Test de Spider-Man: Miles Morales - Rébellion à Harlem / MÀJ du 23.11 : test de la version PC

La PlayStation 5 se lance dans quelques jours et avec elle, une licence forte du catalogue de sa grande sœur. Spider-Man a en effet connu un joli succès sur PlayStation 4, alors il n'est pas surprenant de voir un autre jeu de l'univers de l'homme-araignée pointer le bout de son nez pour le lancement de la nouvelle console. Il ne s'agit toutefois plus de Peter Parker, mais de Miles Morales, "l'autre" Spider-Man bien connu des amateurs de comics, qui est chargé de protéger New York pendant l'absence de Parker.

Mise à jour du 23.11.2022 : Test de la version PC par Grim

Quelques mois après Marvel's Spider-Man, voici que débarque sur nos PC son extension stand-alone dédiée à Miles Morales. Un portage toujours assuré par Nixxes Software dont le travail sur le jeu d'origine avait été plutôt convainquant. Sans surprise donc, Marvel's Spider-Man: Miles Morales reprend toutes les options et caractéristiques de son modèle : support d'une grande variété de résolution allant du 16:9 au 48:9 (pour les écrans compatibles), framerate débloqué, etc. Le jeu permet toujours de régler les contrôles à votre guise, avec pas mal d'options d'assistance (sur les QTE par exemple). À ce sujet, j'ai trouvé les menus plus agréable au clavier/souris qu'au pad. Comme quoi. Par contre, j'ai noté la présence d'un petit bug sur les vibrations de ma manette, qui semblait ne pas savoir quand s'arrêter.

Quelques nouveautés font également leur apparition. La première concerne le Ray-Tracing, maintenant également disponible pour les ombres, en plus des reflets habituels. Il ne vous a également pas échappé qu'une nouvelle génération de cartes graphiques est sortie entre les deux jeux, et de nouvelles technologies avec elle. Des nouveautés que l'on retrouve intégrées dans cette version PC. Miles Morales supporte donc le DLSS 3 des cartes RTX 40xx et le XeSS des cartes graphiques Intel. Deux nouvelles méthodes d'upscaling qui s'ajoutent aux DLSS 2, FSR 2.1 d'AMD et à la solution interne d'Insomniac nommée IGTI. Autre nouvelle techno qui fait son apparition dans le jeu : le Nvidia Reflex, censé réduire la latence et donc améliorer la réactivité des contrôles du jeu. Je vous avoue ne pas avoir senti de différences.

Pour le reste, les performances sont au rendez-vous. Comme son aîné, Miles Morales est pleinement jouable en 1080p/60fps dès la GTX 1060 (ou équivalent AMD) avec des paramètres en Medium/Élevé. Les configurations plus musclées pourront quant à elles profiter d'un jeu qui m'a paru encore un peu plus beau que le Spider-Man original. Un sentiment que l'on doit à la fois à un setting hivernal qui apporte un changement agréable à une carte de New York que l'on connaît déjà, mais pas uniquement. Le jeu semble en effet un peu plus fin et certains de ses effets, comme les fumées par exemple, m'ont paru plus réussi. Du côté de nouvelles cartes, il semble que la A770 performe plutôt correctement sur le jeu, se positionnant plus ou moins au niveau d'une RTX 3060. Attention par contre, il semble que le jeu rencontre quelques problèmes d'affichage des textures sur certains modèles très haut de gamme comme la RTX 4090 de Nvidia. Dans tous les cas, pensez à mettre à jour vos drivers.

En conclusion, c'est donc à nouveau un très bon portage que nous offrent Nixxes et Insomniac. Le jeu se montre capable de s'adapter à un grand nombre de configuration. Les machines les plus anciennes profiteront d'une expérience de jeu en 60fps alors que les configurations les plus musclées pourront activer tous les raffinements visuels modernes. De l'excellent travail, vraiment.

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Un passage de flambeau

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Si vous n'avez pas encore terminé Marvel's Spider-Man sur PlayStation 4 ou que vous comptiez profiter de son remaster sur PS5 pour le faire, nous vous invitons évidemment à quitter de suite cette page, car Spider-Man: Miles Morales est la suite directe des événements du premier. Nous apprenions en effet à la fin du titre PS4 que Miles Morales, croisé au cours du jeu, disposait de pouvoirs similaires à l'homme-araignée. Depuis devenu son mentor, Peter Parker se prend tout de même quelques jours de vacances à la veille desquels il décide de "confier" New York (et plus précisément Manhattan) à son protégé. Gamin de 17 ans, Miles Morales n'est pas certain d'avoir les épaules assez larges pour protéger sa ville et ses habitants, mais il fait de son mieux. Le jeu nous raconte au travers de ses hésitations le combat de Miles Morales face à une corporation qui commence à empiéter sur le quartier où il vient de s'installer, Harlem. Un quartier cher pour sa mère Rio Morales qui y est candidate à une élection locale, et où le studio en profite pour y distiller quelques problématiques sociales. Pauvreté, abandon par la ville, gentrification, le quartier de Harlem toutefois prend vie grâce à ceux qui le peuplent. Les commerces locaux que l'on aide dans une série de missions, les graffitis qui expriment une culture, la musique que l'on entend pendant nos balades, tout permet à ce Spider-Man: Miles Morales de prendre un peu de distance avec son aîné. Car on le verra après, dans sa forme le jeu reste très similaire au titre PS4, on pourrait même le désigner comme une simple extension de celui-ci. Mais là où il se distingue avec talent, c'est sur sa manière de raconter l'univers de Miles Morales et toutes ses spécificités. Un travail qui traduit la bonne compréhension de cet univers par les auteurs d'Insomniac Games, qui apparaît autant dans les thèmes abordés à l'occasion de cette adaptation de Miles Morales que les références savamment distillées. On y retrouve par ailleurs les émissions de J. Jonah Jameson, avec beaucoup de plaisir, lorsqu'il exprime ses critiques du nouveau Spider-Man avec la mauvaise foi qui le caractérise. L'histoire de ce nouveau titre reste toutefois très gentillette et attendue, sans grande surprise, la faute à des révélations que l'on a vu venir très rapidement. Il y a néanmoins une telle réussite dans leur manière d'aborder l'univers de Miles que les fans des comics de cet autre homme-araignée devraient l'apprécier à sa juste valeur. Insomniac a bien compris que Miles Morales n'est pas Peter Parker, que son entourage et ses motivations sont différentes, et qu'il est animé par des motivations différentes de son mentor. L'identité de Harlem est à Miles ce que la sagesse de Tante May est à Peter, les deux puisent leur force dans des mondes différents.

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Plus que son histoire encore, Spider-Man: Miles Morales était attendu sur son gameplay. On se souvient des sensations grisantes des déplacements dans le précédent jeu, le studio ayant fait un super travail pour donner le sentiment d'être constamment en mouvement, toujours avec une agilité et une fluidité qui caractérise l'homme-araignée. On retrouve ici les mêmes sensations, se jeter d'un immeuble à l'autre est un jeu en soi et on se surprend toujours à faire quelques balades dans Manhattan sans but précis. Il faut noter d'ailleurs qu'ils ont revu les animations lors des déplacements à bout de toile, Miles Morales ayant une attitude plus innocente (ou plus puérile, selon les points de vue) avec la possibilité même de faire quelques "figures" en appuyant sur carré pour remplir notre barre d'énergie. Sa manière de se balancer de manière très désordonnée est aussi un bon moyen de montrer qu'il est toujours en apprentissage, un peu comme ce que faisait le film Into the Spider-Verse. Les combats quant à eux n'ont fondamentalement pas évolué, tout comme l'infiltration où l'on reste en hauteur pour éliminer les ennemis un à un sans se faire repérer, à la manière d'un Batman Arkham. Le jeu propose toutefois de nouveaux pouvoirs et gadgets qui correspondent à Miles, à commencer par son utilisation de l'électricité. Le personnage a en effet comme particularité de bénéficier d'une sorte d'énergie bioélectrique qui lui permet de renforcer ses coups ou de provoquer des décharges qui paralysent les ennemis environnants. Plutôt agréables à utiliser, ces pouvoirs s'associent à sa faculté de camouflage qui le rend invisible pendant quelques secondes. Sans bouleverser les phases d'infiltration, le camouflage permet tout de même d'aborder certains passages de manières différentes du titre sorti en 2018. 

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On note néanmoins que le jeu, à l'image de son aîné, peine souvent à diversifier ses phases de gameplay. Il y a d'abord un manque criant de diversité dans les combats puisque l'on affronte les mêmes types d'ennemis que le précédent jeu, qui ressemblent à s'y méprendre aux mercenaires en amures de l'époque. Et puis les affrontements, malgré les nouveaux pouvoirs, reposent toujours sur la même dynamique d'esquive héritée, là encore, des Batman Arkham. Heureusement, comme pour les déplacements, Insomniac a revu entièrement les animations du personnage et ses coups de grâce histoire de ne pas trop donner l'impression de refaire la même chose. Le manque de diversité se montre aussi dans les objectifs secondaires, puisqu'en dehors de la quête principale le studio ressort des collectibles à récupérer partout en ville -même s'ils ont le mérite de raconter des histoires plutôt touchantes. Côté progression du personnage rien de nouveau, le jeu reprenant encore son système de jetons à gagner dans les missions et à dépenser dans des "mods" pour avoir des compétences passives, dans de nouveaux costumes et des points de compétences obtenus à chaque niveau. On est définitivement en terrain connu, et parler de grosse extension pour Miles Morales n'est pas faux : on est dans la même veine qu'un Uncharted : The Lost Legacy ou Infamous : First Light, le genre de jeu qui reprend la base de son prédécesseur et qui propose une histoire d'une dizaine d'heures en attendant une éventuelle suite.

Une belle ville enneigée

Manhattan était particulièrement beau dans le précédent titre, profitant notamment d'éclairages à différents moments de la journée qui lui permettait de rayonner. On retrouve bien l'ambiance si particulière de l'arrondissement le plus connu de New York, si important dans l'univers de Spider-Man. Néanmoins, les développeurs y ont ajouté une petite touche particulière avec un jeu qui se déroule cette fois-ci en fin d'année. On retrouve donc un Manhattan glacial avec ses trottoirs enneigés et ses routes verglacées, les décorations de Noël qui brillent ici et là et quelques tempêtes caractéristiques de la saison. Cela ne change pas la carte évidemment, mais il y a quelque chose de très agréable à la redécouvrir sous son manteau de neige avec ses décorations de Noël, le tout associé à une bande originale de John Paesano qui rempile pour des compositions plus discrètes, qui servent essentiellement à mettre en valeur les titres de rappeurs (Jaden et Lecrae) qui passent régulièrement lors des balades en ville. Une ville bien plus peuplée que dans le précédent titre, avec plus de voitures et de passants sur les trottoirs.

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A gauche le mode "fidélité" avec ray tracing, à droite le mode "performance".

Comme vous le notez dans les images ci-dessus, les amateurs de reflets en tous genres peuvent profiter d'un mode "fidélité" qui ajoute du ray tracing et quelques autres améliorations visuelles à qui cela intéresse. Le souci de ce mode, c'est qu'il bloque le framerate à 30 images par secondes. Certes, c'était le cas de son aîné, mais la PlayStation 5 peut se permettre d'afficher ce monde ouvert en 60 images par secondes alors on préfère très largement le mode "performance" qui sacrifie certes le ray tracing, mais qui offre une fluidité d'action sans égal. Cela sert pleinement la qualité des animations de balancement, de combat et les sensations sont encore plus grisantes quand on se balade d'un immeuble à l'autre avec 60 images par seconde qui ne faiblissent jamais. Pour être honnête, il est bien difficile de voir ce qui pourrait donner envie de jouer dans le mode fidélité en dehors de quelques séances avec le mode photo, mais il en faut pour tous les goûts. Enfin et au petit jeu des fonctionnalités propres à la PlayStation 5, on note que le fameux SSD tant vanté par Sony permet d'éliminer la quasi-totalité des temps de chargement, le voyage rapide ne nécessitant pas plus d'une poignée de secondes avec un écran noir qui part aussi vite qu'il est arrivé. Quant à la DualSense en dehors de quelques nuances de vibrations selon les pouvoirs et une légère résistance de la gâchette droite lorsque l'on sort les toiles pour se balancer dans les airs, on ne peut pas dire que c'est le meilleur jeu pour en faire la démonstration.

Conclusion

Que c'est agréable de voir Miles Morales enfin débarquer, avec un titre de lancement sur PlayStation 5 qui remplit tout à fait son office. L'univers du héros est très bien raconté par Insomniac, qui s'en est pleinement saisi pour en faire ressortir le meilleur, même si on aurait aimé un peu plus de prises de risques sur l'histoire du jeu. Malgré cela, l'ambiance est si réussie et les personnages si attachants qu'on se laisse envahir d'émotion aux quelques moments clé. Se balader dans ce Manhattan, et surtout à Harlem, est toujours le même plaisir qu'il y a deux ans grâce à cette même fluidité de mouvement qui rend encore plus en mode performance où le jeu tient ses 60 images par seconde sans sourciller. Un bon moyen de lancer la nouvelle génération, en espérant toutefois que le prochain titre de la série sera plus ambitieux.

Test réalisé par Hachim0n sur Playstation 5 à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes PlayStation 4, PlayStation 5, Windows
Genres Action, contemporain, super héros

Sortie 12 novembre 2020 (PlayStation 5)
18 novembre 2022 (Windows)

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