Test de Layers of Fear 2 - La croisière m'abuse
N'ayant pas joué au premier opus et ayant par contre joué au portage décevant de Blair Witch développé par le même studio, je peux vous dire que l'appréhension était déjà présente avant même de lancer ce Layers of Fear 2 version Switch. Cependant, laissons sa chance au produit, nous verrons qu'il le mérite.
Moteur ...
L'histoire de Layers of Fear 2 se déroule dans un bateau de croisière dans l'entre-deux-guerres : on incarne un acteur qui tourne dans un film et le moins que l'on puisse dire est que le réalisateur, qui s'exprime en voix off ou messages, a des méthodes encore plus abusives que Joss Whedon.
Le jeu se déroule à la première personne et contrairement au portage de Blair Witch, c'est ici techniquement plutôt réussi. Et c'est plutôt normal, car les coursives du bateau ne nécessitent pratiquement jamais d'afficher une grosse profondeur de champ, ce qui permet au jeu d'être graphiquement plutôt joli sans subir de baisse de framerate trop méchante. Néanmoins, les développeurs ont permis de bloquer le nombre d'image par seconde à 30 (par défaut) et c'est plutôt une bonne idée, car si l'on choisit de ne pas mettre cette limite, les quelques moments où l'affichage peine se font beaucoup plus sentir.
Au niveau sonore, c'est un sans faute avec des musiques plus ou moins discrètes, mais toujours adéquates à la situation et des petits effets sonores placés pour inquiéter le joueur.
L'ambiance du titre, au delà de son postulat de départ, est très cinématographique. Chaque acte (5 au total) démarre avec un affichage au style "ancien cinéma" et dans la cabine de l'acteur, on trouve un projecteur qui sert d'introduction à travers les bobines que l'on trouve.
Le gameplay est très simple avec des déplacements typiques des FPS (courir, tourner, baisser) et les objets activables sont signalés par une icône, il suffit de s'en approcher pour les déclencher.
Notons que les portes et leurs systèmes d'ouverture arrivent à créer certaines sensations : avec la touche d'action, on saisit la poignée et avec le stick, on met la bonne direction pour ouvrir ou fermer, mais avec un effet physique différent selon la lourdeur de la porte. Ce n'est pas anodin dans ce style de jeu où devoir fermer un passage en urgence peut être utile.
Ça tourne...
Et ça, des portes, on en ouvre, plein.
L'histoire se situant dans un bateau, il est tout à fait logique d'avoir cette ambiance claustrophobique, mais pendant tout le titre, ça aurait pu être lassant. Heureusement, le jeu joue beaucoup sur les illusions pour éviter de laisser le protagoniste trop enfermé si bien que même en étant sur un bateau, on peut se retrouver au sommet d'un gratte-ciel. Ceci est pratiquement toujours fait via des décors en carton-pâte, rappelant au joueur qu'on est en train de tourner un film... enfin, peut-être.
Parce que si c'est un film, c'est un snuff movie. En effet, il arrive d'être poursuivi par des entités horrifiques qui, si elles nous attrapent, amènent à un game over et un redémarrage au point de sauvegarde automatique précédent. Ces séquences ne sont pas ce qu'il y a de plus réussi, tout d'abord parce qu'il est pratiquement impossible de ne pas tomber dans le piège la première fois, mais aussi parce que ça n'apporte pas grand chose au titre tant ces séquences détonnent avec le reste qui est plus posé et psychologique. Les concepteurs du jeu en ayant probablement conscience, il est possible d'activer une option permettant de ne pas mourir. Signalons quand même que pratiquement toutes ces séquences se réussissent au 2ème ou 3ème essai donc ne sont pas sources de frustration.
Par contre, ce qui peut l'être, c'est le dirigisme du jeu. C'est bien simple : il n'existe qu'un unique chemin pour terminer l'histoire. Quand vous êtes face à trois portes fermées, deux d'entre elles le sont à clé et ne bougeront pas. Les quelques rares recoins qui existent ne sont là que pour quelques objets à collectionner pour les amateurs de 100% complétion.
En fin d'acte, on doit faire un choix qui influe sur la fin du jeu et, s'il existe plusieurs fins possibles, on pourra regretter qu'elles renvoient à des compréhensions différentes des événements du jeu, comme si ce dernier n'avait pas de vérité en lui-même.
Action !
Le fait que le jeu soit autant balisé transforme du coup la durée de vie du titre en un bon point, comptez environ 5 heures pour le terminer, un peu plus si vous cherchez à récolter tous les objets collectionnables. La rejouabilité est assez faible malgré un New Game+ qui permet de garder les objets trouvés et de choisir quel acte refaire pour en changer le choix final.
Néanmoins, ce n'est pas le genre de jeu qui doit se juger sur le temps passé dessus. Ce qui compte, c'est l'expérience en elle-même et à ce niveau-là, il est difficile d'anticiper la satisfaction de chacun. L'ambiance maritime du titre est pour moi plutôt un défaut tout comme le principe de changer le décor dans le dos pour donner un effet de surprise et modifier l'environnement. Je préfère l'horreur plus terre à terre et logique que celle qui se sert de tels artifices. Toutefois, c'est évidemment très personnel, d'autres aimeront la façon de faire de Layers of Fear 2.
Et même si sur son style d'horreur, ce jeu n'est pas ce que je préfère, la Bloober Team sait poser une ambiance et créer une tension sans surabuser des effets de sursaut. Les graphismes soignés sont un plus, surtout pour une version Switch où l'on a rarement des jeux aussi jolis.
Layers of Fear 2 est donc un titre efficace dans lequel transparaît un vrai savoir faire et son intérêt est avant tout proportionnel à la capacité du joueur à rentrer dans l'ambiance et dans l'histoire.
Test réalisé sur Switch par Aragnis à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch |
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Genres | Action-aventure, survie, survival-horror, entre-deux-guerres |
Sortie |
28 mai 2019 (Monde) 28 mai 2019 (Monde) 28 mai 2019 (Monde) 20 mai 2021 (Monde) (Nintendo Switch) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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