Test de Paradise Lost - Un paradis interdit ?

Visiter un bunker mystérieux dans un monde où la deuxième guerre mondiale ne se serait pas terminée en 1945, ça vous tente ? Bienvenue dans Paradise Lost, un jeu qui prend le terme walking-sim au pied de la lettre.

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Vault polonais

L’histoire de ce Paradise Lost nous plonge en pleine uchronie. La deuxième guerre mondiale ne s’est en effet pas terminée en 1945 et a duré plus de 20 ans de plus. L’Allemagne nazie ne pouvant vaincre la Russie, il fut décidé de construire de nombreux bunkers souterrains avant de plonger l’Europe sous un hiver nucléaire.  Le joueur incarne Szymon, un jeune garçon polonais de 12 ans dont la mère vient de mourir. Szymon est en quête d’un inconnu figurant sur une ancienne photo avec sa mère. Pour trouver des réponses, il doit explorer l’un de ces bunkers et découvrir l’histoire tragique qui s’est jouée en ces lieux.

C'est un début
C'est un début

À la recherche du gameplay perdu

Autant prévenir tout de suite, Paradise Lost fait partie de ces simulateur de marche à pied au gameplay minimaliste. N’espérez notamment rien qui ressemble à une énigme, même de loin. Tout au plus le jeu vous demande-t-il, parfois, de trouver un objet, de pousser sur un bouton ou de tirer un levier pour avancer. C’en est à un point où on accueille presque avec plaisir la mini-interaction consistant à appuyer sur une gâchette et à déplacer un stick dans la direction indiquée pour ouvrir une porte, tant celle-ci casse l’espace d’un instant la routine du jeu. Parce que le reste du temps, vous lisez surtout les nombreux documents que les anciens occupants des lieux ont laissés derrière eux.

Un peu de lecture
Un peu de lecture
Oh, une interaction !
Oh, une interaction !

Mais ça va l’histoire, au moins ?

Heureusement pour l’intérêt du titre, l’histoire de Paradise Lost ne se résume pas aussi simplement que je l’ai fait au début de ce test. Très rapidement, Szymon entre en contact avec une deuxième personne, Ewa, prisonnière des niveaux inférieurs du bunker et qui communique avec le jeune garçon via le système de surveillance audio et vidéo des lieux. Cette quête pour rejoindre la jeune femme vous fait découvrir les secrets enfouis sous terre. Mais pas seulement ceux des nazis. Le joueur suit en effet également l’histoire de deux rebelles polonais, Dominika et Lucjan, chacun avec une vision différente de ce qu’ils doivent faire des technologies du bunker. Des tas de petits fragments d’histoire, parfois écrits, parfois audio, semés un peu partout dans le jeu qui, s’ils ne surprendront peut-être pas le joueur, forment un ensemble suffisant pour aller au terme de l’aventure. Il est d’ailleurs dommage que le jeu n’offre pas la possibilité de relire les notes que nous croisons en cours de route.

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Dialogue entre Szymon et Ewa

Slow Walking-Sim

Je ne vais pas mentir : le premier contact avec Paradise Lost ne donne pas forcément envie (quelle idée aussi de débuter le jeu dans un tunnel sombre où l’on progresse à la lueur d’un briquet, comme dans un jeu d’horreur ?). Puis, lorsqu’on sort des ténèbres, c’est pour mieux prendre dans les mirettes la qualité visuelle du jeu. C’est indéniablement beau et les nombreux petits détails rendent la plupart des environnements crédibles, au point qu’on a envie de visiter. Hélas, on tombe là sur l’un des points les plus énervants du jeu : Szymon est un gamin de 12 ans qui n’aime pas courir. Les déplacements sont donc affreusement lents et il faut une bonne dose de patience pour visiter entièrement les lieux. Sans même parler de la motivation qu’il faut trouver pour se retaper le jeu une seconde fois pour découvrir l(es) autre(s) fin(s), puisque le jeu a la charmante idée de supprimer votre sauvegarde au terme de votre voyage.

Un des rares extérieurs du jeu
Un des rares extérieurs du jeu
C'est chic chez vous !
C'est chic chez vous !

Le reste de l’aspect technique est lui aussi globalement de bon niveau. On se contentera bien sûr d’une version anglaise sous-titrée côté voix, mais la majorité des textes ont été directement traduits en français. La fin du jeu souffrait également de quelques bugs (visuels et audio, le jeu ayant des petits soucis de spatialisation du son), mais on mettra ça sur le compte de la version de test et croiser les doigts pour que ce soit réglé dans la version finale tant le reste du jeu s’est montré fort propre de ce côté.

Y a un petit côté Midsommar là
Y a un petit côté Midsommar là

Conclusion

On dit souvent que l’important n’est pas la destination, mais le voyage et c’est particulièrement vrai pour Paradise Lost. Je n’étais pas spécialement emballé en débutant le jeu (ce couloir sombre, vraiment…) avant de le finir d’une traite. La lenteur de ses déplacements fera que je ne recommencerai sans doute pas le jeu pour voir son ou ses autres fins, mais j’ai terminé le jeu en étant finalement satisfait de ces quatre heures passées sous terre avec Szymon.

Test réalisé sur PC par Grim à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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