Test de Resident Evil 3 - Mais pourquoi est-il si méchant ?

Alors que le remake de Resident Evil 2 vient de fêter sa première année, Capcom revient avec sa licence phare en remettant au goût du jour Resident Evil 3. L'occasion de se mettre dans la peau de Jill Valentine et de tenter de survivre dans l'enfer de Raccoon City.

Quand on arrive en ville...

Resident Evil 2 proposait déjà une qualité très intéressante tant dans sa narration que dans son gameplay. Nous avions l'occasion de redécouvrir les aventures de Léon et Claire sous un nouvel angle. Resident Evil 3 propose clairement le même type d'expérience, mais dans une version surboostée de celle d'origine. Petit rappel au niveau de l'histoire, nous suivons les aventures de Jill Valentine, membre des Special Tactics And Rescue Service (S.T.A.R.S.) de Raccoon City. Nous sommes deux mois après les événements du premier opus, Jill est restée dans la ville pour enquêter sur Umbrella. Pas de chance pour elle, la ville est infestée par le Virus-T et elle doit s'échapper de ce chaos. On est le 28 septembre, soit 24h avant les événements de Resident Evil 2. 

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Outre notre héroïne qui a changé totalement de look dans ce remake, on pourrait parler de l'antagoniste principal, qui n'est autre que Nemesis. Un être génétiquement modifié et créé par Umbrella dans un seul but : tuer les membres du S.T.A.R.S. Il était présent dans le deuxième film Resident Evil, pour ceux qui l'ont vu. À l'instar de Mr.X dans Resident Evil 2, Nemesis apparaît à divers moments de votre parcours pour vous mettre un gros coup de pression voire même vous réduire en charpie. Par contre, Mr.X avait un côté lent et facilement esquivable alors que Nemesis n'hésite pas à courir, sauter et user d'armes diverses pour vous mener la vie dure. Clairement, Nemesis reste un des points forts du titre et un simple changement de musique, vous annonçant généralement son arrivée, suffit à vous mettre une certaine pression.

Difficile de parler de Resident Evil 3 sans mentionner les membres de l'U.B.S.C (Umbrella Biohazard Coutermeasure Service) ; Carlos, Nicholai, Tyrell & Mikhail. Ce boys band a été envoyé par Umbrella pour aider les civils et remplir aussi quelques tâches ménagères. Pour rappel, cette unité est composée de criminels de guerre ou de soldats en exil... Autant vous dire qu'on n'est pas face à des enfants de coeur.

Harder, Faster, Stronger

Resident Evil 3 Remake reprend sans problème les codes mis en avant dans l'épisode précédent. Nous gardons cette ambiance pesante et sombre et favorisant une relecture des événements (pour ceux qui les ont connus) d'une manière beaucoup mieux réfléchie. Comparativement à sa première version, ce remake tient bien plus en haleine le joueur en évitant de proposer trop d'aller et retour entre certaines zones. L'action et la tension sont constantes, les événements s'enchaînent rapidement et finissent même par proposer de nouveaux chemins afin de combler les manquements de la première version.

Ce remake exploite, lui aussi, plus nettement le lore de Resident Evil et rend à sa licence cet aspect plus sombre qui a fait son succès. Et clairement, cela fonctionne sans aucun souci. Jill arpente les rues d'une Raccoon City dévastée, résout les différentes énigmes inhérentes à la saga et court, court beaucoup pour survivre.

Mais Jill n'est pas la seule que nous manipulons (calmez-vous) durant nos heures de jeu ; en effet, Carlos est aussi jouable à certains moments de l'aventure. L'occasion, là aussi, de découvrir un peu plus sur les motivations de ce personnage. Si son gameplay est quasiment similaire à celui de Jill, son arsenal diffère vu qu'il dispose d'un fusil d'assaut dernier cri pour réduire les têtes de zombies en charpie.

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En parlant de gameplay, on reste dans du zigouillage de zombie classique à coup de balle dans la tête (ou dans les jambes pour aller parfois plus vite), mais une nouvelle mécanique a été rajoutée : l'esquive. En pressant une simple touche, il vous est possible d'effectuer une esquive dans une direction choisie. Cela permet d'éviter des morsures et  surtout notre cher ami Nemesis, qui a tendance à être tactile. Une esquive réussie de manière parfaite donne l'occasion de faire feu sur votre ennemi via un slow motion qui cible automatiquement le point faible de ce dernier. Cela rajoute un aspect nerveux notamment dans les combats de longue haleine contre des boss en colère. Il ne suffit plus de courir en rond : on peut aussi éviter notre ennemi et même contre-attaquer. Un point qui offre une meilleure dynamique de mouvement aux personnages, qui ont tendance à être parfois très figés dans leurs déplacements. Jill et Carlos ne possèdent pas la même technique d'esquive. Jill se contente d'un déplacement sur les côtés tandis que Carlos, tout en finesse, joue de l'épaule et assène même un coup de poing directement dans la tête tel Chris Redfield dans Resident Evil 5. Chez Capcom, on aime la testostérone et on veut que cela se sache !

Une aventure solo rapide, mais...

À l'époque Resident Evil 2 proposait une tonne de scénarios (oui j'exagère volontairement) mettant en scène Léon et Claire. Quand Resident Evil 3 est sorti, les joueurs ont été assez étonné de voir qu'on ne suivait finalement qu'un tracé, celui de Jill, et qu'aucun autre scénario n'avait été imaginé. Il en est de même pour Resident Evil 3 Remake, qui nous propose une aventure solo intense, mais terriblement courte (ma première partie a été faite en normal en 4h et il y a clairement moyen de réduire cela d'une heure facilement). Même si le jeu propose un mode hardcore et qu'il peut proposer une dimension speedrun à ses joueurs, Resident Evil 3 se résume en une aventure courte bien qu'incroyablement intense.

Toutefois, Capcom ayant plus d'un tour dans son sac, il ne nous livre pas ce remake tout seul. Accompagnant le jeu, on découvre Resident Evil : Resistance, un mode de jeu multijoueur dans l'univers de la saga. Certains joueurs ont certainement déjà testé ce multi, car il a été proposé en bêta. Nous avons eu l'occasion de nous y mettre pendant plusieurs heures et le résultat est plutôt satisfaisant.

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Resident Evil : Resistance place son gameplay dans la lignée d'un Dead By Daylight ou d'un Friday the 13th, pour ceux qui connaissent (et pour les vrais hardcore du game, on parlera d'Evolve si vous voulez !). Concrètement, quatre joueurs sont en compétition avec un cinquième, qui joue le méchant (mastermind dans le jeu). Le joueur incarnant le mastermind est chargé de rendre la vie compliquée à quatre joueurs jouant des personnages divers et variés dont nous parlerons un peu après. L'objectif pour le mastermind est d'empêcher les survivants de s'échapper. Dans l'équipe des méchants, on retrouve des noms bien connus de la saga comme Annette Birkin (Protagoniste de Resident Evil 2, femme de William Birkin) ou Ozwell E. Spencer (Ancien président d'Umbrella)

Les survivants, qui sont des clichés ambulants de personnage de série B (un black qui tabasse, une jeune ingénue qui soigne, une meuf habillée en cuir qui hacke...), doivent s'entraider pour traverser trois zones en ramassant des objets leur permettant de se rendre à la zone suivante. Ils doivent déjouer les pièges du mastermind en dégommant du zombie, en évitant les mines, en hackant les caméras....Vous avez du temps et chaque action peut vous en retirer ou vous en ajouter. Par exemple, vous faire attaquer par un zombie vous retire du temps, mais le tuer vous en fait gagner. Chaque zone réussie augmente aussi votre timer tandis que chaque mort vous coûtera très cher.

Le mastermind voit les zones comme sur une carte, ce qui lui permet de voir les objectifs ainsi que la position des survivants. Il se déplace de caméra en caméra pour atteindre les zones. Quand vous êtes dans la vue d'une caméra, il vous est possible d'utiliser de l'énergie dans des cartes représentant vos outils pour rendre la vie compliquée aux survivants. Zombies, pièges explosifs, armes, ... Vous disposez d'un réel arsenal personnalisable (à partir du niveau 5 du mastermind) pour vous en sortir. Il est aussi possible de prendre le contrôle de certains zombies afin d'attaquer les survivants de manière plus efficace. Finalement, chaque mastermind dispose d'un ultime qui est généralement lié au lore de ce dernier. Par exemple, Annette Birkin peut faire appel à son mari, William, alors qu'il est transformé via le Virus G. Cela n'est pas forcément aisé et il vous faut réagir rapidement face à la stratégie des survivants. S'ils restent groupés, ils mettent plus de temps, mais sont plus fort face à vos zombies ; s'ils se séparent, ils sont plus rapides, mais aussi plus faciles à piéger.

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On peut avoir l'impression que le jeu est plus compliqué en mastermind, mais c'est simplement que ses mécaniques sont plus délicates à prendre en main. Quand on comprend mieux comment placer ses zombies, quand prendre le contrôle de ceux-ci et surtout quand utiliser son ultime, on finit par rapidement réussir à prendre le dessus. Le but n'est pas de tuer toute l'équipe, mais bien de leur faire perdre un maximum de temps.

Il y a actuellement, sur la version dont nous disposons, cinq cartes divisées en trois zones. Celles-ci sont modifiables par le mastermind qui peut alors choisir où seront les objectifs, quelles seront les portes bloquées, les monstres déjà présents...

Le contenu qui est proposé actuellement nous paraît plus qu'honnête, mais, comme beaucoup de jeux de ce type, il faut surtout regarder du côté de l'équilibrage. Actuellement, ayant principalement défoncé les gens en mastermind (venez, j'vous prend tous !), j'ai noté qu'Annette Birkin est certainement le mastermind avec l'ultime le moins pratique. Les coups de William sont bien trop larges et il suffit de se coller à lui pour en éviter la plupart. Il y a également parfois des difficultés dans les angles de caméras... Bref, on ressent un besoin d'équilibrage qui se fera, sans nul doute, avec le temps. Si Capcom gère bien son coup en rajoutant du contenu de manière régulière et en équilibrant le jeu, il peut clairement se faire une petite place de choix pour venir donner un coup de frais aux jeux de ce type.

Il me faut du Remake.... DU REMAKE !!!!!!

Depuis l'excellent Resident Evil 7, aucune annonce officielle n'a été faite pour un huitième épisode et le peu d'infos que nous avons semble pencher pour une suite basée sur le héros du septième opus. Rien de bien nouveau mettant en scène Jill Valentine (qui change de modèle physique comme de pull), Chris et tout le lore qu'on a connu jusqu'ici. Par contre, Capcom nous propose des remake qui sont, il faut le dire, nettement supérieurs au matériau de base et qui rafraîchissent le lore de la saga dans la tête des joueurs. Est-ce qu'il y a un masterplan derrière ? Est-ce que nous aurons l'occasion d'imaginer revivre dans la peau de Jill, Chris, Claire.... Dans des univers nouveaux, mais avec cette fameuse mise en scène que ces remakes apportent ?

Comme nous l'avons dit au début de ce test, les histoires de Resident Evil 2 et 3 se passent au même moment. Capcom n'a pas hésité à mettre encore plus en avant cela avec différents clins d'oeil et changements que nous vous laissons découvrir !

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Ce qui est sûr, c'est que Resident Evil 3 Remake nous propose une aventure digne de sa saga et remise au goût du jour de manière maîtrisée. Il est facile de dire que les gens ayant aimé Resident Evil 2 Remake ou le matériau de base Resident Evil 3 : Nemesis n'auront aucun mal à trouver leur bonheur dans ce nouveau titre. Attention toutefois, si vous n'êtes pas trop intéressé par le multi, par les succès du jeu et son côté speedrun, le prix du jeu reste assez cher pour une expérience basique. En effet, le jeu se trouvant dans la tranche 50-60 euros et sa durée de vie se trouvant entre 2 et 10 heures en fonction de votre expérience, cela peut vite revenir assez cher pour vous. Pour les autres, je ne comprends même pas que le titre ne soit pas déjà acheté !

En tout cas, nous avons hâte de voir le prochain mouvement de Capcom concernant la licence Resident Evil. Est-ce qu'elle sera impulsée par les fans, comme ce fut le cas pour ce remake, ou vont-ils nous étonner ? Seul l'avenir nous le dira.

Resident Evil 3 Remake (ainsi que Resistance) est disponible sur Xbox One, PlayStation 4 et PC Windows.

Ce test a été écrit par Glaystal grâce à une version offerte par le développeur.

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