Test de Cardaclysm - Un deckbuilder qui frustre

Les jeux de cartes à collectionner se sont multipliés sur PC ces dernières années. Voici qu'un nouveau challenger entre dans l'arène avec Cardaclysm qui a autant des bonnes idées que de frustration à offrir.

logo

Cardsiders

L’histoire de Cardaclysm est assez simple. Nous incarnons un magicien un peu trop optimiste dont le dernier sort invoque rien de moins que les quatre cavaliers de l’Apocalypse. Ne pouvant les soumettre, notre magicien n’a d’autres choix que la fuite. Il doit dès lors traverser différents mondes, collectant différentes créatures jusqu’à réunir assez d’invocations pour vaincre les cavaliers lancés à sa poursuite.

Il est l'heure de fuir !
Il est l'heure de fuir !

La boucle de gameplay du jeu se révèle relativement simple. Votre magicien débarque dans un monde généré aléatoirement qui regroupe monstres à combattre, bonus temporaires, ressources à collecter et artefacts à ramasser pour personnaliser un peu votre héros. Pour sortir, il faut d’abord découvrir la clé ouvrant la porte du niveau et vaincre chaque ennemi présent sur la carte. A la mort de ce dernier ennemi, un boss apparait qui vous traquera dans le niveau, vous laissant le choix de fuir ou de l’affronter. Entre chaque monde, le joueur peut profiter des services d’une auberge pour récupérer quelques quêtes basiques (trouve l’objet bidule, tue le monstre machin) et faire un peu de troc auprès des marchands du coin.

L'auberge, seule zone tranquille
L'auberge, seule zone tranquille

Le dessous des cartes

Pour ses inévitables combats, Cardaclysm se base sur un système de deckbuilding combinant créatures et sorts, dans un mode en tour par tour. Le jeu introduit toutefois quelques petites originalités. D’abord, il est possible de combiner les cartes de certaines créatures identiques pour en obtenir une version plus puissante, mais aussi plus chère à invoquer. On note que cette combinaison n’est pas définitive et que le joueur peut à tout moment revenir en arrière, ce qui est plutôt une bonne chose, une carte améliorée n’étant pas toujours la plus adaptée à la situation.

Tirage de cartes
Baston !

Autre élément à prendre en compte, le jeu utilise non pas un, mais deux systèmes de ressources : de l’or et des orbes d’âme, bien plus rares. L’or est la base pour l’utilisation de la majorité des cartes alors que les orbes ne servent que pour les créatures. Vous débutez le combat avec l’intégralité de votre réserve d’or et, contrairement à la majorité des jeux du genre, vous n’en gagnez pas automatiquement à chaque nouveau tour. Il est dès lors essentiel de faire attention à sa gestion de l’or et de bien équilibrer son deck entre créatures puissantes, mais chères et créatures plus faibles, mais plus abordables pour votre portefeuille. On comprend rapidement que ce double système ne permet pas d’invoquer un grand nombre de créatures durant les combats. La victoire repose le plus souvent sur les synergies entre les capacités des créatures ainsi que leur ordre d’utilisation dans des combats qui sont souvent assez courts.

Combat de boss
Combat de boss

Le cinquième cavalier

Après quelques petites heures de jeu, j’ai commencé à sentir une autre menace pointer le bout de son nez dans mes sessions de Cardaclysm : l’ennui. Un ennui né de la monotonie de la boucle de gameplay, mais aussi d’autres facteurs. J’ai ainsi assez vite eu l’impression de tourner en rond dans le choix de cartes qui m’était proposé alors que les ennemis se dotaient de pouvoirs que j’aurais aimé avoir dans mon deck. Je me retrouvais alors avec le sentiment de parcourir un monde non plus pour découvrir de nouvelles cartes, mais plutôt de farmer des cartes inutiles pour les revendre et peut-être, enfin, acheter une carte nouvelle. En effet, les marchands du jeu sont loin d'être abordables pour le joueur et proposent des cartes à des prix assez prohibitifs.

Les marchands sont chers
Les marchands sont chers
Echange de cartes
Echange de cartes

Cela pourrait encore être une mécanique de jeu acceptable si la mort n’était pas si souvent frustrante. En effet, chaque échec entraîne la perte de toutes les cartes collectées dans le monde en cours. Le joueur est alors obligé de refaire le même monde, avec les mêmes modificateurs, pour tenter de les gagner à nouveau. De plus, la linéarité des niveaux ne nous laisse souvent pas d’autres options que d’affronter les ennemis placés sur notre chemin en croisant les doigts pour que notre tirage de cartes soit à la hauteur. On trouve également un paradoxe dans la mécanique poussant à fuir le boss qui finit par nous conduire dans des mondes où il est de plus en plus difficile d’invoquer ledit boss. Globalement, l’impossibilité de revenir en arrière pour rester dans un monde plus abordable et cette impression de stagner en puissance finissent par lasser.

20210303190913_1.jpg

Une réalisation entre deux rives

Cardaclysm s’en tire plutôt bien sur le plan visuel, même si les décors finissent forcément par se répéter et qu’on peut trouver les mondes assez vides. Par contre, j’ai eu un peu plus de mal avec les déplacements qui semblent parfois assez imprécis et m’ont conduit à ramasser des bonus que je souhaitais garder pour plus tard ou à des affrontements que je souhaitais éviter. Plus gênant, on retrouve ce côté un peu imprécis dans les combats dans lesquels tenter de remettre une carte dans votre main l'invoque en fait si vous n’y faites pas attention. J’ai globalement plus d’une fois regretté l’absence de quelques options de qualité de vie, comme un indicateur signalant qu’une unité peut encore attaquer durant votre tour, par exemple. On retrouve le même genre de soucis dans la gestion des cartes du grimoire de notre personnage, pas pratique dès que vous commencez à avoir un peu trop de cartes en stock. Dommage.

20210301171132_1.jpg
20210302031343_1.jpg

Conclusion

Disponible sur Steam depuis le 26 février, Cardaclysm a incontestablement de bonnes idées, au nombre desquelles je place sans hésiter son système de fusion de cartes ou son double système de ressource. Hélas, le jeu peine à confirmer sur la durée, et se révèle même source de frustration lorsqu’il bloque le joueur sans autre espoir que de bénéficier d’une RNG favorable ou de se soumettre à un grind fastidieux. On le réservera donc aux joueurs les plus férus de jeux de cartes tactiques.

Test réalisé par Grim sur PC grâce à une clé fournie par l'éditeur.

Réactions


Personne n'a encore réagi. Soyez le premier.

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.