Aperçu de Twin Mirror - Quand Quantic Dream rencontre Dontnod
Après avoir vu une vidéo de 20 minutes concernant le jeu, j'ai enfin eu le droit de poser mes mains dessus, pendant un peu plus de trois heures. Faut-il attendre Twin Mirror ?
Twin Mirror a un enjeu assez important pour Dontnod. Tout d'abord, il s'agit du quatrième jeu narratif du studio. Si deux d'entre eux ont été de grands succès (Life is Strange et le récent Tell Me Why), le troisième (Life is Strange 2) était un grand raté. L'enjeu de Twin Mirror est donc de déterminer si Life is Strange 2 était une erreur de parcours sans lendemain pour Dontnod, un studio sur lequel on peut durablement compter, ou au contraire si le studio parisien est condamné à enchaîner succès et déconfitures. La réussite éclatante de Tell Me Why a gonflé les espoirs placés en Twin Mirror.
En outre, c'est le premier jeu auto-édité par Dontnod, ce qui signifie que son impact sera décuplé. Si c'est un succès commercial, cela accélérera grandement la croissance de l'entreprise alors que dans le cas contraire, les conséquences pourraient être importantes pour les finances de l'entreprise. Néanmoins, tout ceci ne répond pas à la question : Twin Mirror, c'est bien ou pas ?
Le charbon, c'est l'avenir
Twin Mirror se déroule à Basswood, une ancienne ville minière. Le joueur incarne Sam Higgs, un journaliste ayant quitté la ville deux ans auparavant. Il avait deux bonnes raisons de le faire. Premièrement, il a connu une rupture douloureuse. Deuxièmement, il a écrit un article dénonçant les conditions de travail des mineurs, qui a eu pour conséquence la fermeture de la mine locale et donc une importante crise économique pour la ville.
Il est assez facile de s'identifier à Sam Higgs, car, à l'image de Max dans Life is Strange, il n'est pas parfait. C'est un homme blessé, qui a commis des erreurs, mais qui s'efforce de faire le bien, même s'il ne sait pas toujours comment s'y prendre. A-t-il eu raison d'écrire son article, en dépit des conséquences qu'il a eues sur la ville ? Sam est hanté par cette question et c'est ce qui le rend attachant pour le joueur.
Il en est de même pour les personnages secondaires. Chacun semble assez profond. On peine en effet à en vouloir aux anciens mineurs désormais au chômage pour leur agressivité envers Sam, pas plus qu'on n'en veut au flic un peu autoritaire qui fait ce qu'il peut pour maintenir le calme en ville. À Basswood, aucun personnage ne semble intrinsèquement bon ou intrinsèquement mauvais et c'est tout ce qu'on demande : des nuances !
Hello Connor, tu m'as manqué
Sam Higgs est un cérébral, c'est le moins que l'on puisse dire. Il mémorise des informations sur toutes les personnes qu'il croise, et celles-ci sont nombreuses : plus d'une dizaine pendant les trois heures de jeu que j'ai effectuées. Il dispose en outre d'un univers qui lui est propre, le "palais mental", dans lequel il peut se souvenir d'événements passés ou faire des simulations.
C'est là ce que j'ai le plus apprécié du jeu : les phases d'enquête, qui rappellent beaucoup celles de Connor dans Detroit, sorti il y a deux ans. Comme dans Detroit, il est nécessaire de collecter les indices, puis d'effectuer une simulation en répondant à certaines questions, jusqu'à trouver la vérité. Ces phases sont très agréables et constituent à n'en point douter le point fort du titre. Les gens espéraient un spin-off de Detroit centré sur Connor ? Ils l'auront le 1er décembre, par l'intermédiaire de Dontnod.
Palindrome
En dépit de cette similitude avec le jeu de l'autre studio parisien produisant des jeux narratifs, le style de Dontnod transparaît dès les premiers instants du jeu. En effet, comme toujours, la musique accompagne parfaitement le joueur, dans des moments parfaitement rythmés. L'introduction est à ce titre un modèle du genre : il ne s'y passe pas grand-chose, mais elle immerge parfaitement le joueur grâce à sa maîtrise du rythme et à sa musique.
Durant ces trois heures de jeu, j'ai en outre effectué de nombreux choix. Des choix de dialogue, mais aussi des décisions plus importantes. Est-ce qu'elles auront un impact sur la suite ? Difficile à dire pour l'heure ; c'est dans tous les cas l'élément qu'il sera le plus important de vérifier dans la version finale.
L'autre élément auquel il faudra être attentif est la composante que je déteste toujours voir dans des jeux narratifs : le gameplay. En effet, durant ces premières heures, il s'est immiscé par moments, durant les phases de panique de notre héros. Jusque-là, rien de trop pénalisant : ces moments étaient désagréables, mais ils n'étaient pas difficiles. Il faut néanmoins espérer que cela en restera là et qu'il n'y aura pas de crescendo : il n'y a rien de plus désagréable dans un jeu narratif que d'être bloqué à cause d'une séquence de gameplay qui n'a rien à faire dans ce genre de jeu.
When can I see you again ?
Si on oublie cette inquiétude, le premier contact avec le jeu s'est donc révélé très positif, beaucoup plus que la première vidéo que j'avais vue il y a quelques mois. Manette en main, le nouveau jeu de Dontnod fonctionne très bien. Espérons qu'il continue ainsi au-delà des trois heures que j'ai pu parcourir pour le moment, afin de nous offrir une deuxième expérience mémorable de la part du studio parisien en cette année 2020.
Aperçu réalisé sur PC par Alandring grâce à une version presse fournie par le développeur.
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Plateformes | PlayStation 4, Windows, Xbox One, Xbox One X |
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Genres | Aventure, indépendant, contemporain, fantasy |
Sortie |
1 décembre 2020 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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1 décembre 2020
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Réactions (1)
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