Aperçu de The Last Oricru - Tomber de Charybde en Scylla

Le Dark Souls des RPG

L'extrait vidéo accordait une place importante aux affrontements, permettant de découvrir leur fonctionnement. Ce dernier semble très dynamique : les ennemis meurent très rapidement (y compris les boss), mais ils sont également capables de tuer le protagoniste en quelques attaques. Il est donc essentiel d'être vigilant pour ne pas succomber, ce qui passe notamment par l'utilisation d'un bouclier, très présent dans l'extrait mis à notre disposition.

En soi, la perspective de combats dynamiques n'opposant pas le joueur à des sacs de points de vie est appréciable, même si cela génère une inquiétude légitime : le jeu ne sera-t-il pas trop difficile ? Interrogé à ce sujet, Vladimír Geršl, producteur exécutif, a répondu qu'un mode histoire est envisagé en ce moment, mais ne peut être assuré. Espérons donc que cette réflexion se finira  bien et, surtout, que l'équilibrage sera satisfaisant.

Dilemme cornélien

Cet extrait permettait également de revoir le premier choix important du jeu : sacrifier un allié en s'associant avec une faction ou, au contraire, s'opposer à cette dernière afin de protéger notre ami. Si les choix laissés au joueur sont toujours appréciables, celui-ci souffre d'un défaut : il est assez basique, ne permettant que de décider si l'on souhaite tuer X ou Y.

Vladimír Geršl nous a expliqué que les choix demandent en général de décider "qui soutenir ou qui trahir", ce qui "mène souvent à la mort de quelqu'un". Cependant, le producteur du jeu nous a expliqué que celui-ci ne cherchait pas à défendre une morale spécifique, laissant au contraire le joueur libre de ses choix, qu'il devra ensuite assumer. Il sera très dur de satisfaire toutes les factions, mais à l'inverse assez aisé de se faire haïr de chacune d'entre elles. Plus encore, chaque joueur "définit sa propre voie", certains chemins s'ouvrant ou se fermant en fonction des décisions prises.

Il faudra voir en jeu ce que donnent ces promesses. Les choix seront-ils intéressants et diversifiés ? L'histoire sera-t-elle réellement interactive ou la trame sera-t-elle la même dans tous les cas, avec seulement quelques différences cosmétiques ? Les propos des développeurs sont en tout cas attrayants, mais il faudra voir ce que cela donne concrètement.

À plusieurs

Cependant, The Last Oricru étant un jeu multijoueur, comment intégrer cette dimension à une histoire interactive ? Geršl nous a expliqué que le deuxième joueur est un "hologramme du premier" : il a accès à son inventaire (mais ne peut disparaître avec une arme, nous promet-on), mais ne peut participer aux dialogues ; pendant que le premier joueur discute avec des PNJ, le second est en revanche libre de continuer à explorer le monde, son expérience n'étant interrompue que pendant les cinématiques.

Cette approche a autant de qualités que de défauts. Elle permet à un autre joueur de rejoindre n'importe quand, ou au premier de continuer même quand il est seul. Il évite aussi qu'un choix se joue sur un jet de dé (coucou Baldur's Gate III). En revanche, le jeu sera-t-il jouable intégralement en coopération et, si oui, est-ce que ce sera une bonne expérience pour le deuxième joueur ?

En l'état, la coopération ressemble à un bonus appréciable, mais pas au cœur de l'expérience que peut nous offrir le jeu, qui semble surtout pensé pour être joué en solitaire.

À bientôt

The Last Oricru est prévu pour 2022 sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X|S. La sortie est donc assez éloignée, laissant tout le temps aux développeurs de finir de nous convaincre. Pour l'heure, le jeu alterne le chaud et le froid : il y a certes de belles promesses, mais aussi des risques derrière chacune d'elles, auxquels les développeurs devront faire face. Il s'agit du premier jeu du studio, ce qui complique encore les choses, mais j'espère vraiment qu'il sera à la hauteur des ambitions du studio, auquel cas il pourrait constituer un des jeux marquants de l'année prochaine.

Aperçu réalisé par Alandring grâce à une demo hands-off et à quelques questions posées par email.