Aperçus des différents jeux présents lors du Digital Indie Celebration

Du 13 au 15 mai 2020 se déroulait le Digital Dragons Indie Celebration, un événement mettant en lumière 50 jeux actuellement en accès anticipé ou prévus prochainement. Nos rédacteurs vous proposent un aperçu de 10 des jeux présents lors de cet événement.

Röki par Grim

Difficile de se faire un avis sur le potentiel de Röki dans cette démo, la session de jeu se terminant en une quinzaine de minutes. Le jeu nous propose de suivre la jeune Tove, à la recherche de sa famille dans un monde enneigé où l'on retrouve diverses créatures du folklore nordique, comme un troll sous un pont (forcément). L'ambiance semble en tout cas bien mystérieuse dans les quelques lieux et créatures que l'on a pu croiser, le rendu visuel est plutôt plaisant et les quelques énigmes proposées dans cette petite démo sont assez simples, à base d'objets à ramasser et à combiner pour progresser. Un titre qui devrait donc proposer une expérience assez tranquille en mettant l'accent sur son ambiance et son histoire.

Bizarre...
Un troll sous un pont

Ars Fabulae par Grim

Au contraire de Röki, le contenu de cette démo d'Ars Fabulae s'est révélé assez long puisque deux actes du jeu étaient disponibles, pour un peu plus d'une heure de jeu. Nous y faisons la connaissance d'Ella, une actrice qui revient dans le théâtre de ses débuts. À la manière d'un What Remains of Edith Finch, Ella rejoue des scènes de son passé au travers de pièces mises en scène par son ancien partenaire. Chacun de ces actes possèdent sa propre identité graphique et ses propres mécaniques de jeu. Nous avons ainsi la possibilité de jouer un couple de robots devant résoudre des petites énigmes alors que leurs mouvements sont synchronisés ou encore un artiste devant manipuler des sources de lumières pour faire apparaître ou disparaître des éléments du décor. Le tout enrobant une histoire dont on n'a encore eu qu'un petit aperçu et qui se découvre comme dans un walking simulator classique, dans un mélange entre narration environnementale et source audio à découvrir lors des actes artistiques. Bref, un titre assez intriguant par son aspect artistique même si on gardera quelques réserves sur l'intérêt des différentes mécaniques de gameplay proposées ainsi que sur la durée de vie de l'ensemble. C'est dans tout les cas un jeu que j'espère revoir.

En route pour l'aventure
Les deux robots, touchante histoire

The Tenants par Agahnon

En cours de développement, il est encore un peu tôt pour louer (ou non) les qualités de The Tenants. Ce jeu de gestion conçu par Ancient Forge Studio a toutefois quelques arguments de vente, mais aussi des défauts inhérents à ce stade avec de nombreux bugs. Le topo est aussi simple qu'original : la gestion à tous les niveaux d'un parc immobilier et de ses locataires.

À partir de quatre murs hérités, sans raccordement à la ville et déjà des frais à régler, il s'agit d'enchaîner les petits boulots pour se constituer un pécule à investir. De la décoration d'intérieur à la garde de locataires durant les vacances d'autres agents immobiliers, on fait en sorte de tenir le budget tout en assurant le bonheur des gens, à une marge près. Si je dératise volontiers, j'avoue pinailler un peu pour refaire les murs à la bonne couleur.

Visuellement coloré tout en penchant vers le cubisme simpliste, The Tenants loupe toutefois en partie le coche sur ce plan. En effet, seul le smartphone relayant les messages des locataires et les propositions de boulot permet vraiment de suivre globalement les actions en cours ou une forme de progression. Cet étalement que l'on retrouve dans le genre de la gestion, quand on déborde de l'écran à force de progression, n'est pas présent ici. Le jeu gagnerait fort à dézoomer encore un peu, afin de veiller d'un coup d'oeil sur son empire tel un Donald Trump masqué.

Il est important de soigner sa réputation et la qualité de ses logements, afin d'attirer des locataires lors de visites organisées. Le profil du locataire doit également être étudié, au risque de se retrouver à courir après pour recouvrir le loyer ou de devoir régler des problèmes de voisinage. Le principe est de toute manière de courir dans tous les sens, à la fois au four et au moulin d'un quotidien qui ne s'arrête jamais, d'autant qu'on joue en temps réel. Il reste à voir si le polissage de The Tenants sera à la hauteur, la garantie de parfait achèvement propre au monde de la construction étant de mise.

The Tenants
The Tenants

Skul : The Hero Slayer par Hachim0n

À mi-chemin entre l’action et le platformer, Skul : The Hero Slayer s’inspire des meilleurs roguelite de ces dernières années (notamment Dead Cells) et se repose sur un système de progression plutôt solide dont la génération aléatoire des cartes pousse à y revenir régulièrement pour tenter d’améliorer, grâce aux ressources acquises à chaque run, notre très cher squelette avec des compétences passives qui nous aident à aller un peu plus loin lors des runs suivants. En renversant le Bien et le Mal, à tel point que l’on incarne les forces des Ténèbres face à l’envahisseur Humain, le jeu offre une jolie panoplie de personnages et une direction artistique sympathique. Malheureusement, le jeu, toujours en accès anticipé, manque un peu de punch avec un rythme saccadé et des affrontements pas bien passionnants, même si on apprécie la diversité offerte par le système de « classe » qui consiste à récupérer des crânes de squelettes dans les niveaux afin d'en changer, chaque classe ayant ses propres statistiques d’attaque, de vitesse et ses pouvoirs propres. On reste curieux de voir comment le jeu évoluera, mais il en faudra sûrement beaucoup plus pour se hisser au niveau de ses modèles.

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Liberated par NeoGrifteR

L’aventure prend place dans un futur proche où le gouvernement suit les faits et gestes de ses concitoyens au travers des caméras de sécurité ou des réseaux sociaux. Des rebelles cherchent à renverser cet état autoritariste, le groupe Liberated.
Si le sujet a déjà été maintes fois abordé, la narration a l’originalité de se présenter sous forme de comics. Les cinématiques se déroulent de case en case et l’action prend place dans certaines d’entre elles, quelques onomatopées renforçant l’effet bande-dessinée. On pourrait parler d’un Comix Zone plus sérieux et moins méta, en somme. Les phases de jeux sont en 2.5D et rappellent des jeux comme Deadlight ; s’il faut la plupart du temps progresser et tirer les ennemis, quelques phases différentes s’insèrent parfois dans la progression (une sorte de Mastermind pour le hack, placer des mines avec un drone avant un assaut, …). Le jeu se découpera en plusieurs numéros de comics, chacun se concentrant sur un personnage différent, promettant ainsi de varier les points de vue sur la situation politique de cet univers.
La démo ne présente que des morceaux choisis de deux de ces comics : on contrôle d’abord une nouvelle recrue du groupe activiste avant de se retrouver dans la peau d’un commissaire de police. Les environnements en teinte grisâtre sont convaincants, mais les modèles ont toutefois des allures assez carrées. Le style global sauve la donne la plupart du temps, mais quelques animations assez grossières font toutefois froncer du nez (quand le commissaire nage sous l’eau, par exemple). Le reste du gameplay fonctionne bien, donc il faudra voir si cette partie s’améliorera avant la sortie officielle, annoncée pour le 2 juin sur Switch et peut-être dans la même période sur PC.

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Ghostrunner par NeoGrifteR

Quand on voit les premières images, on a de suite l’impression d’avoir affaire au rejeton illégitime de Grey Fox et de Faith. Le personnage principal est en effet un ninja cybernétique qui semble virevolter de mur en mur pour aller découper ses ennemis au sein d’une sombre mégalopole cyberpunk.
Commandes en main, on ne retrouve cependant pas la souplesse féline offerte par tout le panel de mouvements d’un Mirror’s Edge. Les mouvements restent toutefois suffisamment complets pour prendre plaisir à traverser les niveaux vertigineux : glissades au sol, sauts et courses sur les murs se retrouvent vite complétés par un grappin et un dash avec la possibilité de ralentir légèrement l’action.
Une autre constatation ne tarde pas non plus à frapper le joueur : le corps artificiel de notre protagoniste semble bien fragile, car il succombe au moindre tir adverse. La reprise de la partie au dernier point de contrôle se fait rapidement d’une touche et il faudra donc trouver le meilleur parcours pour se défaire indemne des ennemis.
La démo présente le tout début du jeu : on ne sait encore rien du personnage, ni de celui qui nous guide. Les niveaux sont beaux (le RTX sera même de la partie), mais manquent un peu de vie. Les ennemis y sont toujours les mêmes soldats armés, mais la présentation du jeu promet d’autres variétés en chemin. Le titre est quand même agréable à jouer et on se prend vite au jeu de traverser les zones tel un insaisissable et mortel ninja. Reste à voir si les mouvements seront améliorés (la glissade est parfois un peu capricieuse) et surtout s’il arrivera à se renouveler au fur et à mesure de sa campagne.

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The Blind Prophet par NeoGrifteR

Il s'agit d'un jeu d’aventure développé par un petit studio lyonnais. On y incarne l’apôtre Bartholomeus, armée d’une grosse épée, dont l’objectif est de nettoyer la ville de Rotbork des forces maléfiques qui s’y terrent. Dès qu’on y débarque, nous sommes d’ailleurs directement confrontés à une tentative de viol à laquelle nous coupons court. D’une main, en l’occurrence. L’agresseur semblant de toute évidence possédé, le premier objectif est de le rattraper afin d’identifier les forces auxquelles nous sommes confrontés. Et il s’avère que les choses sont étrangement un peu plus compliquées que prévu…
La première chose qui frappe est sa patte graphique, avec ses magnifiques décors et son style très brut. Le jeu en lui-même est un pur point’n click : un petit menu pour regarder, utiliser, discuter, des objets à ramasser et à potentiellement combiner, des situations à débloquer, parfois par un petit puzzle. Les cinématiques s’affichent image par image : combiné aux dessins faits mains, cela l’impression de suivre une bande-dessinée interactive. Le manque d’animation du personnage principal passe ainsi un peu mieux. Pas de doublage à proprement parler, les dialogues écrits n'étant ponctués que par quelques borborygmes.
L’atmosphère poisseuse est palpable et l’intrigue pose suffisamment de questions pour donner envie d’en savoir plus. Le titre étant déjà disponible, un test complet n’est pas exclu, loin de là.

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Eldest Souls par Bardiel Wyld

Deux petits boss et puis s'en vont : la courte démo d'Eldest Souls met à peine en bouche avant de se clore aussi vite qu'on a pu lire l'intro... Ou presque. En effet, les deux boss en question n'ont rien de plaisant et il faut composer avec la cohorte de boss et l'apprentissage de leurs multiples patterns auxquels on aura très probablement droit dans la version finale.
Il faut avouer que cette petite démo sert de hors d'oeuvre avec une efficacité redoutable : Eldest Souls s'adressera aux adeptes de boss rush avec un zeste d'exploration, tout autant qu'aux amateurs de pixel art léché. Le système de jeu est simple, mais maîtrisé (en étant moins frénétique que dans Furi par exemple, question boss rush), les coups s'enchaînent et on prend bien trop vite goût au "coup de trop" qui punit avec intransigeance le joueur.
Ajoutez à cela un soupçon de jeux de rôles via une personnalisation des compétences de son héros à l'abordage de la Citadelle et on a hâte de pouvoir dévorer le jeu final qui ne saurait maintenant plus tarder.

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Eastern Exorcist par Bardiel Wyld

Cette fois, on lorgne du côté des légendes chinoises, avec une nouvelle libre inspiration de la légende du Roi Singe qui est ici le seigneur des Démons qui commencent à pulluler dangereusement dans la région. On incarne ici un dénommé Lu Yunchuan, exorciste qui a fini banni de sa Secte d'exorcistes après avoir été trahi par un esprit renard qu'il a voulu sauver.
En allant rapporter les cendres de ses malheureux anciens équipiers, il vient en aide à la population locale tout en éliminant l'engeance maléfique qui n'hésite même plus à sortir au grand jour. La démo, plutôt longue, permet de se faire une bonne idée de ce petit jeu d'action en défilement horizontal, à la façon des jeux Vanillaware comme Muramasa ou Odin's Sphere. Sans être aussi poussé graphiquement que ceux-ci, Eastern Exorcist peut se prévaloir de très beaux décors et d'animations très fluides, à défaut d'être rigoureux (la faute à des hitbox qui peuvent laisser dubitatif) et surtout d'être intégralement traduit, de nombreux textes restant en Chinois - ce qui n'empêche heureusement pas de comprendre le jeu et l'histoire.
Un jeu qui promet d'être long (la version accessible présentant déjà plusieurs boss ainsi que de nombreux tableaux) et défoulant mais je conseille d'attendre quand même la traduction intégrale avant de se pencher dessus.

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Tainted Grail par Bardiel Wyld

Ce jeu a déjà un passif, car il est adapté du jeu de plateau du même nom par l'équipe polonaise de Awaken Realms. À l'origine un pallier d'un Kickstarter, le jeu vidéo prolonge l'expérience du jeu de plateau en nous mettant dans la peau d'un homme ou d'une femme (au choix, la seule chose changeant pour la démo étant le background) qui fait face aux ténèbres envahissant le monde réinterprétant librement les légendes Arthuriennes. Les Chevaliers de la Table Ronde ont échoué et c'est aux vivants de repousser le Wyrd en faisant des choix plus ou moins moraux.
La première particularité est donc qu'on a plusieurs moyens de terminer un point de scénario : pour un sacrifice, il est par exemple proposé de verser notre propre sang, celui d'un animal ou encore la vie d'un prisonnier oublié dans le donjon d'à côté. Reste à déterminer la voie que l'on souhaite suivre... Ou si les choix seront les bons.
L'autre particularité du jeu est son système de combat basé sur des compétences façon jeu de cartes, avec un certain nombre de points d'action à dépenser à chaque tour. Pour un simple aperçu, je n'entrerai pas dans les détails, mais les combats sont très équilibrés et bien tactiques ; à chaque niveau, on obtient une nouvelle carte de compétence à ajouter à son deck, ainsi qu'un point à dépenser dans des capacités supplémentaires (possibilité d'infliger des afflictions aux ennemis à chaque attaque, amélioration de l'armure à chaque coup reçu...). De plus, à chaque node, on ne peut avoir qu'une seule des trois capacités proposées ; il faut donc bien choisir, car il est impossible de revenir en arrière.
En résumé, le scénario promet (au bout d'environ 3 heures de jeu), les combats sont prenants et l'ambiance sinistre est particulièrement bien rendue. Sans doute un jeu à surveiller de très près à sa sortie fin juin prochain, même s'il ne sera hélas pas traduit en français.

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