Test de BattleFleet Gothic Armada 2 - difficile d'approche, encore plus à maîtriser

Battlefleet Gothic Armada 2 est sorti il y a une dizaine de jours, le temps de se faire une idée sur cette « suite » développée par Tindalos Interactive.

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Une "suite"

Alors, j’ai mis suite entre guillemets parce que, de mon point de vue, ce jeu est ce qu’aurait dû être le premier au niveau contenu. Cependant, n’allons pas trop vite en besogne. Battlefleet Gothic Armada est donc une adaptation du jeu de plateau de Games Workshop du même nom. Moins connu que les licences phares de l’entreprise de figurine, BGA se situe dans le même univers que Warhammer 40k et place son action dans l’immensité de l’espace avec des combats spatiaux entre les différentes factions de l’univers.

La première adaptation, sortie en 2016, avait réussi son boulot en transformant un jeu figurine en tour par tour en un jeu vidéo dynamique en temps réel. Cependant, il était aussi très frustrant, car si le jeu était prometteur et constituait une réussite, il souffrait d’un cruel manque de contenu pour les connaisseurs de la licence et d’une interface extrêmement lourde, qui pouvait faire peur aux amateurs de RTS. BGA2 a bien compris la leçon et ce coup-ci les deux défauts du premier ont été gommés.

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Un contenu exempt de reproches

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En effet, au niveau contenu, BGA2 possède plusieurs campagnes narratives :

  • Celle de l’impérium
  • Celle des Nécrons
  • Celle des tyranides

Et, en ce qui concerne le multijoueur, pas moins de 12 factions sont jouables, avec chacune des sous-factions qui peuvent altérer le gameplay, dont le meilleur exemple : les multiples chapitres de Space Marines. Rien que pour ça : MERCI. En effet, les fausses excuses qu’on trouve dans les développements du genre pour te faire payer un DLC avec les « races supplémentaires » quelques semaines (voire jours) après la sortie… on connaît.

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Du coup, on a :

  • La flotte impériale
  • L’adeptus astartes
  • L’adeptus mechanicus
  • Le Chaos
  • Les Corsaires
  • Les Asuryanis
  • Les Drukharis
  • Les Orks
  • Les Nécrons
  • Les Tyranides
  • La flotte protectrice Tau
  • La flotte marchande Tau

En ce qui concerne l’interface, elle est beaucoup plus lisible et facile d'utilisation que le précédent opus, sans toutefois faire la moindre concession au gameplay original, ce qui est très bien.

Un jeu de plateau à la base

Parlons-en, d’ailleurs : BGA, le jeu de plateau, est un jeu assez complexe (comme la plupart des jeux de figurines, en fait). On y joue des flottilles se mouvant sur un plateau. Chaque vaisseau a bien sûr un armement propre, une vitesse, un degré de rotation, des arcs de tirs (de face, bâbord, tribord, de proue), etc. Cette complexité est bien présente dans le jeu. Et vu qu’on est ici en temps réel, il faut avoir des yeux partout ! Alors, je vous rassure : on est aidé par l’IA. Vous pouvez donner des ordres de priorité à certains vaisseaux, ordonner de détruire tel ou tel vaisseau ennemi en priorité, mais… il faut tellement s’adapter aux réactions ennemies que ces ordres sont souvent très vite contre-productifs. De plus, par rapport au premier opus, vous pouvez cette fois commander jusqu’au double de vaisseaux simultanément. Si votre armée dépasse le seuil de commandement de votre commandant, les vaisseaux excédentaires sont en réserve et rejoignent le combat si vous perdez vos vaisseaux pour une raison ou une autre (destruction ou warp de fuite).

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La campagne est bien scénarisée, avec des vidéos à couper le souffle, très bien réalisée et très intense dans sa narration. Dans la campagne impériale, on se retrouve quelques centaines d’années après la chute de Cadia, lorsque l’amiral Spike sort du Warp 800 ans après qu’il y soit entré. Sans pour autant paniquer, il reprend immédiatement le rôle qui était le siens des siècles plus tôt et continue sa campagne militaire contre le chaos, même si la situation a évolué depuis lors. Il faut reconquérir Cadia et les secteurs environnants des mains du Chaos (et pareil dans les autres campagnes, sois dit en passant). La carte de campagne est vraiment bien réalisée et, à l’instar d’un Total WAR par exemple, se déroule au tour par tour. Il faut conquérir système par système l’espace où règnent les Xénos avec de temps en temps des missions scénarisées pour faire avancer l’histoire. Notez que votre progression ne devra pas être trop longue, car si vous traînez trop pour conquérir lesdits systèmes, la menace chaotique augmente. Celle-ci possède plusieurs paliers et à chaque palier franchi, la menace du chaos se fait plus présente (renforts, puissance, etc.). Du coup, il ne faut pas perdre son temps. Plus on attend, plus on renforce l’adversaire (et plus on s’affaiblit, en général).

Une super narration

Sachez aussi que certaines libertés ont été prises avec le lore habituel de Warhammer 40K, mais rien de vraiment significatif ; les plus gros amateurs de la licence y trouveront clairement leur compte. Une aventure bien épique qui présente malgré tout un défaut majeur : sa difficulté. Très inconstante, non seulement en rapport avec l’équilibrage des factions (les Eldars sont fumés :p), mais parfois avec l’IA d’en face, peut-être mal équilibrée. J’ai souvent eu des missions dont l’une des conditions de victoire était que Spike (mon commandant) survive et l’IA a très souvent ciblé en priorité le vaisseau mère de ma flotte pour le détruire au plus vite. Alors… oui, sur le papier, c’est réaliste, mais quand t’as une armée entière qui se jette sur un seul vaisseau, en échange d’une extermination complète de sa propre flottille… Cela m’étonnerait que beaucoup de commandants approuvent cela. Oui, je perds, car Spike se fait exploser, mais le reste est intact et la flotte ennemie presque détruite…

Difficile de s'y lancer, difficile à maîtriser

Le jeu est très très difficile à maîtriser. Le nombre de possibilités et de combos qu’on peut réaliser dans une même flotte est énorme. Avec autant de factions différentes, il vous faudra un sacré moment pour maîtriser tout cela. Rajoutez la possibilité de jouer à plusieurs contre plusieurs… et paf, les possibilités sont gigantesques. En outre, l’équilibrage devra sûrement être remanié à plusieurs reprises. Néanmoins, cette richesse donne des parties très intéressantes, pour peu qu’on essaye de se pencher sur le système. En effet, oubliez la technique qui consiste à foncer bille en tête pour ravager un maximum de gars… vous vous feriez charchuter. Il faudra être fin stratège pour pouvoir opposer le bon vaisseau face au bon ennemi. Savoir utiliser les mouvements, rester hors de portée tout en tirant sur l’ennemi, utiliser les capacités au bon moment. Pas facile. Heureusement, le didacticiel, situé en prologue de campagne de l’impérium, vous donnera de bonnes bases, mais n’hésitez pas à bien farfouiller pour arriver à trouver le gameplay qui vous va bien.

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Faites bien attention de conserver vos navires d’une mission à l’autre. Ils gagnent en expérience, déverrouillant des capacités que vous aurez sélectionnées en passant vous-même de niveau. Ça ajoute aussi une possibilité de combo. Idem pour le commandant du navire, qui peut progresser (c’est le seul élément qu’on peut recruter dans un navire, d’ailleurs, à l’inverse du premier opus). Vous avez un équipage à gérer, mais celui-ci dépend de la classe du vaisseau. En jeu, vous pouvez lancer des abordages ou vous faire aborder et perdre des troupes, ce qui engendre une baisse des capacités du navire. Le matériel peut aussi se faire endommager (par exemple une coupure temporaire du moteur warp ou des lance-missiles).

Ce jeu est juste Oo waaw

Au niveau technique, le jeu est une pure merveille. Personnellement, j’adore les jeux spatiaux, car j’aime me perdre dans des décors qui me font rêver. Et BGA2 ne démord pas à la règle : l’univers est très bien retranscris. Les graphismes sont beaux, bien intégrés et fourmillent de détails. Un vaisseau impérial, très gothique dans son inspiration, vu de près, est terriblement impressionnant. Les explosions, les animations : rien n’est à jeter, visuellement. La bande-son envoie de la musique épique qui rend bien la tension pouvant régner dans l’univers à cette époque. Bref, les Français de Tindalos Interactive ont vraiment réalisé un bon boulot avec ce jeu.

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En tout cas, ce jeu est une leçon pour certains autres titres issus de la gamme Games Workshop. Je ne citerais pas un jeu en particulier (tousse : Dawn of war 3), mais ici ce n’était pas évident de transformer un jeu de plateau tour par tour en jeu de combat dynamique, car au contraire d’un Bloodbowl, le jeu est prévu pour être différent de sa version table.

Bref, un bon jeu, qui peut faire peur aux néophytes, mais qui ravira assurément les fans de l’univers de Games Workshop et les amateurs de jeux de stratégie spatiaux.

Test réalisé par Seiei à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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