Test de Team Sonic Racing - Est-ce que ça roule pour le hérisson ?

2019 marque l'arrivée, ou plutôt le retour, de deux challengers pour la saga Mario Kart : Crash Team Racing Nitro-Fueled, prévu pour fin juin, et Team Sonic Racing, sorti en mai. Une chose est sûre : cet été, il va y avoir du rififi sur les circuits ! (non, celle-là n'est pas de moi et fort heureusement d'ailleurs)

Team Sonic Racing, qu'on abrégera en TSR, est la suite spirituelle des deux jeux de course Sonic sortis la dernière décennie, à savoir Sonic & Sega All Star Racing et Sonic & All-Star Racing Transformed. La principale différence avec ces derniers, c'est que tous les personnages et circuits estampés Sega ont été jetés pour ne conserver que l'univers Sonic. Alors que Nintendo va petit à petit dans le sens inverse en ouvrant Mario Kart à d'autres licences (en l'occurrence The Legend of Zelda, Animal Crossing, F-Zero et Excitebike à l'heure actuelle), Sega a fait le choix de se recentrer sur l'univers de son hérisson bleu. D'un côté, ça permet d'éviter le remplissage avec des personnages issus de licences mortes, oubliées ou jamais sorties du Japon, mais ça réduit aussi de façon drastique le casting en imposant la présence de certains shitty friends, même si les développeurs ont été mesurés à ce sujet.

Un jeu de course... Sonic

TSR propose 15 personnages qui sont classés dans une des trois catégories que sont Vitesse, Technique ou Puissance. Pour une fois, votre choix a une réelle influence : si la sensation de Vitesse peut vraiment varier selon votre catégorie, c'est surtout le bonus conféré qui a un impact sur le gameplay. Tout d'abord, chacun des types a accès à des objets uniques dans les boîtes-cadeau (mais ça ne signifie pas que les autres ne peuvent pas du tout y avoir accès). Les pilotes orientés Vitesse peuvent repousser certains projectiles qui arrivent directement sur eux. Les Techniciens, eux, ont la capacité de faire du hors-piste sans subir de perte de vitesse tandis que la Puissance permet de foncer pleine bourre sur les différents obstacles que les courses peuvent proposer. Dit comme ça, ça paraît tout bête, mais c'est une idée vraiment agréable, surtout qu'elle se combine extrêmement bien avec une fonctionnalité-clé de cet opus qui sera développé plus loin.

Côté circuits, ils sont au nombre de 21, ce qui est assez curieux dans un jeu qui propose des championnats de 4 courses. On se retrouve avec des pistes réutilisées d'une coupe à l'autre et ça fait un peu tache. Dans l'ensemble, on peut déplorer un manque de variété de ces circuits puisqu'ils appartiennent tous à l'un des 7 thèmes mis en avant. Je ne suis pas persuadé que TSR avait besoin de 3 courses se déroulant dans un casino ou de trois circuits de bord de mer qui ont tendance à pas mal se ressembler. L'idée a été de reprendre des mondes emblématiques de la saga, mais visiblement toute la partie Sonic en 2D a été oubliée. Il y aurait pourtant eu moyen d'avoir de la variété en ressortant des niveaux de Sonic & Knuckles, Sonic CD ou Sonic Mania.

Un bel environnement

L'emballage du jeu est assez réussi. Pour avoir pu le tester conjointement sur Switch et sur PC, je n'ai eu quasiment aucun problème de fluidité si ce n'est sur Switch en mode dock, qui en plus s'avère être assez flou graphiquement. Néanmoins, que ce soit en mode portable ou avec plein d'options graphiques sur un très bon PC, c'est un plaisir pour les yeux tellement les décors respectent l'univers à la fois coloré et sombre de Sonic. Et bien entendu, s'il faut retenir un point précis, c'est une fois de plus l'excellente bande-son composée de morceaux entièrement enregistrés pour l'occasion par les artistes qui travaillent pour Sonic depuis déjà des années comme le groupe Crush 40 ou le compositeur Tee Lopes. Entre reprises, morceaux inédits et autres créations originales, cette bande-son, qui peut aller dans le rock californien de la fin des années 90 comme dans de la dubstep tout en passant par des morceaux joués au saxophone, transpire le Sonic qu'on aime écouter.

Le jeu

Le jeu en lui-même ressemble beaucoup à son prédécesseur (Sonic & All-Star Racing Transformed) à l'exception que les avions et les hovercrafts ont été retirés. La sensation de vitesse est bien plus marquée que dans Mario Kart, ce qui peut parfois rendre certains passages compliqués lors des premiers essais. Il y a bien entendu des objets à utiliser et, si ceux-ci sont extrêmement variés, ils sont aussi plutôt bien équilibrés et toujours utiles pour gagner des places (là où Mario Kart 8 et son concept de différentiel par rapport à l'adversaire juste devant offrait parfois des objets un peu étranges, en plus d'être assez faibles dans l'ensemble). En revanche, ils ont pour principal défaut d'être compliqués à reconnaître, et pour cause : ils sont tous tirés des Wisps découverts il y a déjà plus de dix ans dans Sonic Colors. On se retrouve donc parfois à prendre un objet pour un autre et à faire de gros loupés parce que visuellement la confusion entre le Wisp rouge et le Wisp rose est possible.

TSR propose également des modes de jeu classiques, avec ses championnats de 4 courses, ses contre-la-montre et autres modes en ligne. Cependant, il tire son épingle du jeu grâce à son très bon mode solo scénarisé fortement inspiré de Racing Transformed, qui vous fait alterner entre courses, défis rings et autres pistes trafic. D'ailleurs, le challenge est plutôt relevé, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Vu que c'est de cette façon que les principales options de personnalisation cosmétique des véhicules se débloquent, il peut être utile d'aller y faire un tour.

Chaque course ou défi terminé rapporte des pièces utilisables dans un gashapon. On peut y débloquer différentes parties de véhicules qui améliorent et affaiblissent des statistiques, ce qui est maintenant un grand classique de ce type de jeu. Une fois de plus, les Britanniques de Sumo Digital ont bien géré en orientant la RNG sur les personnages que vous jouez le plus, ce qui enlève la frustration de ne rien débloquer pour votre pilote favori.

Le coeur du jeu

La principale fonctionnalité de TSR réside dans ses courses qui se jouent par équipes de 3 joueurs. Contrairement à Mario Kart, il ne s'agit pas seulement d'une couleur commune qui immunise aux effets des objets lancés par des alliés. Au contraire, différents combos sont offerts. Il y a tout d'abord le Rétro Turbo. En suivant un partenaire à la trace, votre Vitesse augmente considérablement, jusqu'à avoir un petit boost une fois sorti du sillon. La deuxième fonctionnalité est le Turboraz, qui consiste à donner un coup de peps à un allié ralenti en lui donnant un petit coche. Et il y a bien sûr la possibilité de transférer des objets, ce qui a pour but de les amplifier (la plupart du temps, un Wisp simple devient un Wisp triple après transfert) ainsi que de donner des objets normalement inaccessibles à un autre type de pilote que le sien. Le tout remplit une sorte de "barre d'ultime", qui permet d'activer un turbo d'équipe qui relègue l'étoile de Mario Kart à la brocante.

TSR acquiert un aspect stratégique assez insoupçonné. Les bons trios restent généralement groupés pendant une course avec un pilote Vitesse qui tire ses partenaires via Rétro Turbo jusqu'à ce qu'il laisse la place à son allié Puissance qui vient détruire les obstacles du terrain, avant que le spécialiste de la Technique ne vienne couper à travers champs pour faire profiter l'équipe d'un raccourci bienvenu. Il ne faut pas l'oublier, chaque place rapporte des points et l'entraide est vitale pour que le résultat ne soit pas plombé par un partenaire isolé en fond de classement.

Le mot de la fin

Team Sonic Racing est un bon petit jeu. Fun, coloré, rapide et endiablé, il offre des modes de jeu hors ligne et en ligne très variés qui peuvent convenir à tous les amateurs de jeux de course avec des objets. De plus, il est vendu à un prix tout doux (moins de 30€ sur toutes les plateformes), alors qu'est-ce qui pourrait vous empêcher de foncer ? Peut-être la concurrence et les joueurs. En effet, avec Mario Kart et le nouveau Crash Team Racing, le domaine devient subitement saturé. En plus, même 10 jours après sa sortie, il peut être difficile de trouver des adversaires sur les modes en ligne de TSR. La faute sans doute à l'absence de cross-platform et à sa base de joueurs dispatchée entre quatre consoles et PC. Ou à l'image de mauvaise qualité que traîne Sonic depuis pas mal d'années maintenant. Il faut toutefois rappeler que Sonic & All-Star Racing Transformed a connu un certain succès sur Steam avec des parties trouvables très facilement même plusieurs années après la sortie du soft. Il faut attendre de voir ce que Sumo Digital prépare comme suivi et si le bouche à oreille fonctionnera aussi cette fois-ci.

Test réalisé par Malison à partir d'une version Switch fournie par l'éditeur.

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