Test de Wildermyth - L'aventure où tout le monde est un héros

Wildermyth est un tactical RPG indépendant développé par Worldwalker Games. On en parle aujourd’hui, car sa sortie est imminente et que le jeu mérite une petite exposition supplémentaire dans nos page.

wildermyth_banner2Logo_3000x1000Moyen.png

Wildermyth est un tactical RPG "myth-making", créateur de mythes, comme le présente officiellement les développeurs.

Tchey en avant déjà fait un apercu il y a quelques mois, que vous pouvez lire ici : https://jv.jeuxonline.info/actualite/56276/apercu-wildermyth-tactique-papier

Screenshot upgrades

Ce jeu indépendant est dans la tendance du moment : essayer de se rapprocher le plus possible de l’expérience de jeu d’un jeu de rôle papier. Pour ce faire, Wildermyth a misé sur une évolution assez libre et assez aléatoire des personnages, un peu à l’instar de ce qu’on pouvait voir dans un Daggerfall avec des possibilités assez loufoques et involontaires d’évolution, mais je reviendrai sur ce point plus tard.

L’action de la campagne se déroule dans le Royaume de Yondering. Ce Royaume est un véritable berceau de légendes de héros, surtout en rapport avec le nombre de menaces qui peuvent s’y développer. Par extension, tout homme/femme vivant sur ces terres sont des héros potentiels et c’est ce qui se passe avec votre petit trio de départ que vous formez avec une base très classique guerrier/archer/magicien.

Screenshot 9

La première chose qui frappe dans le jeu est clairement son aspect graphique. Le jeu est dessiné à la main et incrusté en jeu pour donner une impression de mouvement, de dynamisme. C’est plutôt réussi, à vrai dire, même si le chara design pourrait être plus travaillé à mon goût.

La première aventure dans laquelle on se lance est divisée en trois chapitres. En effet, le jeu est très narratif, comme peut l’être une table de jeu de rôle, avec son lot d’événement inattendus. De plus, toujours dans l’optique de l’aspect aléatoire d’un jeu de rôle, le monde de Wildermyth est procédural, donc d’une partie à l’autre les rencontres, hostiles ou amicales, ainsi que les lieux insolites varient. Toutefois, dans une campagne donnée, les éléments clefs sont les mêmes.

Screenshot relationshipChoice
Screenshot 7

Vos héros ont des interactions entre eux. Leurs rapports peuvent évoluer, le temps et les années passant. Une campagne peut durer plusieurs années et vos personnages évoluent et vieillissent. Dans certains campagnes, vous avez une date limite pour certaines actions, mais ce n’est pas le cas de toutes et donc vous verrez peut-être plusieurs générations de héros se succéder pour affronter le mal qui s’étend dans la région. Soyez toutefois rassuré  : vos héros préférés, ceux avec qui vous avez affronté le plus d’ennemis, ceux qui vous tiennent à cœur, peuvent être réintroduits d’une aventure a l’autre si vous le souhaitez.

Screenshot 4

Vos héros ne sont donc pas immortels. Même vos héros initiaux peuvent passer de vie à trépas et vous vous retrouvez avec à la place des personnages recrutés lors de vos aventures. Néanmoins, il y a tout de même un bonus : à votre mort, vous pouvez choisir de mourir pour de bon en emmenant l’ennemi qui vous a occis avec vous dans la mort, en donnant un bonus de stats à vos compagnons survivants, ou survivre et revenir pour la suite, mais avec un handicap qui, parfois, peut-être un avantage plutôt qu’un inconvénient. Par exemple, perdre une jambe et avoir une jambe de bois à la place vous donne un +1 au mouvement (ouais, je sais, ce n’est pas logique) alors que perdre une main et avoir un crochet à la place rend toute utilisation d’arme à deux mains impossible.

Screenshot 8

Parfois, vous rencontrez des événements qui font évoluer vos personnages. Par exemple, si vous choisissez de vous approcher d'un autel de feu, ce dernier donne au personnage qui s’en est approché un bras enflammé. Dans mon cas, c’était mon archer donc je pouvais oublier toute utilisation d’arc, mais en contrepartie je pouvais lancer des arcs de flammes plutôt dévastateurs qui remplaçaient plutôt efficacement les dégâts à distance de l’arc. Il est aussi possible de devenir un garou ou d’être envahi par un élément de la nature, une racine qui vous régénère avec le soleil grâce à la photosynthèse. Bref… c’est plutôt varié et c’est ce que je disais au début : ça me rappelle les délires de Daggerfall. Cependant, sur les différentes parties que j’ai testées, je suis souvent tombé sur les mêmes événements et leur dénouements étaient toujours identiques. Alors, peut-être que ça se développera à l’avenir, mais actuellement, une fois qu’on a découvert un truc on sait comme réagir ; l’accepter ou l’esquiver.

Bref, j’ai beaucoup parlé de la partie emballage du jeu, parlons un peu de son gameplay.

Screenshot stuntC

Wildermyth est un tactical RPG assez classique dans son genre. Vous évoluez sur des terrains divisés en cases carrées. Vos personnages peuvent s’y déplacer avec deux phases de mouvements différenciées par deux couleurs (vert/jaune) comme par exemple sur un X-Com, pour comparer à un jeu très connu. Restez dans le vert et vous pouvez utiliser vos compétences. Allez dans le jaune et vous avez « sprinté », ce qui signifie que vous ne pouvez pas réaliser d’autres actions ce tour-ci. Bref, pour ce point là, c’est du classique et efficace.

Screenshot 6

Les archétypes du guerrier et de l'archer sont eux aussi assez classiques. Vous pouvez vous déplacer et vous mettre en garde avec le guerrier pour mieux cueillir un ennemi qui s’approcherait de vous ou vous mettre en surveillance avec l’archer qui tirera sur un ennemi qui se déplacerait dans son champ de vision. L’originalité vient de la classe de magicien. En effet, votre personnage a acquis sa magie un peu par hasard et celle-ci fonctionne par interactions avec votre environnement. Vous devez vous connecter avec des objets situés sur le champ de bataille, le nombre d'interaction possible dépendant de l’évolution de votre personnage. Une fois la connexion faite, vous pouvez attaquer des ennemis qui seraient dans un certain rayon d’action autour des objets en question. Par exemple, si vous vous connectez avec une lanterne, vous pouvez utiliser la flamme pour attaquer les ennemis entre la lanterne et vous-même. Connectez-vous avec un établi et envoyez des attaques d’objets sur les ennemis autour de l’établi, etc. Assez original et rigolo, mais parfois frustrant quand vous n’avez pas de possibilités offensives ou quand l’ennemi se déplace hors de votre portée, celui-ci agissant après votre connexion avec un objet, mais avant que vous puissiez lancer votre offensive.

Les ennemis aussi sont originaux. Cinq genres d’ennemis existent dans le jeu. Dans chaque catégorie, il y a plusieurs créatures différentes que vous découvrez au cours de vos aventures. Toutefois, si vos héros évoluent, c’est aussi le cas de vos ennemis. En effet, à chaque rencontre effectuée avec un ennemi donné, il y a une chance qui celui-ci évolue d’une façon aléatoire, par exemple en augmentant son mouvement ou ses dégâts. La prochaine fois que vous le rencontrez, celui-ci est donc plus fort. De plus, ces bonus sont cumulables donc une campagne qui prend du temps voit ses ennemis devenir vraiment puissants.

Screenshot 12
Screenshot 3

Les déplacements sur la carte du monde vous montrent aussi l’hostilité de la région et une région que vous avez pacifiée par le passé peut très bien à nouveau être envahie par des ennemis, malgré les renforts/pièges que vous avez installés au préalable sur la région en question. Le monde évolue constamment.

Dernier point et non des moindres, le jeu laisse au joueur la possibilité de créer sa propre histoire et d’y intégrer ses propres ennemis en utilisant simplement des images à intégrer dans les dossiers adéquats. C’est le gros avantage du design dessiné 2D : il laisse une très grosse place à l’imaginaire du créateur. L’utilisation du programme n’est peut-être pas destinée à M. tout le monde, mais il est certain que les moddeurs s’en donneront à cœur joie pour le plus grand bonheur des joueurs qui découvriront de nouvelles histoires. Il y a des tutos assez complet a ce niveau là sur la page Steam du jeu.

Screenshot upgrades

Au final, le jeu est plaisant, mais j’avoue que si j’ai un niveau d’anglais appréciable, bien qu'assez classique et destiné au milieu professionnel, j’ai eu du mal avec le jeu, car il comporte beaucoup d’argot dans son écriture (dans les campagnes de base en tout cas). En outre, certains dialogues sonnent faux. Cela casse un peu l’immersion et gâche un peu l’objectif visé de s’approcher au plus près d’un véritable jeu sur table.

Le jeu, disponible actuellement en accès anticipé, sort le 13 novembre prochain sur Steam.

Jeu testé par Seiei avec une version fournie par le développeur.

Réactions (7)

Afficher sur le forum