier DLC payant qui est arrivé, ajoutant au complexe un parc d'attraction destiné aux employés et à leur famille (servant aussi de vitrine aux technologies développées par la société).
Le jeu a dû rencontrer un certain succès puisqu'en début d'année, une suite a été annoncée. Prévue pour 2019, celle-ci s'est dévoilée un peu plus durant la Gamescom au travers d'une vidéo de gameplay issue d'une version pré-alpha du jeu.
Après une telle annonce, on se serait attendu à ce que tous les efforts portent sur ce nouveau jeu. Pourtant, un nouveau DLC est sorti en avril, proposant gratuitement de nouvelles armes et armures.
Et c'est désormais un second DLC payant qui vient apporter, pour 10€, du nouveau contenu jouable.
Il était une fois dans l'ouest
Le principal défaut des DLC de The Surge est qu'ils nécessitent un peu de refaire tout le jeu.
En les plaçant au milieu ou tout au long de l'aventure, ça permet d'enrichir l'expérience de quelqu'un qui fait le jeu. Cependant, ça rend leur découverte plus compliquée pour quelqu'un qui a déjà fini l'histoire. En effet, terminer le jeu fait automatiquement basculer la sauvegarde en New Game +, nous remettant au début, avec son équipement de fin d'aventure, mais des ennemis plus puissants, pour un défi plus corsé que les premiers pas sur le jeu (lorsqu'on ne sait pas jouer et qu'on n'a pas d'équipement).
Les options qui s'offrent donc au vétéran pour découvrir le jeu enrichi de ses DLC sont soit de refaire le jeu en plus difficile, soit de refaire le jeu en repartant de zéro. Dans les deux cas, il faut recommencer, ce qui peut être un frein à l'adoption de ces DLC. (Heureusement, il y a des mecs sympas qui partagent leur sauvegarde sur internet, autrement vous ne liriez pas ces lignes.)
Derrière, on retrouve les mêmes qualités que le jeu de base. Les mêmes défauts aussi. Dont certains un peu plus appuyés qu'avant.
Le principe de The Good, The Bad and the Augmented (qu'on peut traduire par Le Bon, la Brute et l'Augmenté) est de nous emmener explorer des salles de simulation de Far-West disséminées à travers le complexe de CREO afin d'en relever les défis.
Le premier défi est de trouver ces salles. En arrivant en jeu, des indices sont ajoutés dans l'inventaire. Toutefois, ils sont assez vagues et demandent de pas mal fouiller la zone pour dénicher l'entrée.
Dans ces salles, un pupitre nous permet de paramétrer le défi. Chaque défi nous emmène à traverser plusieurs tableaux, tous inspirés de l'univers des westerns, avant d'affronter un boss. À cette base peuvent s'ajouter jusqu'à quatre modificateurs, ajoutant des contraintes et rehaussant la difficulté, mais améliorant aussi les récompenses.
Si on veut bien imaginer un parc d'attraction dans un coin du complexe (dès le jeu de base, il y avait déjà des zones d'exposition et certains aménagements dans des sociétés réelles nous laisse penser "pourquoi pas ?"), la suspension de la crédulité s'arrête lorsqu'on trouve des simulateurs de Far-West cachés un peu partout dans la zone industrielle. D'autant plus qu'à chaque fois qu'on relance le simulateur, celui-ci est repeuplé d'ennemis qu'il faut battre pour pouvoir ouvrir la porte vers le tableau suivant. Et pas des ennemis créés par la simulation (seuls les boss s'inscrivent complètement dedans), mais les mêmes ennemis qu'en dehors de ces salles, parfois équipés d'armes issues de la simulation.
Bref, il y a un problème de crédibilité avec ce contenu et on se demande s'il a d'autres raisons d'exister qu'en réponse à la série Westworld (développeurs fans de la série ? envie de surfer sur le succès de la série ?). Néanmoins, passons pour se concentrer sur le gameplay.
Lorsqu'on lance une simulation, après une animation dans la salle du pupitre laissant imaginer une expérience de réalité virtuelle (à tort), un passage s'ouvre pour nous mener vers des décors amovibles, à la manière d'un théâtre hi-tech (technologiquement, ce n'est pas efficace, mais c'est cohérent avec certains passages du jeu) afin de nous plonger dans toutes ces ambiances typiques des westerns.
À partir de ce moment, on a plusieurs tableaux à traverser, en tuant tous les ennemis pour débloquer la progression. La construction des niveaux est plutôt intéressante avec quelques passages secrets (pouvant cacher des récompenses à ramasser ou des raccourcis) et également des passages qui s'ouvrent une fois le niveau réussi une première fois, afin d'accélérer la traversée lorsqu'on refait avec des modificateurs. Il en résulte à la fois un level design réussi, mais aussi une rejouabilité qui n'est pas désagréable.
Il y en tout 9 niveaux, avec à chaque fois des ambiances et expériences différentes. Malheureusement, si on était en droit de s'attendre à 9 boss, ils ne sont en fait que 3, ce qui est un peu dommage. De même, les différents tableaux composant les niveaux sont également recyclés dans les niveaux suivants.
S'ajoutent 16 modificateurs (certains présenst de base, les autres à débloquer en terminant des niveaux ou en relevant certains défis), répartis en 4 catégories. Il est possible de choisir jusqu'à une modificateur par catégorie. Chaque modificateur, en plus d'altérer l'expérience, apporte une récompense. Lorsqu'on a utilisé au moins une fois chaque modificateur d'une catégorie, une récompense supplémentaire est débloquée. Heureusement, il n'est pas nécessaire d'utiliser tous les modificateurs sur tous les niveaux.
Sans entrer dans le détail de tous les modificateurs, on peut en noter un plaçant des packs de soin à travers le niveau, mais empêchant d'utiliser des implants activables (dont ceux de soins), obligeant à adapter son build en fonction. Un autre modificateur remplace notre arme par celle du dernier ennemi abattu, ce qui est amusant lorsqu'on se retrouve avec un cercueil dans les mains, mais l'est moins lorsqu'on se rend compte qu'on ne fait vraiment pas autant de dégâts qu'avec son arme originale. Un dernier modificateur (j'ai dit que je n'allais pas tous les détailler) nous place dans une ambiance de film muet : en noir et blanc, vitesse légèrement accélérée, écran de texte lorsqu'on utilise un finisher sur un ennemi et, surtout, pas de son (on se rend alors bien compte du feedback qu'apporte le son).
Si certains modificateur sont amusants à utiliser, le véritable intérêt de ceux-ci est l'effet passif qu'ils apportent : plus on sélectionne de modificateurs, plus le boss est puissant, mais, surtout, plus on bénéficie des bonus sur les récompenses obtenues au cours et à la fin du niveau.
Pour quelques dollars de plus
Au final, ce DLC représente un peu plus de The Surge. On retrouve ce pourquoi on a apprécié The Surge. Cependant, on retrouve aussi les faiblesses. En un peu plus prononcées.
On se rend dans des salles qui n'ont pas leur place pour parcourir une ambiance de Far-West, connue pour ses "six coups" et autres pétards pour en fait combattre tout le monde au corps à corps. Est-ce qu'il n'y avait pas une ambiance plus propice à l'univers de The Surge ? Une mise en scène qui s'inscrirait mieux dans l'univers ?
Heureusement, les qualités originelles sont bien là. Et, surtout, Deck13 parvient à proposer une recette qui fonctionne. Les raccourcis et les modificateurs assurent une rejouabilité qui non seulement n'est pas rapidement barbante, mais parvient même à être plus amusante que la découverte.
Après, est-ce qu'on peut conseiller ce nouveau contenu à tout le monde ? Je ne pense pas. L'aventure de The Surge est plutôt longue. Personnellement, avec un perso en début de New Game +, je n'aurais pas vraiment le courage de tout refaire pour découvrir ce qui n'était pas présent lorsque j'avais fais le jeu. Les joueurs expérimentés les plus motivés seront éventuellement intéressés par les nouveaux implants. Pour tous ceux n'ayant pas encore bouclé l'aventure, j'aurais plutôt tendance à le conseiller, l'expérience ayant son charme. Mais de préférence en promo, l'ajout pouvant être un peu faible pour les 10€ demandés. Par contre, pour tous ceux qui n'ont pas encore le jeu (et qui serait intéressé par sa découverte), je ne saurais trop conseiller d'attendre l'Augmented Edition prévue ce mois ci (à partir du 16 octobre), qui contient le jeu et tous ses DLC, afin de profiter de l'expérience la plus complète.
Test réalisé par Peredur à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Plateformes | PlayStation 4, Windows, Xbox One |
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Genres | Action-RPG, futuriste / science-fiction |
Sortie |
16 mai 2017 |
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