Test de Sonic Colors Ultimate - Couleurs remasterisées

En 1991, un petit hérisson bleu pointait le bout de son nez pour la toute première fois sur les écrans cathodiques des enfants du monde entier. 30 ans après, la vie n'a pas toujours été tendre avec tout le monde y compris avec Sonic, mais pour marquer l'occasion, il revient tout en couleurs et en HD. 

L'héritage

Sonic Colors premier du nom est sorti à la fin de l’année 2010 en exclusivité Wii, un an après Black Knight et 3 ans après Secret Rings, eux aussi uniquement sur la célèbre console de Nintendo. Ces jeux n’ont pas laissé un souvenir impérissable, loin de là. Que ce soit à cause de leur univers qui semblaient sortir d’un chapeau, de leur maniabilité à la wiimote aussi précise qu’un tir de mortier ou bien de leur intérêt proche de l'apéritif à l'eau plate, ils font partie de la vague des jeux Sonic en 3D qu’on aurait aimé ne pas connaître. Avec la triste version sortie en 2006, bien entendu. Mais en l’occurrence, Colors a fait office d’intrus. Un jeu agréable, plutôt joli et rapide, qui propose une OST entraînante et rafraîchissante. Une anomalie pour l'époque, en somme.

Attractions colorées

Sonic Colors met donc en scène le célèbre hérisson bleu qui se retrouve malgré lui dans un parc d’attraction spatial, bien évidemment construit par le Dr.Eggman qui a un sale plan en tête : capturer les Wisps, un peuple d’extraterrestres colorés, pour s’emparer de leur pouvoir et conquérir le monde. Et comme d’habitude, c’est Sonic qui se charge de tout remettre en place. Le scénario est ultra-classique et peut-être même trop pour un Sonic en 3D, qui nous a habitués à des intrigues plus sombres et plus développées. Mais qui a dit que Colors était un jeu Sonic en 3D ?   

Sonic en 2.5D

Si graphiquement, tout l’environnement de jeu est en 3D, le gameplay, lui, est très majoritairement en 2D. C’est un choix qu’on imagine lié aux limitations techniques de la Wii, mais qui peut interpeller : la physique de Sonic est celle des jeux en 3D, à savoir une accélération très rapide et un freinage quasi instantané, avec des sauts téléguidés. Et malheureusement, ce déplacement de “Sonic Moderne” est très peu adapté aux phases de plateforme en 2D. L’accélération et le ciblage rendent les sauts de précision très compliqués à effectuer et génèrent de la frustration. Il y a 30 ans, Sonic démarrait lentement, ce qui lui permettait d'être précis sur les phases de plateforme ! 

Mais pour autant, ces passages ne sont pas dénués d’intérêt. Tout d’abord, parce que les niveaux sont assez courts, et ensuite, parce qu’ils proposent la plupart du temps une mécanique de gameplay précise : des ressorts, des plate-formes mouvantes, des blocs à exploser, ou, vous l’attendiez, l’utilisation de Wisps. Ces petits aliens prennent la forme de power-ups dans des boîtes et changent la forme de Sonic : boule à pics qui s’accroche aux murs, fusée, perceuse qui creuse la terre, laser aimanté et j'en passe, ils permettent de varier le gameplay et d’ouvrir d’autres passages même si le tout manque un peu de fluidité. Par ailleurs, vous serez invités à revenir dans des niveaux déjà parcourus après avoir débloqué d'autres Wisps, histoire de trouver d'autres chemins et de rallonger légèrement la durée de vie.

Il y a aussi quelques très rares passages en 3D, mais ils sont malheureusement trop courts et trop rares pour peser réellement. Dans l’ensemble, le jeu est très facile et vous occupera 5 ou 6 heures en ligne droite. Il faudra à peu près le double pour le 100%, merci bonsoir. En plus, les boss sont des gags dont certains peuvent se terminer en une trentaine de secondes en bourrant plus ou moins au pif. En outre, il n’y a pas de réelle difficulté : le challenge n’est clairement pas l'objectif de Colors.

Les ajouts

Mais tout ça, c’est pour la version Wii. Qu’y a-t-il de nouveau aujourd’hui ? Tout d’abord, une version 4K 60 FPS très jolie et très fluide, tout du moins sur PlayStation 5. A priori, on rencontre quelques ralentissements sur les machines de génération précédente et inutile de parler du portage Switch qui, pour l’instant, est dans un état qui demande des mises à jour pour être jouables. Par contre, les cinématiques, elles, sont les mêmes qu’il y a 10 ans, dans une résolution préhistorique qui brûle les yeux sur un écran 4K. Et c'est quand même franchement pas exceptionnel.

Ensuite, quelques très légers ajouts sont de la partie : le Wisp Jade, qui permet de traverser les murs comme un fantôme, un mode de jeu qui permet de faire des courses jusqu’à deux joueurs et la possibilité de personnaliser Sonic avec de nouveaux gants et chaussures. Sans oublier les jetons Tails qui permettent de revenir après avoir perdu une vie en gardant les rings accumulés. Et quelques petits challenges supplémentaires. C'est mieux que rien, mais ce n'est pas ça qui vous incitera à passer à la caisse.

Le mot de la fin

Sonic Colors Ultimate est un bon remaster, mais ça reste une vieille maison qui aurait reçu un coup de pinceau. Si le gameplay 2D perdu dans un jeu 3D passait à l’époque sur une console assez faiblarde, on a aujourd’hui une sensation bizarre d’étroitesse qui n’est pas des plus agréables. Pour autant, ce jeu a posé les bases de l’univers des Wisps qu’on retrouve désormais dans la plupart des épisodes récents. Les remix musicaux sont très réussis, la promenade est somme toute agréable et le prix est assez doux. Cela dit, le manque de réelles nouveautés risque de laisser les personnes qui l’ont fait il y a 10 ans sur leur faim, mais ne nous y trompons pas : il s’agit d’un petit apéritif en attendant le jeu de 2022 qui, paraît-il, serait un monde ouvert révolutionnaire dans l’univers. Ou tout simplement le retour du Sonic Cycle.

Test réalisé sur PlayStation 5 par Malison à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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