Test de Bear With Me: The Complete Collection
En 2017, le jeu d’aventure épisodique Bear With Me a rencontré un petit succès auprès des joueurs. Suffisant en tout cas pour que les développeurs d’Exordium Games prolongent un peu l’aventure avec une préquelle intitulée The Lost Robots. La sortie console de la série est également l’occasion également de proposer une édition complète regroupant la série épisodique et la préquelle. C’est de cette édition dont nous parlerons aujourd’hui.
Ted E. Bear, P.I.
Posons d'abord le contexte de la série pour faire connaissance avec nos héros. Ted E. Bear est un détective privé, pratiquement à la retraite, mais toujours prêt pour vider une bonne bouteille de jus de carotte. Comme dans tout bon polar noir, il est également impliqué dans une relation tumultueuse avec une femme fatale du type serveuse qui se verrait bien actrice de cinéma. Ted doit résoudre deux enquêtes dans cette collection complète. L’une concerne la disparition de plusieurs robots en ville, la seconde implique un mystérieux pyromane apparu à Paper City ainsi que la disparition d’un jeune garçon. Et comme Ted a bien besoin d’un partenaire, il doit faire équipe avec deux enfants : Amber, une jeune fille optimiste, pour le scénario de base et son frère Flint pour l’épisode The Lost Robots. En effet, Ted est un ours en peluche pour lequel le placard de la chambre d’Amber fait office de bureau. Croyez moi quand je vous dis que c'est probablement la partie la moins absurde du monde du jeu.
Classique, mais pas rétro
Bear With Me se présente comme un jeu d’aventure assez classique. Ted et son partenaire observent, ramassent, combinent et finalement utilisent un grand nombre d’objets de l’environnement et résolvent à l’occasion l’une ou l’autre énigme. Le jeu original intègre également un système de dialogue permettant de choisir entre plusieurs options. Rien de révolutionnaire ni de décisif puisque pour autant qu’on puisse en juger, seuls les succès sont affectés par vos choix. On portera au crédit du jeu de ne pas trop céder à la tentation des combinaisons absurdes d’objets. Et lorsqu’il le fait, c’est pour mieux s’en moquer, le jeu n'hésitant pas à se foutre de vous lorsque vous tentez une combinaison trop farfelue. Dans l’ensemble, l’utilisation des objets reste donc assez logique pour qu’on ne reste pas coincé très longtemps. Il faut dire qu’il est rare que le jeu vous permette de ramasser un objet dont vous n’avez pas besoin dans un futur proche, et tant pis si ça vous impose quelques allers-retours pour un élément que vous auriez pu ramasser lors de votre premier passage. Dans le pire des cas, certains épisodes intègrent un système d’aide à base d’indices qu’on obtient simplement en parlant à Ted. Simple et bien trouvé.
Humour noir, références et quatrième mur
Déjà assez cocasse par son concept de départ d’ours en peluche détective privé, Bear With Me en rajoute encore avec un humour et une dérision omniprésente. Entre références cinématographiques et petites vannes plus ou moins bien senties à destination du joueur (ah, la sauvegarde automatique et Resident Evil), la plupart des descriptions des objets par Amber sont l’occasion pour Exordium Games de venir placer un petit trait d’humour pour alléger l’ambiance très roman noir du jeu. Parfois même un peu trop, comme lorsque le jeu fracasse le quatrième mur avec la subtilité d’un éléphant dans un jeu de quille. C’est drôle lorsque les développeurs se moquent un peu d’eux-mêmes en commentant sur l’écriture paresseuse d’un passage, mais parfois aussi un peu à côté de la plaque. Faire une vanne sur un point noir du jeu ne le rend pas moins présent. Un problème surtout présent dans The Lost Robots, d’ailleurs. Puisqu'on en parle, les deux aventures sont loin d’être égales sur la question de l’humour. The Lost Robots semble débiter ses clins d’œil et références de manière bien plus mécanique et donne plus souvent l’impression de rater la cible, comme si l’esprit des débuts n’était plus là dans ce nouvel épisode.
The Lost Robots ou le jeu des éléments perdus
Pourtant, lorsqu’on enchaîne les deux jeux, on se retrouve avec l’impression confuse que The Lost Robots est un peu une version au rabais du Bear With Me original. J’ai déjà parlé de la différence dans l’humour des deux jeux, mais le problème transparaît également dans les doublages (anglais uniquement, mais tout est sous-titré) des deux personnages principaux. Alors qu’on sent constamment la bonne humeur d’Amber, ce qui contribue à rendre son aventure plaisante, le passage à Flint dans The Lost Robots donne l’impression d’assister à une réunion des dépressifs anonymes. Difficile de ne pas rester perplexe quand Flint tente une référence à Scooby-Doo d’une voix totalement monocorde. Heureusement, les personnages secondaires bénéficient de plus de soin à ce niveau. On comprend donc un peu mieux pourquoi les choix de dialogues ont disparu dans cet épisode alors qu’ils étaient présents dans le premier jeu. Moralité, mieux vaut débuter par un The Lost Robots en retrait et terminer sur la bonne note proposée par le jeu original.
50 nuances de gris
Vous l’avez sans doute déjà constaté avec les images qui accompagnent ce texte, Exordium Games a fait le choix d’un style graphique assez simple pour Bear With Me. Pourtant, ne vous laissez pas tromper par cette utilisation d’une palette de couleurs tout en nuances de gris à peine rehaussée de quelques touches de rouge. Le résultat est suffisamment soigné et colle parfaitement à l’ambiance de polar noir dans lequel baigne le jeu. Avec une mention spéciale pour les passages très bandes-dessinées, qui marquent les transitions entre les différents chapitres du jeu et qui permettent à Ted de résumer l’histoire et d’amorcer la suite. Le seul bémol technique qui vient un peu noircir le tableau se rapporte aux animations des personnages. C’est assez lent ainsi que limité et même le moins attentif des joueurs finit par remarquer les boucles d’animation qui se répètent dans certaines scènes. Rien de forcément gênant en somme.
Hold my beer ?
Bear With Me est donc un jeu d’aventure tout à fait recommandable et je comprends tout à fait qu'il ait rencontré un certain succès lors de sa sortie sur PC. Bien qu’assez facile, le jeu vous occupe tout de même pendant 7 à 8 heures, selon votre curiosité à entendre chaque description d’objet pour profiter de l’humour du titre. Le cas de The Lost Robots est par contre un peu discutable. Le standalone m’a paru moins frais que le jeu original et donc un peu moins réussi, même si on peut difficilement faire la fine bouche à ce prix.
Test réalisé par Grim sur PC grâce à une clé fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, Windows, Xbox One |
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Genres | Aventure, point & click, contemporain, fantasy |
Sortie |
2019 (Xbox One) 2019 (PlayStation 4) 2019 (Nintendo Switch) 31 juillet 2019 (Windows) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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