Test de Samurai Shodown - Sachimis entre amis

La série des Samurai Showdown a débuté au Japon en 1993 sous le nom de Samurai Spirits et si les premiers ont eu leur petit succès, la licence s'est de plus en plus enfoncée dans l'oubli au point qu'on la croyait morte depuis 2010 quand est alors arrivé un remake l'an dernier sur PlayStation 4 et Xbox One plutôt bien accueilli. Mais qu'en est-il du portage sur Switch ?

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Un gameplay ciselé au katana

Si ce jeu a su tirer son épingle au milieu de tous ceux de versus fighting qui ont le vent en poupe depuis quelques années, c'est parce qu'il propose un gameplay différent des ténors actuels du genre.
Quand des jeux comme Street Fighter ou Dragon Ball FighterZ imposent un jeu en combo basé sur des timings à la frame près, Samurai Showdown, lui, ne propose quasi aucun enchaînement de coups. Vous voyez bien le compteur de combo s'envoler lors de certains coups spéciaux, mais rien qui demande de caler des combinaisons de bouton au timer strict ni de changer de combattant à la volée vu que c'est du 1 contre 1.

On ne dispose que de quatre coups de base : un coup de pied et 3 frappes avec votre arme d'intensité et de vitesse différentes.
Les coups spéciaux, eux. sont les classiques 236, 623 et autres 63214 (autrement dit, des arcs de cercle) et ce pour quasi tous les personnages. Il y a bien un peu de variété et ces mouvements ne donnent pas le même genre d'attaque selon le personnage, mais il est du coup très facile de s'essayer à varier son combattant sans pour autant être complètement perdu dans le gameplay.

Autre élément important dans Samurai Showdown, sa jauge de rage : elle monte pour chaque combattant selon les coups reçus, mais également avec les parades parfaites que l'on réalise.
Une fois cette jauge remplie, on frappe plus fort et certains coups changent de caractéristiques. Par contre, cet état de rage maximale est temporaire donc il est important de le rentabiliser.
On peut sacrifier le remplissage de cette jauge pour un coup puissant qui désarme notre adversaire, le laissant ainsi très vulnérable bien qu'il puisse à son tour nous désarmer en bloquant la lame à mains nues.
Ou alors, on peut lancer le coup spécial de notre combattant, ce qui déclenche une jolie animation et fait de gros dégâts.
Enfin, on peut choisir à tout moment de passer en mode "Explosion de rage" qui dure plus longtemps que la rage maximale en donnant de plus gros avantages aux dégâts, arrête le timer et permet de lancer la technique de la frappe éclair, qui est dévastatrice. Bien sûr, ce ne serait pas drôle s'il n'y avait pas de défaut : l'explosion de rage n'est utilisable qu'une fois par combat et fait ensuite totalement disparaître la jauge de rage. Autrement dit, si vous l'utilisez pour gagner le premier round, il faudra jouer sans rage pendant le ou les rounds suivants.

Tout cela donne un jeu qui est plus basé sur le contre que sur l'attaque à tout va et dans lequel les retournements de situation ne sont pas rares.

L'emballage Nippon ni mauvais

Oui, ce jeu de mots est vieux, mais il résume assez bien ce qu'il en est de la forme de Samurai Showdown.

L'ambiance japonaise est omniprésente, que ce soit à travers ses combattants majoritairement issus de l'île, ses écrans de menus bourrés de kanjis ou les voix entièrement en japonais (même si Charlotte se fend parfois d'un petit mot en français). De la même façon, les musiques sont typiquement japonaises et réussies si on aime le genre.

Du point de vue graphique, ça ressemble beaucoup au style cell shading des derniers Street Fighter et ça fonctionne parfaitement, peut-être même encore plus dans l'ambiance japonaise du titre.

Le nombre de combattants de base est de 16 et 5 de plus seront disponibles en DLC. Ça donne un casting plutôt fourni et varié avec beaucoup de personnages charismatiques.

Au niveau des modes de jeu, on a les classiques modes histoire, contre-la-montre, survie ou encore entraînement. On notera quand même que le mode histoire est vraiment à minima, car on se contente d'enchaîner les combats avec quelques cinématiques communes à tous les combattants calés entre.

Une originalité du titre est de proposer des combats contre le fantôme d'autres joueurs. Ce dernier doit en théorie apprendre du joueur et proposer un challenge adéquat.
Dans les faits, j'ai téléchargé le fantôme du premier joueur mondial (qui vu ses stats doit être premier en cross-platform) et à part sauter bêtement et foncer dans mes frappes, il n'a pas fait grand chose d'intéressant.

Évidemment, le combat en ligne est de la partie, mais ayant testé le jeu avant sa sortie, je n'ai pas pu trouver de match. Espérons que les adeptes répondront présent. Étant donné que son système de jeu n'est pas basé sur des combos, un éventuel lag sera moins pénalisant que pour d'autres jeux de combat.

Reste à parler du portage sur Switch, qui aurait pu être meilleur. Étrangement, visuellement, ça passe mieux sur un écran qu'en mode portable où les personnages paraissent plus aliasés. Par contre, si en mode portable la fluidité est présente, en mode docké on a droit à des ralentissements difficiles à comprendre, car ils ne se produisent pas forcément quand l'écran a le plus de choses à afficher. Néanmoins, dans les deux cas rien d'infamant : le jeu reste très jouable.

Alors ? Baston ou pas ?

Pour moi oui, clairement baston.

Malgré ses quelques défauts techniques et de contenu, Samurai Showdown est un jeu de combat accessible à tous assez rapidement. Même si les pros de la manette s'en sortiront toujours mieux, la simplicité première du gameplay permet de vite s'y amuser puis n'empêche pas de creuser les possibilités pour progresser.

J'ai rarement vu dans un jeu de combat des retournements de situation aussi violents, mais pour autant pas frustrants. Déjà parce que c'est le plus souvent fait avec style, mais aussi parce qu'on ne peut s'en prendre qu'à soi même quand on pense avoir combat gagné et que par imprudence on se fait retourner.

Le barre de rage permet un mindgame quasi permanent et l'ave maria que peut être l'explosion de rage met une bonne pression sur le combat. D'ailleurs, l'idée qu'elle arrête le chronomètre est génial : quel plaisir de voir un fuyard qui jouait la montre se retrouver coincé !

Pour compenser le fait que sur les autres consoles le season pass était offert via la précommande alors que sur Switch, il faudra payer les DLC des personnages en plus si on les veut, les gens qui ont précommandé la version Switch peuvent télécharger Samurai Shodown! 2 qui est une version Neo Geo Pocket où l'on retrouve la plupart des coups de la version Switch avec une réalisation 16 bits et des personnages version "mignon". Amusant quelques minutes, j'aurais préféré les DLC de personnages.

En conclusion, je recommande fortement ce Samurai Showdown et si d'aventure les développeurs corrigent les quelques défauts techniques du titre, ça deviendra pour moi un titre incontournable de la console.

Testé sur Switch par Aragnis avec une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One
Genres Combat, fantasy, historique

Sortie 25 juin 2019 (PlayStation 4)
25 février 2020 (France) (Nintendo Switch)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.