Test de Warhammer Age of Sigmar : Storm Ground - La licence maudite est de retour

L'histoire ? Non, moi je veux juste taper en fait

Cela résume clairement l'histoire du jeu. À part trouver un prétexte pour, encore une fois, se foutre sur la tronche bha il se passe pas grand chose dans ce nouveau jeu estampillé Warhammer. Trois factions sont donc au rendez-vous :

• Les Éternels (Stormcast Eternals), des guerriers demi-dieux ayant reçu une partie des pouvoirs de Sigmar et se battant dans des grosses armures. 
• Les Hantenuits (Nighthaunt), des spectres et esprits utilisant les pouvoirs de la Mort
• Les troupes de Nurgle, répendant toxicité, corruption et putréfaction sur le champ de bataille

C'est très peu finalement vu la richesse de l'univers, mais chaque faction a une campagne divisée en trois actes. Chacune des factions a ses forces et ses faiblesses. Par exemple, les Éternels sont assez résistants, mais peu nombreux tandis que les Hantenuits sont nombreux, mais peu résistants. Les troupes de Nurgle sont un mélange des deux, mais avec la particularité de devoir également gérer le champ de bataille. En effet, il leur est possible de poser des zones renforçant ou soignant les unités.

Si vous êtes obligé de débuter le tutoriel avec les Éternels, vous pouvez rapidement débloquer le premier acte des deux autres factions. Il vous faut obligatoirement finir un acte avant d'avoir sa suite, le climax se passant contre une version survitaminée du héros des autres factions.

Pimp my army

"Salut les gars, c'est Xzibit et aujourd'hui, on va se tuner une petite armée Warhammer, on va leur mettre des leds sur les épées...."

Vous débutez l'aventure avec un héros. Celui-ci est primordial, car il est très puissant, mais sa mort équivaut à un game over. Au fur et à mesure de vos combats, et ce dès le premier en fait, vous obtienez d'autres troupes que vous pouvez invoquer. Toutefois, tout cela est lié à une ressource qui augmente chaque tour. Il n'est donc pas possible d'invoquer toute votre armée dès le premier tour. L'occasion donc de bien gérer votre troupe pour éviter qu'elle ne soit décimée par l'ennemi. On notera que la mort de vos troupes est quasi-permanente (il vous est possible de les faire revenir à la vie contre une ressource assez rare). Heureusement, vous débutez rarement un combat en mauvaise posture et, de ce fait, avez généralement le temps d'invoquer au moins une unité supplémentaire.

C'est vous qui choisissez qui appartient à votre armée à partir du moment où vous avez récolté pas mal de troupes. Est-ce que vous choisirez plus d'archers ? Plus de troupes mobiles ? À vous de voir, le choix est libre. Bien évidemment, un bon équilibrage est toujours recommandé pour éviter les surprises. Il vous est aussi possible, à l'instar des figurines, de modifier les couleurs de votre armée. Finalement, il en est de même pour l'équipement et les compétences, que vous pouvez modifier au fur et à mesure de vos batailles. Ces derniers éléments ont un impact vraiment important sur la résolution de vos batailles, car ils déterminent votre armure, vos points de dégâts ou encore votre mobilité sur le champ de bataille. Notez que vous débutez l'aventure avec un équipement n'apportant que peu de bonus et, de ce fait, vous risquez fortement d'être vaincus le temps de récupérer du matos. D'où l'aspect Roguelike du titre. En soi, après quelques défaites, on finit rapidement par comprendre les quelques mécaniques importante et ça roule tout seul (ou presque).

Les batailles se déroulent sur des cartes assez petites, mais adéquates par rapport au nombre de troupes déployées. Le tout sous des aspect de jeu de rôle tactique : vous devez bien souvent venir à bout de vagues d'ennemis tout en remplissant, parfois, un autre objectif. Rien de bien sorcier en soi ni de révolutionnaire. La principale stratégie est généralement reliée à vos unités ou au terrain. Par exemple, plusieurs unités des Éternels gagnent de l'armure supplémentaire quand elles sont côte à côte et, vis-à-vis du terrain, vous faites plus de dégâts (et en recevez moins) quand vous êtes en hauteur. Une fois que vous avez compris ces deux mécaniques, vous êtes fin prêt pour rouler sur le jeu.

Oui parce que soyons sérieux, le jeu n'oppose que peu de résistance une fois les mécaniques comprises. Et surtout à partir du moment où vous récupérez bien les différents coffres disponibles sur les cartes de combats. À la fin du premier acte avec les Éternels, mon héros était capable de tuer d'un seul coup les unités basiques du jeu, car j'avais maximisé ses dégâts. On notera qu'il est aussi possible d'utiliser des pouvoirs, mais ceux-ci sont assez rares et ne sont utilisables qu'une fois par bataille.

À chaque montée de niveau, vos personnages ont des bonus supplémentaire comme l'augmentation du nombre de compétences. Cependant, plus elles gagnent en niveau, plus leur coût d'invocation augmente.

De vrais Burgondes en face

Qu'on soit clair : l'IA est vraiment très basique. Elle prend rarement la hauteur, elle ne sort pas des sorts de canalisation quitte à mourir dedans, elle avance bêtement jusqu'au corps à corps (ou jusqu'à être à portée) quitte à se prendre les pièges etc. Bref, autant vous dire que si vous cherchez du challenge, cela sera compliqué en soi tellement les actions sont généralement très prévisibles. On a l'impression de retomber en 99 dans Vandal Hearts 2 où les actions des ennemis étaient par ordre de priorité (Magie, attaque dans le dos, ....) et où l'on pouvait prévoir tout cela.

Néanmoins, le véritable ennemi, ce n'est pas l'IA, mais bien l'interface. Sans être catastrophique, l'interface est vraiment peu réfléchie pour être jouée que ce soit au PC ou à la manette.

On notera aussi le manque d'informations pourtant généralement monnaie courante dans ce genre de jeu. Ainsi, il n'y a pas de notification de fin de tour pour les unités, pas d'informations sur les déplacements, etc. Faire tout de tête n'est pas si compliqué, mais cela reste dommageable en soi.

On notera aussi la présence d'un mode multijoueur qui risque fortement d'être peu utilisé par les joueurs tant il reste finalement assez anecdotique. Il vous permet d'affronter l'IA (haha) pour tester votre armée ou encore de faire des matchs à mort ou de la capture de point. C'est sympa, mais je ne suis pas certain que cela puisse tenir les joueurs en haleine.

Ho et puis il a qu'à se démerder Sigmar !

Finalement, Warhammer Age of Sigmar : Storm Ground se montre assez limité dans son utilisation et donne souvent des sensations de jeu mobile peu abouti. Un comble quand on voit la quantité de possibilités qu'offre la licence Age of Sigmar tant au niveau de la représentation de ses unités que de son histoire. Par contre, si vous aimez entendre des guerriers beugler pour rien sur le champs de bataille, vous serez servi... Les dialogues se résumant à "Je vais te détruire, pulvériser, exterminer pour la gloire de mon Dieu".

Si le jeu peut offrir une durée de vie intéressante, cela reste aussi extrêmement répétitif et apportant peu de possibilités malgré les nombreuses unités et les différents équipements.

Encore une fois, la licence Warhammer est un peu malmenée et n'arrive pas à produire un contenu suffisamment qualitatif que pour marquer les esprits. On ne peut que réprimer quelques grognements au vu des soucis d'interface et quelques bugs rencontrés (le jeu se fermant parfois en appuyant simplement sur ESC) pour la modique somme de 40 euros.

Si vraiment vous n'avez pas mieux à vous mettre sous la dent, il apparaît difficile de craquer pour ce nouveau jeu Warhammer, mais pourquoi pas lors de soldes et autres promotions.

Ce test a été réalisé sur PC par Glaystal grâce à une copie fournie par l'éditeur.