Test de Monster Energy Supercross 4 - Une formule qui s'affine

Les années passent et Milestone continue d'alimenter les consoles et PC en jeux de moto. L'arrivée d'une nouvelle génération de consoles il y a quelques mois est surtout un bon prétexte pour renouveler les licences annuelles et apporter de nouveaux éléments, tant pour étoffer le contenu que les sensations. Ce qui suscite évidemment un certain intérêt pour ces jeux comme Monster Energy Supercross. D'autant plus que le troisième épisode sorti l'année dernière était plutôt avare en nouveautés, alors on est curieux de savoir si Monster Energy Supercross 4 est capable de renouveler l'intérêt pour la licence.

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Un changement de carrière pour une nouvelle vie ?

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Comme ses prédécesseurs, Monster Energy Supercross 4 concentre un bon nombre de contenus sous licence du championnat de supercross nord-américain, avec pilotes et pistes officielles de la saison en cours. Cela représente quelques 17 circuits sur 11 stades aux quatre coins des États-Unis et une bonne centaine de pilotes divisés dans plusieurs catégories de supercross. Il y a donc de quoi s'amuser, d'autant plus que le jeu reproduit toujours fidèlement les pistes qui offrent parfois un challenge redoutable, chacune d'entre elles ayant ses propres spécificités : il y a des pistes plus techniques qui exigent de maîtriser le "flow" tandis que d'autres sont plus rapides et faciles à aborder. Pour les gens qui découvriraient les courses de supercross à cette occasion, ce que nous désignons ici comme le "flow" est le rythme de course qui est fondamental dans la discipline. Les pistes sont en effet jonchées de rampes de terre qu'il est nécessaire d'enchaîner sans perdre en fluidité, puisqu'un saut mal abordé peut nous faire perdre énormément de temps. Il suffit de prendre la première rampe d'un enchaînement en ligne droite de manière trop rapide, ou inversement avec trop peu de vitesse, et l'enchaînement sera complètement raté. Conséquence : tous nos poursuivants reviennent rapidement sur nous. Ainsi, il est nécessaire d'apprendre à connaître la piste au fur et à mesure des tours (dont le nombre dépend du temps de course choisi) afin de maintenir un rythme soutenu. Le jeu fait d'ailleurs, comme toujours, un bon boulot dans l'apprentissage de la technique en offrant une ligne de course que l'on peut afficher ou non afin de voir la route conseillée et la manière de prendre chaque saut. Si cette ligne de "flow" ne propose pas nécessairement la trajectoire la plus rapide, elle permet tout de même d'apprendre les bases de chaque tracé. Il faut savoir en outre que l'on reste sur un gameplay assez hybride, à la fois réaliste dans son approche du terrain et du "combat" que se livrent les pilotes lancés sur les obstacles, mais aussi très permissif (y compris en désactivant les quelques aides) afin de ne pas être trop frustrant. Les puristes pourraient toujours rêver d'un jeu plus exigeant sur l'équilibre du pilote, qui a toujours bien du mal à tomber de sa moto, mais pour une discipline aussi peu populaire dans nos contrées, il reste intéressant d'avoir un jeu capable de s'ouvrir à tous les publics.

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Et tout cela se met en application essentiellement sur le mode carrière. En partie refondu cette année il offre, outre le classique choix de concourir avec des sponsors choisis par nos soins ou au sein d'une écurie, la possibilité de faire évoluer notre pilote fraîchement créé. L'éditeur de pilote reste terriblement basique et n'offre rien de terrible à se mettre sous la dent, mais ce qui nous intéresse, c'est plutôt l'arbre de compétences qui pointe le bout de son nez sur cette nouvelle édition. Alors certes, gagner des points de compétence et remplir l'arbre à son maximum ne transforme pas notre pilote en surhumain, mais on peut distribuer comme on le souhaite quelques points qui permettent d'améliorer le comportement en piste : vitesse de freinage, capacité à cambrer la moto, à tourner de manière plus agile, etc. L'idée est d'autant plus intéressante qu'elle fait sens dans un mode carrière à la progression plus logique qu'auparavant, puisqu'il nous force à passer par plusieurs étapes, du simple "rookie" qui débarque dans l'univers du supercross à la superstar qui participe aux événements majeurs. La série des Monster Energy Supercross a toujours eu pour elle sa courbe de progression qui offre un véritable sentiment d'accomplissement dès que l'on parvient à maîtriser une moto et un circuit, mais la carrière avait tendance à être redondante avec le mode rapide, ne se distinguant que trop peu en dehors de la customisation du casque et des accessoires du pilote. Sans révolutionner ce mode, ce quatrième épisode a le mérite de tenter des choses et cela marche plutôt bien.

Comme un sentiment de liberté

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La communauté en ligne est aussi un élément important pour la licence, entre son habituel éditeur de circuits et ses modes à parcourir à plusieurs. Le premier, l'éditeur de circuit, offre cette année un peu plus d'options de personnalisation qui lui permet certes de gagner en intérêt, mais il y perd en lisibilité. L'éditeur offre en effet de quoi pouvoir s'amuser et imaginer des pistes plus ou moins intéressantes selon les idées de chacun, avec la possibilité de les partager. Cependant, les perspectives sont parfois difficiles à déterminer, avec une lisibilité assez pauvre sur la hauteur des sauts et les enchaînements que l'on met en place, obligeant à revenir plusieurs fois dans le mode de test pour vérifier à quoi tout cela ressemble une fois en piste. Avec du temps et de la patience, il y a moyen de faire de belles choses, mais maintenant qu'il a gagné en contenu, on espère que l'éditeur de circuits pourra revoir son accessibilité dans les prochaines éditions. Le manque de clarté exige un certain investissement qui peut rebuter, alors qu'il pourrait devenir un mode très important pour un jeu qui reste entièrement dépendant des tracés officiels du championnat nord-américain de supercross. S'il y a un autre mode qui nous a vraiment accroché, c'est le "Complexe". Comme d'habitude, la licence propose en effet une carte libre où l'on peut se balader en solo ou en multijoueur, cette fois-ci sur une carte inspirée des îles du Maine : très vertes, mais aussi avec beaucoup de reliefs qui permettent de s'amuser en moto. Une carte plutôt grande et dense où l'on peut soit rouler librement, soit participer à des courses sauvages ou récupérer des collectibles qui permettent de déverrouiller des éléments de customisation. La zone est bien travaillée et, sur PlayStation 5 où le jeu se délaisse de fâcheuses baisses de framerate de l'ancienne génération, elle se révèle très agréable à parcourir.

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C'est d'ailleurs un excellent point pour cette édition, puisque Milestone a pu corriger les problèmes remarqués sur leur moteur avec MXGP 2020, premier de leurs jeux sortis sur la nouvelle génération. Il souffrait en effet de quelques baisses de framerate difficiles à expliquer, mais le tir a été corrigé avec un Monster Energry Supercross 4 qui tourne sans le moindre problème. S'il n'y a pas de bouleversement visuel en dehors d'une résolution supérieure, le jeu gagne en fluidité avec 60 i/s constantes et la fin enfin d'un motion blur insistant qui servait de cache-misère l'année dernière sur PlayStation 4 et Xbox One. Enfin, le jeu profite aussi des spécificités de la manette DualSense de la PlayStation 5 avec l'utilisation de la résistance sur les gâchettes adaptatives pendant les phases de freinage et d'accélération, donnant du mordant aux sensations offertes par le jeu. Cela fonctionne très bien, avec une belle immersion quand les moto peinent à sortir d'un virage où les roues s'enfoncent dans la terre. Quant au retour haptique de la manette, on remarque un éventail de vibrations selon les impacts et les pistes, un ajout agréable, mais pas aussi impressionnant que le travail effectué sur les gâchettes.

Conclusion

Sans révolutionner la formule, Monster Energry Supercross 4 excelle là où il est attendu. Son gameplay reste solide et fin, offrant une courbe d'apprentissage importante qui permet à chacun de s'y retrouver, tandis que le contenu est suffisamment important pour tenir en haleine un bout de temps. On note tout particulièrement le très agréable Complexe qui, comme d'habitude, permet de se balader sur une zone libre très travaillée où l'on peut laisser libre court à notre imagination en matière de sauts et de défis. Quant au mode carrière, l'idée d'y mettre un arbre de compétences permet d'accentuer le sentiment de progression, au-delà de la maîtrise du pilotage et des différentes pistes, ce qui donne un vrai coup de fouet à un mode de jeu qui avait bien du mal à intéresser sur la durée l'année dernière.

Test réalisé par Hachim0n sur PlayStation 5 à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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