Test de Shadows 2 : Perfidia - Poncif fais moi peur

Des problèmes d'électricité après une fête au bureau, pas de quoi avoir peur, n'est-ce pas ? Oh que si, tu auras peur, mais pas que pour de bonnes raisons.
Deux ans après sa sortie sur Steam, voici venir sur Switch ce petit jeu indépendant d'horreur/survie plutôt apprécié par les joueurs PC. Oserez-vous y jouer sous la couette avant de dormir ?

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Peur au bureau

Les deux choix principaux qui s'offrent à nous au départ sont celui du personnage qu'on choisit de jouer et la difficulté.

Concernant le personnage, il s'agit soit de Joe, l'agent de sécurité, soit de Michael, dont c'est le pot de départ à la retraite, à 42 (?!) ans. L'histoire de chacun diffère, mais se déroule dans les mêmes locaux, ce qui permet d'avoir deux points de vue différents.

Concernant la difficulté, on a aussi deux possibilités, qui changent l'endroit de repop : recommencer au début de l'étage où on est mort ou recommencer tout le jeu. Personnellement, je n'ai même pas essayé dans la difficulté nécessitant de redémarrer tout le jeu en cas d'échec, je laisse ça à ceux qui aiment faire des sessions parfaites.

On se retrouve dans un bureau avec très peu de sources de lumière. On dispose d'une lampe qu'il faut utiliser avec parcimonie, car la batterie s'use (plus ou moins vite selon l'intensité que l'on règle) et bien que l'on puisse en trouver de rechange, ça reste une ressource rare. Heureusement, plus tard on trouve une source de lumière verte faible, mais infinie, qui enlève un peu du stress de cette gestion.

Le but est de réussir à descendre tous les étages pour fuir cet immeuble dans lequel des choses très bizarres se déroulent. Pour cela, on se déplace en mode fps, mais on ne dispose pas d'arme. Des genre d'ombres sont nos ennemis et on doit les fuir à tout prix en courant, en barrant les portes, en se cachant. Toutes ces actions restent très sommaires et parfois le jeu nous considère caché alors que le monstre est à 3 centimètres de nous ... peut-être l'invisibilité d'être accroupi ?

Divers puzzles émaillent chaque étage, mais ce n'est jamais bien compliqué. Le jeu tire sa force de son ambiance et de sa bande-son très malaisantes. Jouer en étant soi-même dans le noir est un plus.
Lorsque notre personnage panique, on doit le calmer et par une pression sur un bouton lui faire fermer les yeux et reprendre son souffle. On ne voit alors plus rien, mais ce n'est pas pour ça qu'il ne se passe rien du point de vue auditif. On peut aussi boire des canettes qu'on trouve et qui nous calment... de l'anti Red Bull ?
Néanmoins, j'ai trouvé cette fonctionnalité plutôt gadget ; le jeu maître dans la gestion de la folie reste Eternal Darkness sur Gamecube.

L'histoire se révèle via des messages que l'on trouve ou des réflexions que notre personnage se fait. Sans dire qu'elle est intéressante, on a quand même envie de savoir ce qui se passe, si ces monstres sont réels ou si on a abusé de la picole.


Pourtant, j'ai pas peur des insectes

Graphiquement, on dira pudiquement que c'est dépouillé, d'autant que les étages et décors se répètent. Néanmoins, ce n'est pas un problème, ça finit même par être une force du titre, car on croit connaître l'étage, mais de légères modifications perturbent et nous piègent. Les divers tableaux dérangeants et les bouts de cadavres qu'on trouve régulièrement sont suffisamment bien faits pour avoir leur petit effet. Du coup, l'ambiance fonctionne globalement malgré la pauvreté visuelle du jeu.

Il faut avouer que souvent la frayeur provoquée est facile, basée sur les fameux jump scare dont nous abreuvent les films d'horreur. Cependant, le fait d'être soi-même acteur rend le procédé efficace. Hors de ces moments qui jouent sur la surprise, on a droit à la plupart des clichés du cinéma d'horreur comme la caméra qu'on retrouve, les toilettes flippantes ou encore les corps découpés.

L'ensemble est très dirigiste : il faut trouver une clé pour ouvrir une porte et certains passages sont bloqués tant que l'on n'a pas déclenché un événement. À part quelques jump scare aléatoires, l'histoire ne présente pas de surprise en étant rejouée.

Malheureusement, le fin mot de l'histoire, je ne le saurai jamais : arrivé à un peu plus de la mi-parcours avec Joe, je me suis retrouvé face à un bug du jeu qui m'empêche totalement de progresser. Vu que c'est lié à une saisie de chiffres à effectuer, je pense que la conversion a rencontré un problème avec le système de saisie en clavier virtuel de la Switch. Il n'est pas dit que tout le monde rencontre le bug, car dans un premier temps la saisie fonctionnait, mais après m'être trompé sur le code à rentrer, j'ai été incapable de le corriger malgré divers essais et relance du jeu.
Vu qu'il n'y a qu'un slot de sauvegarde (unique pour les deux histoire, en plus), il me fallait tout recommencer et même si le jeu est court, je n'en ai pas eu le courage.

Tu auras peur...

Shadows 2 : Perfidia est un jeu difficile à recommander et s'adresse à un public averti.

C'est typiquement le genre de titre qu'on doit aimer détester, car on est toujours en alerte et malgré tout on sursaute et on se sent mal avec ces sons saturés qui semblent faire mal aux enceintes.

Il est également pénible à jouer tant il est obscur, tout est toujours sombre et la lampe n'éclaire qu'une très faible partie de l'écran. Je sais que c'est voulu vu l'ambiance que souhaite dégager le titre, mais c'est vite fatiguant, ce qui fait que même une session courte est éprouvante. Lancer le jeu n'est clairement pas une bonne idée quand on veut se détendre.

Notons également que le jeu est entièrement en anglais et qu'il faut comprendre un peu les instructions pour pouvoir avancer.

Pour le prix d'une séance de cinéma, on a donc droit à un film d'horreur interactif assez efficace, en croisant les doigts pour ne pas subir un bug incontournable. En espérant que ce soit corrigé, on peut prendre ça à la rigolade en se disant que c'est peut-être la chose la plus effrayante qu'un joueur puisse rencontrer.

Testé par Aragnis sur une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Nintendo Switch, Windows
Genres Survie, survival-horror, contemporain

Sortie 24 mars 2017 (France) (Windows)
6 août 2019 (France) (Nintendo Switch)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.