Test de L'Aventure Layton : Katrielle et la Conspiration des millionnaires - Riche, mais ennuyeux
Sorti dans l'anonymat le plus total en 2017 sur 3DS, L'Aventure Layton : Katrielle et la Conspiration des millionnaires revient ce mois-ci sur Switch. Avec succès ?
Tel père telle fille
Depuis la sortie de L'Héritage des Aslantes le 28 février 2013 au Japon, le Professeur Layton a pris une retraite bien méritée après des années d'exploitation intensive qui constituent la marque de fabrique de Level-5. Il est donc remplacé par sa fille, Katrielle, dans un jeu initialement sorti en 2017 sur smartphones et sur 3DS. Nous testons ici la version Switch, estampillée "Deluxe" (contenant quelques contenus annexes en plus, mais rien de substantiel) et sortie le 08 novembre 2019 sous nos contrées.
Ce changement de héros est l'occasion d'un nouveau départ : Katrielle lance son agence de détective et doit réussir à se faire un prénom face à des personnes ne jurant que par son père. Cependant, les joueurs ne sont, eux, pas dépaysés, tant les mécaniques rappellent les précédents opus de la licence principale. Ainsi, le joueur alterne toujours entre des phases d'exploration de tableaux, dans lesquels il balade sa loupe pour repérer secrets, pièces et passants à interroger, et de résolution d'énigmes. La filiation est tellement présente que les mêmes cachettes sont utilisées pour les pièces à collecter (pensez à fouiller les lampadaires).
La structure du jeu est donc extrêmement similaire à celle des précédents jeux : le joueur se rend sur une carte, la parcourt en déplaçant sa loupe sur l'ensemble de l'écran afin de débloquer toutes les interactions possibles, ce qui déclenche généralement une énigme, puis se rend au lieu suivant.
Néanmoins, Katrielle et la Conspiration des millionnaires est divisé en onze affaires différentes. Celles-ci partagent des personnages en commun, mais l'intrigue générale est donc désormais au second plan, alors qu'elle était au coeur des jeux précédents. Autre différence, le titre s'est enrichi de tout un tas de contenus annexes. Il est ainsi possible de modifier la tenue de l'héroïne et de redécorer son agence, mais aussi de mener une enquête afin de satisfaire les goûts culinaires de certains clients ou d'optimiser le positionnement des objets dans des boutiques de vêtements. Cela semble certainement étrange exprimé ainsi, mais il faut les voir comme un type différent d'énigmes, en soi assez intéressantes.
La quantité, c'est bien, la qualité, c'est mieux
Au final, Katrielle et la Conspiration des millionnaires constitue sans aucun doute le jeu estampillé Layton le plus fourni en terme de contenu. Il contient plus de 170 énigmes, sans compter les modes de jeux annexes, et en propose aussi beaucoup d'autres en ligne. Cependant, il manque l'essentiel : une narration de qualité.
L'écriture est déplorable, car elle constitue un amas de clichés. Katrielle, l'héroïne, ne pense qu'à manger et à s'acheter de nouveaux vêtements. Elle est accompagnée d'un assistant amoureux d'elle et d'un chien qui parle, probablement le personnage le plus censé du jeu. Les personnages secondaires ne s'en tirent pas mieux, de même pour l'intrigue globale du jeu ou celles des différentes affaires. Certains jeux estampillés "Professeur Layton" parvenaient à créer des univers intéressants, à susciter l'intérêt du joueur à la manière d'un bon roman policier. Cette suite ne sert que de prétexte à l'enchaînement d'énigmes assez simples, pour peu qu'on en comprenne la logique. Pis, elle conserve la désagréable phase d'exploration qui nuit au rythme du titre, alors qu'on aurait aimé avoir un produit différent du premier jeu, sorti en 2007.
Pardon, je me suis endormi
L'Aventure Layton : Katrielle et la Conspiration des millionnaires n'est pas un mauvais jeu, loin de là. Sur de petites sessions, il remplit parfaitement son office et la quantité de contenu dont il dispose est en soi un aspect positif. Cependant, il trahit terriblement son statut de jeu sorti à l'origine sur smartphone : la narration médiocre, le manque de cohésion d'ensemble et les problèmes de rythme font que l'on a beaucoup de mal à rester sur le jeu pendant un long moment, tant l'ennui s'insinue rapidement. Si Level-5 souhaite offrir une nouvelle vie à la licence (ce qu'on lui souhaite), il faudra la repenser en profondeur, lui offrir la mue dont elle a terriblement besoin, plutôt que de se reposer autant sur ses acquis.
Test réalisé par Alandring sur Switch à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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