Test de A Juggler's Tale - Des promesses qui ne tiennent qu'à un fil
Découvert à l’occasion grâce à une démo lors d’un Steam Festival, a Juggler’s Tale avait éveillé ma curiosité. Car cette démo semblait promettre un jeu avec un bon potentiel. Quelques mois plus tard, nous voilà prêt à découvrir la réalité derrière ces promesses à l’occasion de la sortie du jeu.
Au fil de l’histoire
A Juggler’s Tale nous conte l’histoire d’Abby, jeune fille faisant partie de la troupe d’un cirque. Mais si le jour, Abby est la vedette des spectacles proposés au public, la nuit, la jeune fille rejoint sa cage et rêve de liberté. Lorsqu’elle parvient enfin à s’échapper, elle découvre que le monde extérieur n’est pas aussi paisible que prévu et que sa liberté ne tient qu’à un fil. Car Abby est aussi la marionnette de Jack, le marionnettiste bienveillant qui narre ses aventures au public. Abby peut-elle vraiment être libre dans ces conditions ?
Il suffira d’un fil
Avec A Juggler’s Tale, nous avons vraiment l’illustration d’un jeu bâti sur une seule idée originale. La base du jeu est classique, avec son personnage qui peut interagir avec certains mécanismes, ramasser et lancer certains objets et pousser/tirer certains obstacles. Ici, l’originalité repose sur le fait qu’Abby est une marionnette, reliée par des fils au marionnettiste invisible en haut de l’écran. En termes de gameplay, la présence de ces fils se traduit par des limitations aux déplacements d’Abby. Ainsi, une marionnette ne peut pas passer sous un objet, comme un chariot ou une plateforme, tandis que d’autres objets inaccessibles pour Abby peuvent être déplacés par ses fils. Le souci, c’est que le jeu ne parvient pas à tirer grand-chose de cette idée.
En effet, le jeu montre vite qu’il n’y a pas des dizaines de situations où la gestion des fils peut donner lieu à des puzzles intéressants. À tel point qu’il finit par en faire un Deus Ex Machina, sous la forme du marionnettiste bienveillant qui aide Abby. Avant d’inverser la mécanique avec un ennemi, lui aussi une marionnette, qui vous poursuit durant près de la moitié du jeu. Il vous faut alors comprendre comment utiliser contre lui les limites posées par ses fils. On ne vous mentira pas, le jeu n’est jamais difficile. On échoue parfois quelques fois, le temps de comprendre ce qui est attendu de nous. Le jeu se montre d’ailleurs singulièrement pauvre en énigmes, ce qui se ressent sur sa durée de vie. J’ai ainsi terminé le jeu en un peu plus de deux heures, ce qui est quand même très court.
Mais qui es-tu, marionnettiste ?
Si le contenu peut donc sembler un peu maigre, on sent qu’un vrai soin a été porté à l’enrobage du jeu. Prenez le marionnettiste par exemple. Il est le narrateur du jeu, d’abord bienveillant puis perdu et furieux lorsque l’aventure prend un tournant imprévu. Son doubleur fait de l’excellent travail et il profite de textes bien écrits. En anglais du moins. En effet, si le jeu bénéficie de sous-titres français, on y perd certaines des rimes de la version anglaise, même si la traduction fait ce qu’elle peut pour conserver l’aspect conte du jeu. Toujours dans le domaine sonore, je voudrais saluer la musique du jeu, notamment celle du menu principal et la chanson de la bande de voleurs.
Visuellement, a Juggler’s Tale mélange un peu les styles, entre le low-poly et des graphismes plus détailles. Le résultat est dans l’ensemble plutôt correct, avec quelques jolis effets de lumières. Le jeu n’échappe toutefois pas à quelques petits problèmes de lisibilité. Ceux-ci rendent les objets qu’Abby peut saisir difficile à voir et peuvent ralentir la compréhension de certains puzzles. En pratique, le seul passage un peu lourd a été lors d'une course poursuite où le décor s'effondre et durant laquelle on peine à voir les trous qu'il faut éviter. Rien de bien bloquant toutefois. Pas de bugs non plus à l'exception d'un petit bug provoqué par un joueur trop impatient. Le jeu dispose de plus d'un système de chapitres bien fourni en points de reprise du jeu.
Conclusion
À l’image d’Abby, A Juggler’s Tale se trouve rapidement bloqué par les contraintes que lui impose les fils de sa marionnette. S’il finit par s’en détacher en partie, le jeu ne réussit pas pour autant à confirmer le potentiel entrevu dans la démo. Sa courte durée de vie risque de plus de le pénaliser auprès des joueurs. Un premier essai dont on retiendra les promesses qu’il porte, mais qui sera peut-être insuffisant pour percer dans un marché très bien fourni dans ce genre de jeu.
Test réalisé par Grim sur PC à l'aide d'une version fournie par l'éditeur
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 5, Windows, Xbox Series X|S |
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Genres | Aventure, fantasy |
Sortie |
29 septembre 2021 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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