Test de Railway Empire Complete Collection - La passion du train

Disponible depuis 2018, le jeu de gestion ferroviaire Railway Empire dispose désormais d'une édition complète reprenant l'ensemble des mises à jour et DLC développés par Gaming Minds Studios depuis la sortie.

Railway Empire

Pour la petite histoire, un certain Seiei que l'on connait bien a déjà fait un tour sur Railway Empire à l'occasion de la sortie du jeu en février 2018. Son avis à l'époque sur cette proposition était mitigé, notamment du fait d'un manque de complexité pour un adepte des jeux de stratégie comme lui. Bien des trains sont depuis passés sur les ponts et je vais donc en profiter pour aborder Railway Empire par une autre voie, à savoir la Complete Collection.

En effet, Gaming Minds Studios a continué d'alimenter son jeu de gestion, s'exportant des États-Unis du XIXe siècle pour un tour du monde au prix de quelques DLC, tout en restant à la même époque. On peut ainsi dans l'un des scénarios construire le réseau ferroviaire français après la chute de Napoléon III, car le pays a bien besoin de croissants pour se redresser. Petite subtilité dans ce scénario, il est nécessaire d'acheter des concessions pour opérer sur un territoire, ce qui demande de mobiliser des fonds importants et surtout de ne pas se tromper dans son expansion. Et les mises à jour en parallèle ont également continué de fignoler Railway Empire, pour aboutir à un bundle intitulé Complete Collection prouvant une nouvelle fois qu'il est bien inutile de se précipiter dans un achat vidéoludique.

Départ du train imminent

Il y a des jeux de gestion dans presque tous les domaines imaginables, le presque tenant au fait que l'on peut toujours être surpris par l'imagination des développeurs qui seraient même prêts à nous amener à faire tourner une prison. Railway Empire est sur un registre classique de chez classique, le réseau ferroviaire. Toutefois, il ne faut pas s'imaginer qu'il suffit de deux gares et d'une ligne entre les deux pour créer un réseau. Je dis ça alors qu'on débute le jeu de cette manière, mais les subtilités arrivent à la vitesse d'une locomotive à vapeur. La campagne intègre de manière intéressante ces fameuses subtilités, en expliquant les bases tout en mettant en place des structures complexes -- avec les entrepôts et plusieurs voies -- en exemple dans les différents chapitres de la campagne.

Railway Empire repose essentiellement sur deux volets : l'offre et la demande. Chaque ville a besoin de ressources auxquelles il faut pourvoir, tout simplement. Les ressources peuvent se trouver en local, ce qui permet de se contenter d'une gare rurale avec une petite ligne jusqu'à la ville, mais ça se complique quand une ville commence à s'agrandir. On arrive alors au moment où l'on a fort intérêt à maitriser les aiguillages sur plusieurs voies, les signaux -- parce qu'il faut en poser partout -- et la composition de ses trains, car les distances à couvrir deviennent de plus en plus longues. Néanmoins, une fois les mécaniques de construction bien acquises, il faut avouer que Railway Empire ne fait pas trop monter en pression.

Railway Empire

Quand le maillage commence à s'étoffer, on peut admirer l'écran comme un passionné devant son réseau ferroviaire. S'il est important d'éviter les tunnels et les ponts pour réduire les coûts de construction des voies, j'avoue céder parfois à la tentation de l'esthétisme et de la ligne droite dès que j'ai levé les fonds nécessaires, d'autant que l'on peut rapprocher la caméra au plus proche pour admirer le tout. Quand les voies sont bien mises en place, en saluant au passage la facilité de prise en main de l'outil de création, on peut commencer à augmenter la fréquentation de ses lignes sans les faire saturer. Il est important de jouer sur les différentes voies d'une gare pour éviter son pire cauchemar sur Railway Empire : des trains à l'arrêt trop longtemps avec un réseau saturé.

Tchou tchou

Ainsi, on joue bien à Railway Empire pour entendre des locomotives à vapeur faire tchou tchou. Et au fil des ajouts, il faut bien dire qu'il y en a beaucoup en stock et de différents pays. Les différents modèles se débloquent au fil d'une partie à partir d'un arbre technologique, en parallèle de bonus augmentant la rentabilité de son entreprise. Il faut privilégier les modèles avec une traction importante pour les trains de marchandises, tandis que les plus rapides sont réservées aux voyageurs et aux courriers. La répartition automatique entre les différentes marchandises et les passagers est loin d'être optimale, demandant de fixer des priorités. La diversité des locomotives -- 83 pour être exact -- est à la fois appréciable, mais aussi anecdotique si l'on ne s'y intéresse pas.

C'est pour le coup la limite de la Complete Collection, qui ne renouvelle pas forcément l'intérêt du jeu original, se contentant de prolonger un peu le temps de jeu. Il est intéressant d'avoir de nouvelles destinations et scénarios ou défis avec quelques détails graphiques différents, mais j'ai tout de même trouvé la mise en scène un cran en dessous de la campagne où l'histoire propose une toile de fond intéressante, bien que superficiellement traitée. La conquête de l'Ouest et la guerre civile américaine donnent en effet un certain cachet à cette campagne, tout en omettant la cruauté derrière l'histoire du rail aux États-unis.

Railway Empire

Si le mode libre permet de construire le réseau de ses rêves, les parties -- durant généralement plusieurs heures -- de Railway Empire se construisent avant tout autour des missions qui tombent progressivement au fil de cette dernière. On dispose toujours d'un temps limité pour les compléter, faute de quoi la partie est perdue. Des objectifs secondaires permettent d'améliorer son score global. Il n'est donc pas nécessaire de toujours bâtir le réseau ferroviaire le plus complet et optimisé possible, mais cela aide toutefois à débloquer les fonds pour tenir ses engagements. En effet, l'argent reste toujours le nerf de la guerre, poussant à la rentabilité et à l'optimisation de ses lignes. Et même quand leur nombre augmente, il reste facile de surveiller leur rentabilité.

Il y a une pointe de micro-gestion quand il s'agit de recruter l'équipage de son train pour améliorer les statistiques de l'ensemble, en s'assurant juste au passage si les relations ne seront pas conflictuelles. De même, la concurrence apporte un tout petit peu de piment aux parties, avec quelques coups bas prenant la forme de vol de technologies ou de personnels, voire en massacrant l'esthétisme de votre réseau en ajoutant une gare dans une des villes que l'on dessert. La cerise sur le gâteau reste toutefois la possibilité de les racheter pour s'adjuger leurs bénéfices ou l'ensemble de leurs installations.

Conclusion

Pour se détendre en supervisant avec un poil de hauteur son réseau ferroviaire, Rail Empire est un choix pertinent. Il y a des jeux de gestion plus complexes et plus poussés, mais il est appréciable de temps en temps de juste faire « tchou tchou », sans trop de pression. Ce n'est pas non plus une balade de tout repos, il y a en effet des subtilités à apprendre et à maîtriser pour remplir au mieux ses objectifs, car sinon tous les trains seraient toujours à l'heure. J'ai apprécié d'y faire un tour, mais ce n'est pas non plus un titre où s'installer trop longtemps, car son intérêt vidéoludique -- au-delà du fait de voir son train se mouvoir -- ne se renouvelle pas forcément au fil des parties quand la campagne principale est terminée. Le contenu de Railway Empire Complete Collection est toutefois en toute logique bien plus étoffé qu'à l'époque de sa sortie, de quoi mettre quelques soirées sur de bons rails.

Test réalisé par Agahnon à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Windows
Genres Gestion, historique

Sortie 26 janvier 2018 (Windows)

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