Test de Castlevania Advance Collection - Retrouver le plaisir d'antan

Des classiques revisités

Rares sont les personnes qui ont gardé un mauvais souvenir de la trilogie Castlevania sur Game Boy Advance. Circle of the Moon, Harmony of Dissonance et Aria of Sorrow, trois titres qui sonnent bon la nostalgie de soirées passées sous une lampe pour éclairer fébrilement l'écran d'une GBA qui avait tant de choses à offrir (sauf pour les riches qui étaient passés à la GBA SP). Trois épisodes qui ont sublimé le igavania et qui restent, aujourd'hui, considérés comme quelques-uns des meilleurs épisodes de la saga. Héritiers du fameux Symphony of the Night, ces Castlevania 2D prolongeaient ce qui avait fonctionné chez leur grand frère en s'adaptant aux capacités de la console portable de Nintendo, avec un pixel art du plus bel effet sur le tout petit écran de la GBA. Les trois épisodes apportent chacun une manière de jouer différente, avec des personnages qui ne bougent pas tous de la même manière d'un épisode à l'autre et des systèmes de jeu qui tentaient un peu de renouveler la formule, comme le Dual Setup System (DSS) de Circle of the Moon qui permettait de mélanger des pouvoirs acquis via les cartes. Aria of Sorrow, le préféré de votre humble testeur, mettait en place quant à lui un système d'âmes à récupérer sur les ennemis (moyennant un pourcentage de chances plus ou moins faible) afin de bénéficier de compétences supplémentaires. Ainsi, c'est une époque très créative pour la série, qui continuait de définir les contours de ce que devait être le metroidvania ou plus spécifiquement le igavania. 

À cela s'ajoute un jeu bonus, Castlevania Vampire's Kiss, remake SNES de Rondo of Blood. Sa présence sur la Advance Collection est un clin d'œil sympathique qui permet aux fans et aux néophytes de redécouvrir un épisode qui n'est pas resté dans toutes les mémoires. Et pour cause, le titre malgré ses qualités visuelles indéniables a très mal vieilli. La faute à un gameplay ultra-rigide qui fait un peu tâche à côté de la trilogie GBA. Car du haut de leur vingtaine d'années, ces jeux restent encore très plaisants à jouer grâce à des personnages très mobiles, à l'exception du début de Circle of the Moon avant que l'on récupère les bonnes aptitudes pour contrôler le personnage de manière un poil moins rigide. Ce sont des jeux qui ont su traverser les époques et qui restent encore aujourd'hui des valeurs sûres, cela se vérifie outre le gameplay, par des visuels qui restent de toute beauté : la direction artistique des trois titres nous emmène dans des univers très différents et des zones souvent marquantes. On conseille toutefois, si possible, d'y jouer sur Switch : nous avons eu une version PlayStation 4 entre les mains et les gros pixels de la GBA peuvent être moins séduisants sur une télé 4K. 

Portages sans éclat

Le fait que la trilogie GBA n'ait pas pris une ride permet toutefois de mieux faire passer la pilule. En effet, on s'aperçoit vite que ces portages n'ont bénéficié que d'un soin très léger puisqu'ils arrivent sans véritable amélioration, les jeux se présentant à nous tels qu'ils étaient il y a vingt ans. Avec leurs qualités visuelles, mais aussi leurs défauts comme une poignée de ralentissements qui peuvent intervenir de temps à autres. Cette authenticité a le mérite de ne pas dénaturer l'expérience d'origine, mais il aurait été probablement bon de ne pas se limiter à une simple émulation et de proposer, pourquoi pas, des améliorations visuelles supplémentaires afin de mieux faire passer les jeux sur grand écran. On comprend cependant que cela implique un travail de remake conséquent et compte tenu de la manière dont Konami traite ses licences depuis un certain nombre d'années, avoir cette compilation de jeux désormais difficilement trouvables est mieux que rien.

Heureusement, la Castlevania Advance Collection se dote de quelques bonus, au-delà de Vampire's Kiss, puisque l'on peut profiter d'encyclopédies et de galeries pour en découvrir un peu plus sur les jeux et leurs secrets. Ainsi qu'une poignée d'aides pour savoir si un secret se trouve dans telle ou telle zone, mais aussi et surtout la possibilité d'utiliser des save state, c'est-à-dire des sauvegardes rapides et à tout moment, ainsi que de revenir en arrière avec un "rewind" pour les personnes qui seraient allergiques à l'expérience, parfois ardue, d'antan. On sent quand même la volonté d'ouvrir le jeu à un peu plus de monde en apportant quelques solutions aux moments les plus difficiles de la trilogie (ou de l'intégralité de Vampire's Kiss) et cela est plutôt positif. Notons enfin que les titres ne bénéficient que de textes en anglais, à l'exception de Aria of Sorrow qui revient avec sa (médiocre) traduction française.

Conclusion

Unique moyen de racheter la trilogie GBA sans avoir un appel inquiet de notre conseiller bancaire, cette Castlevania Advance Collection fait le strict minimum en émulant quelques-uns des meilleurs Castlevania tels qu'ils étaient il y a vingt ans. Fort heureusement, ces titres n'ont pratiquement pas pris une ride et restent encore aujourd'hui terriblement agréables à parcourir, grâce notamment à des systèmes de jeu diversifiés d'un épisode à l'autre et toujours une maîtrise quasi-totale du genre. On conseille quand même, dans la mesure du possible, d'y jouer sur Switch en mode portable afin d'éviter les gros pixels d'un grand écran. Dans tous les cas cependant, les jeux restent toujours au top sur leur direction artistique, avec un bon nombre de zones mémorables et de combats de boss qui offrent de sacrés bons moments.

Test réalisé par Hachim0n sur PlayStation 5 (en rétro-compatibilité PS4) à partir d'une version fournie par l'éditeur.