Test de Nimbatus : The Space Drone Constructor
Depuis le vaisseau spatial Nimbatus, le capitaine (joueur) doit créer des drones à partir de pièces différentes, puis explorer des planètes pour en extraire des ressources afin de construire d’autres drones pour explorer d’autres planètes. À défaut d’être proprement passionnant, c’est propre, bien fait, et plaisant.
Développé en Suisse par le studio Stray Fawn, créateur notamment de Niche : a genetics survival game, Nimbatus était en accès anticipé depuis octobre 2018 avoir complété une campane Kickstarter en 2017. Il est à présent pleinement disponible depuis le 14 mai 2020, pour les systèmes Linux, Windows et Mac, au prix d’environ 17€. Une traduction officielle française est disponible.
Site officiel : http://www.Nimbatus.com
Page Steam : https://store.steampowered.com/app/383840/Nimbatus__The_Space_Drone_Constructor/
Page Humble : https://www.humblebundle.com/store/nimbatus-the-space-drone-constructor
Une planète de Nimbatus a généralement de la pesanteur qui attire le drone vers son centre, obligeant le pilote à compenser sans cesse et à faire preuve d’une certaine habileté dans la manipulation de l’engin. Les propulseurs subtilement placés sur le drone permettent de naviguer correctement, ou au contraire de s’écraser comme une lourde boite de conserve. Pas grave, diriez-vous, il suffit de recommencer ? Oui et Non. Chaque lancer de drone coûte des ressources et après quelques crash incontrôlés, la partie est perdue. Il faut donc absolument comprendre et améliorer les drones à chaque échec, ainsi que les équiper pour répondre aux différentes missions imposés par le lieu.
En effet, le Nimbatus navigue de secteur en secteur, avec chaque fois une poignée de planètes à explorer. Pour ouvrir la route vers le secteur suivant, il est impératif de réussir un certains nombre de missions, souvent 2 à 4. Ces missions sont hélas plutôt répétitives : récupérer un fossile quelque part au cœur de la planète, détruire des nids d’insectes de l’espace, trouver une boite noire à la surface, récolter quelques ressources, faire face à des pirates... Tout cela semble bien différents, sauf que côté gameplay, c’est plus ou moins la même chose : voleter en surface, éviter ou affronter les menaces, trouver un objet et retourner au Nimbatus.
La variété des pièces de construction est également trompeuse, car au final, un vaisseau ne sert quasiment qu’à deux choses : récolter et détruire. Qu’on le fasse avec des lasers, des canons, des grenades, ça change le style, mais pas vraiment la fonction. De plus, les immenses vaisseaux que l’on voit souvent en vidéo ou images animées ne seront presque jamais construits dans une vraie partie. Enfin, parmi les quelques 70 à 80 pièces, on trouve des "versions améliorées" et donc plus ou moins redondantes.
Ces points négatifs cités, le jeu Nimbatus garde un certain charme et a encore quelques atouts pour lui.
Le capitaine que l’on choisit en début de campagne conditionne les éléments accessibles pour fabriquer les drones, et peut modifier l’approche que l’on a de ses drones. Par exemple le "Poids Lourd" est beaucoup plus résistant et a un meilleur bouclier, tandis que le "Pilote" est plus rapide et maniable, en plus d’avoir des batteries qui servent de carburant, et le "Mineur" accumule plus de ressources et perce plus efficacement les roches. Plus originaux, le "Chercheur" a carrément un arbre technologique pour améliorer ses armes et le "Programmeur" modifie en profondeur le jeu en faisant des drones contrôlés par une IA plutôt que par le joueur, avec en avantage compensatoire aucune limitation dans l’accès aux pièces.
L’univers est créé par un générateur procédural, où chaque planète est donc potentiellement unique, avec les classiques écosystèmes (biomes) abritant différentes bestioles, pour des tailles, des formes et des couleurs variables. Le côté exploration est donc présent, même si relativement peu complexe au vu de la taille des "planètes". La difficulté est également présente, et le côté roguelite peut frustrer ou appâter, selon les goûts. Heureusement, trois niveaux (facile/normal/difficile) sont proposés et l’on peut même jouer en mode bac à sable si tout ce que l’on souhaite est construire des drones pour le plaisir.
À ce sujet, il existe un éditeur de drones externe et gratuit, une sorte de démo indépendante et strictement limitée à la construction de drones. Nimbatus : Drone Creator autorise ensuite le transfert des drones vers le jeu complet. Assez rare de nos jours pour être souligné.
Créer les drones est au final là où réside le vrai plaisir du jeu. On peut faire quelque chose de fonctionnel très rapidement et chaque pièce active peut recevoir un raccourci clavier. Attention notamment lorsque vous placez des propulseurs latéraux : s’ils sont vers le nez du vaisseau, le vaisseau tourne à gauche en pressant "bouton gauche", mais si les propulseurs sont à l’arrière, le même "bouton gauche" fait tourner le vaisseau vers la droite. Il faut donc inverser les boutons. De manière similaire, un vaisseau qui n’a pas de propulseur faciaux ne peut pas faire marche arrière et un propulseur sans touche de raccourci est tout simplement non fonctionnel. Logique, mais erreur garantie les premières minutes.
Je parle ici de propulseurs, mais il en va de même pour les foreuses, les armes, les boucliers, les pinces et tout autre partie interactive. Avant de lancer un drone, utilisez donc l’environnement de test pour vous assurer que tout est en place.
Si vous souhaitez passer au niveau supérieur de complexité, le capitaine "Programmeur" est pour vous. Le drone étant piloté par une IA et non plus par vos petits doigts goures, il faut jouer avec les portes logiques (if, or, elif...), et les circuits composés (tampon temporel, détecteur de proximité, déclencheur...). Il est ainsi possible de créer un bras articulé qui libère une bombe à l’approche d’une cible hostile, de manière entièrement automatique.
Pour finir sur le contenu, une fausse option multijoueur est de la partie. Cependant attention, deux options sont présentes. La première, via Steam Remote Play Together, propose de combattre un autre joueur en arène. La seconde est appelée "multijoueur asynchrone". Ce n’est pas du multijoueur, en fait. C’est la possibilité de télécharger des drones fabriqués par d’autres joueurs pour les combattre sous forme d’IA dans le jeu, tout seul chez vous.
En conclusion, je trouve qu’il manque un petit quelque chose à Nimbatus pour m’accrocher des heures durant. Peut-être est-il trop "arcade, action" ? Malgré cela, il est fort plaisant de voir les pixels de la planète se faire grignoter par les foreuses du drone en pleine action, tandis que les canons latéraux s’occupent de repousser des pirates, tout en gardant un œil sur le niveau des batteries tandis que les boucliers encaissent les salves de missiles ennemis.
Test réalisé par Tchey à partir d'une version fournie par le développeur.
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Plateformes | Linux, MacOS, Windows |
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Genres | Action, indépendant, science-fiction |
Sortie |
Mai 2020 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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