Test d'Imagine Earth - Une bonne base de réflexion

Imagine Earth est un jeu de gestion/stratégie dans l’espace dans lequel nous jouons une société qui a pour but de coloniser d’autres planètes en vue de s’enrichir et de prospérer. Un synopsis tout ce qu’il y a de plus classique, donc, mais qui a pourtant réussi à convaincre assez de monde il y a déjà de nombreuses années pour être (partiellement) financé via financement participatif. Le jeu est même sorti en… 2014 en accès anticipé sur Steam. 7 années donc pour sortir de cet accès anticipé, 7 ans à travailler sur leur jeu. C’est une méthode de travail que je n’aime pas tant que ça, car souvent on joue à un jeu qui sort non fini et qui, quand il sort en version définitive, n’intéresse plus personne, car « on connaît, c’est bon. »

Bon, dans ce cas-ci, j’ai esquivé l’iceberg, car je n’avais jamais joué (ni même entendu parler) d’Imagine Earth avant qu’il arrive dans nos mails de propositions de tests. Le genre étant généralement ce que je recherche, c’est moi qui m’y suis collé.

Mise en contexte : situé en 2048, Imagine Earth dépeint un monde où toutes les ressources de la Terre ont été épuisées. À la recherche de nouvelles ressources, plusieurs des plus grandes entreprises énergétiques terriennes se sont aventurées dans l'espace pour coloniser d'autres planètes, dans l'espoir de faire plus de profits (encore plus crédible en 2021 qu’en 2014 :p). Vous incarnez le rôle d'un employé travaillant pour une petite entreprise qui se trouve désigné pour être le gestionnaire d’une de ces colonies et votre boulot c’est de faire du profit et encore du profit, tout en ayant une petite pensée pour rendre la planète vivable et accueillante.

On démarre avec le mode tutoriel qui vous donne les bases du jeu, à savoir comment placer le centre-ville, votre module de départ, sur le terrain et comment placer les premiers bâtiments autour de celui-ci pour cultiver de la nourriture. Mais très vite, l’industrialisation est nécessaire, ne serait-ce que pour s’assurer de produire assez d’énergie pour que tout fonctionne.

Le terrain est basé sur une base hexagonale, chaque arrête influençant directement celle d’à côté. On retrouve du coup l’influence négative que peuvent avoir des industries sur des zones habitées par exemple de par la pollution qu’elles engendrent, un petit côté « Sim City » qui n’est pas pour me déplaire.

Très vite, vous commencez à extraire des minéraux de vos planètes. Celles-ci n’ont pas toutes les mêmes structures ni toutes les mêmes ressources. 9 biomes sont disponibles dans le jeu, tous très différents et… plutôt sympathiques à regarder et à découvrir. La taille d’une planète est limitée, il est rapide de faire le tour de celle-ci et souvent on n’est pas seul dessus. D’autres compagnies s'installent et souvent vous bloquent complètement l’accès à une ressource que vous auriez été content d’obtenir.

Le jeu possède une campagne solo et un mode compétition. Si dans le premier on passe de planète en planète en suivant un cheminement assez progressif, dans le mode compétition on se retrouve en compétition avec d’autres sociétés sur une même planète, dans un format classique à la « Civilization » mais… malheureusement, le jeu n’est pas multijoueur pour le moment. L’IA fait donc office de concurrence. Il est possible d’acheter des parts d’entreprises concurrentes en vue de faire une OPA (prendre le contrôle) d’une firme concurrente si vous parvenez à en prendre la majorité.

Le jeu ne brille pas par son originalité. Il prend un peu de tout chez tout le monde. Cependant… il ne fait rien de mal. Il possède même de bonnes qualités générales avec un jeu qui est très bien équilibré dans ses différentes mécaniques. Il faut dire qu’évidemment, avec 7 ans d’accès anticipé, le contraire aurait été malheureux.

Vous pouvez développer vos planètes, vous avez un arbre de recherche vous permettant d’améliorer vos technologies, exploiter d’autres choses, gagner plus d’argent… mais si vous ne faites pas assez vite, certaines licences pourraient vous passer sous le nez : une autre compagnie pourrait poser un brevet dessus.

Je disais l’équilibrage bien géré, c’est vraiment le cas. Produire trop d’énergie, épuiser trop de ressources et vous verrez la réaction de votre écosystème : catastrophes naturelles, population mécontente et j’en passe. Dans l’autre sens, ne produisez pas assez, n’offrez pas assez de luxe à votre colonie et votre population sera aussi mécontente (ouais, en fait c’est réaliste… jamais content…). Des évènements peuvent aussi totalement chambouler votre colonie, comme des variations soudaines de températures, naturelles ou dues à votre industrialisation massive, vous forçant à réagir vite pour combler ce problème. La montée des eaux pourrait poser de gros soucis a vos infrastructures, par exemple. C’est ce genre de petites mécaniques qui font qu’Imagine Earth est un jeu qui mérite d’être découvert. Même si, à mon sens, il n’est pas exceptionnel, il brille de par la priorité qu’il donne dans son gameplay. Le genre qui existe ailleurs, mais qui n’est que secondaire.

De plus, sur un espace déjà restreint il faut constamment se réadapter et être vif au niveau réaction, pour éviter que la concurrence ne le soit plus que vous et prenne l’ascendant.

Le jeu est aussi une bonne vitrine pour le capitalisme à outrance, je trouve, avec le problème qu’on connaît et qu’on connaîtra à l’avenir : réchauffement, surpopulation, pollution. De mauvais choix peuvent vous amener à l’échec de votre partie. Pas de combats, pas d’invasion de territoires, tout se passe au niveau extension économique dans Imagine Earth. Bref, un jeu qui permet de poser la base d’une réflexion qui est d’actualité avec des mécaniques très bien rodées et un équilibrage parfait. Il ne faut pas chercher plus loin. Imagine Earth est disponible sur Steam depuis le 25 mai 2021 et sortira sur Xbox One ainsi que sur Xbox Series X|S le 09 juillet 2021.

Test réalisé sur PC à partir d'une version fournie par l'éditeur.