Test de Gloomhaven - Un jeu au contenu ahurissant

Gloomhaven, le célèbre jeu de société, sort officiellement sur PC après deux ans d'accès anticipé.

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À la base, Gloomhaven est un jeu de société coopératif qui se joue de 1 à 4 joueurs créé par Isaac Childres et qui s’inspire des très célèbres Hero Quest, dans le principe des dungeon crawlers, mais poussé à un autre niveau de jeu et de narration.

Le projet initial, lancé sur Kickstarter, est une véritable success story, car le financement avait eu un énorme succès avec plus de quarante fois la somme initiale demandée. De ce Kickstarter a résulté une énorme boîte de jeu qui vaut son pesant d’or (10 kilos le bestiau) avec pas moins de 95 scénarios, 17 classes, 1500 cartes et les figurines qui vont bien !

Bref, un très gros morceau qui, s’il coûte cher, vaut vraiment le coup.

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Avec un tel succès, il était évident que le jeu pourrait aisément trouver sa place sur PC avec une version numérique qui n’a pas tardé et c’est Flaming Fowl Studios qui s’est penché dessus, assisté par Asmodee Digital pour l’édition. Après deux ans d’accès anticipé, ça y est : le jeu est enfin sorti avec tout son contenu. Et si le contenu du jeu de société était déjà prolifique, celui du jeu vidéo l’est encore plus !

Mais n’allons pas trop vite.

Gloomhaven est un jeu de stratégie au tour par tour et une totale réplique du jeu de société et non une adaptation. Le système de règle est identique, les compétences aussi, la campagne principale de même.

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L’aventure commence à Havrenuit et plus précisément dans la taverne du Lion Assoupi. La ville est le point central de la campagne et le camp de base du groupe de mercenaire que l’on forme. Dans un premier temps, vous n’avez que le choix parmi 6 classes disponibles. À la sélection d’une d’entre elles, un « objectif » est proposé, qui est une raison de la présence dudit aventurier dans le groupe de mercenaire qu’on a créé. Une fois celui-ci atteint (ça peut aller vite), l’aventurier n’a plus aucune raison d’être présent dans la compagnie et « prend sa retraite ». Mais réussir son objectif permet de débloquer une autre classe et ainsi de suite. Évidemment, rien ne vous empêchera de reprendre la même classe derrière, mais il fallait néanmoins le préciser.

Si le jeu est prévu d’être joué de 1 à 4 joueurs (il est possible de jouer seul en contrôlant plusieurs avatars), le jeu est clairement pensé pour jouer à plusieurs ne serait-ce que pour les interactions, la coopération et la difficulté du titre. Il est aussi possible de jouer avec moins de personnages, la difficulté du niveau s’adaptant au nombre de mercenaires, mais sachez que la complémentarité est la clef du succès ! Et comptez, même à 4 joueurs, qu’une mission peut facilement durer 1h, voire 2, même en facile.

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Le bestiaire du titre est classique en soi, avec des races un peu originales comme les Inox et les Quatryls, mais sinon nous avons droit au bestiaire traditionnel de l’heroic Fantasy avec des bandits, des démons, des morts-vivants, etc.

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Le jeu est donc un dungeon crawler, un porte/monstre/trésor dans lequel vous gagnez de l'expérience et de nouvelles capacité. Cependant, à la différence d’un Hero Quest, il y a un gros aspect de gestion de groupe de mercenaire à prendre en compte : une rotation des personnages assez constante ainsi que des nécessités de gameplay à prendre en compte dans certains niveaux. La campagne, très narrative, vous fait explorer divers environnements et très vite des choix se posent à vous. Jouerez-vous un groupe de mercenaires bons ou serez-vous au contraire sans foi ni loi ? Les deux voies sont possibles et jouables, vos actions jouant sur votre réputation et sur la prospérité d’Havrenuit.

Chaque mercenaire se joue avec un deck de carte qui lui est propre et qui évolue au fur et à mesure des niveaux qu’il acquiert. Durant ces montées de niveaux, d’ailleurs, il faut faire des choix sur les cartes à incorporer à votre deck de base, car à chaque montée, deux cartes sont proposées et seulement l’une d’entre elles peut être conservée. Un mercenaire n’est donc pas un autre, malgré une classe identique. Le niveau maximum est 9.

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Les cartes des decks sont divisées en 3 parties : sa valeur en initiative, son action supérieure et son action inférieure. À chaque tour de jeu, vous devez en sélectionner deux. La première carte qu’on sélectionne détermine votre initiative de jeu, c’est-à-dire vous situe dans l’ordre d’action comparé aux autres mercenaires ou ennemis. Plus elle est petite, plus vous jouez vite. Parfois, il est utile de jouer en premier, parfois en dernier, tout dépend de la stratégie du groupe et de votre opposition. Quand vient votre tour de jeu, vous devez sélectionner une première action sur l’une des deux cartes choisies. Par contre, choisir une action sur la première carte vous oblige àjouer la seconde action sur la seconde au niveau inverse de la première. Je m’explique : si vous jouez la capacité supérieure de la première carte, vous devez jouer la capacité inférieure de la seconde. Ou vice versa. Bref, il faut bien réfléchir à la sélection de vos cartes afin que vos capacités soient jouables. Par exemple un déplacement puis une attaque.

Quand vous jouez vos cartes, celles-ci sont en général défaussées. Néanmoins, certaines capacités (souvent les plus fortes) sont quant à elles brûlées, c’est-à-dire que vos cartes ne vont pas à la défausse, mais sont bien détruites. La différence est qu’à chaque tour, vous avez le droit de faire un repos pour récupérer vos cartes défaussées moyennant la destruction d’une d’entre elles vers la pile de cartes détruites. Bref, si vous avez été attentif, plus la mission avance, plus vos choix deviennent limités. Un personnage n’ayant plus de carte devient épuisé et quitte la mission, en espérant que ses compagnons parviennent à la boucler. Sinon, retour à Havrenuit et perte de réputation.

Le nombre de cartes portées varie d’une classe a l’autre, mais certaines ont des capacités pour en récupérer. Bref, là encore, à la construction de deck, veillez bien à ce que vous n’ayez pas que des cartes destructrices, mais bien un savant mélange de cartes utiles et d’autres plus puissantes à jouer à des moments clefs. Sachez aussi que vous n’êtes pas obligé de jouer l’action indiquée sur la carte, vous pouvez aussi troquer la capacité indiquée par soit une attaque à 2 points de dégâts soit 2 cases de déplacement ; cela enverra vos cartes en défausse à la place de les détruire (et donc rejouable potentiellement plus tard).

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En jeu aussi, il est possible de perdre des cartes. Quand votre personnage prend des dégâts, vous avez 3 possibilités :

  • Encaisser les dégâts
  • Sacrifier 1 carte de votre main active
  • Sacrifier 2 cartes de votre pile de défausse

Les deux derniers cas vous permettent, de fait, d’annuler les dégâts pris.

Une fois que tout le monde, mercenaires et ennemis compris, a décidé de ses actions, le tour commence. Chaque action a, en plus de l’effet choisi sur la carte, un effet qui s’active en plus. Parfois positifs, parfois négatifs. Ces effets secondaires sont lancés aléatoirement au moment du déroulement de l’action et sont identiques pour chaque joueur/ennemi. Par exemple, vous lancez une attaque sur un ennemi qui cause 3 de dégâts, l’effet rajouté peut aller de l’attaque ratée (modificateur x0) à l’attaque doublée (modificateur x2) en passant par des modifications de valeurs allant de -2 à +2. En montant de niveau, on peut faire pencher la balance de ces effets vers le positif comme par exemple retirer deux possibilités de -2 pour en rajouter deux à +2. Bref, beaucoup de petites mécaniques qui assurent une certaine rejouablité du titre, bien que soyons très clair : rien qu’arriver au bout du jeu est déjà un exploit en soi.

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Faisons le compte : dans la campagne originelle, il y a 95 niveaux, chacun pouvant durer 1 à 2 heures, SI on réussit. Ça fait déjà beaucoup d’heures. Mais la version PC a une grosse plus-value aussi avec pas moins de 160 missions dans une seconde campagne. Bref, des centaines d’heures de jeux disponibles d’entrée, alors bon… parler de la rejouabilité… et pourtant, c’est pensé comme. Quand on pense que des titres se contentent d’un strict minimum, on ne peut que se réjouir de tout ce contenu disponible dès la sortie officielle.

À côté des missions, il y a également aussi la gestion du groupe de mercenaire, mais aussi de leur équipement, de l’or cumulé et des services qui peuvent être disponibles dans Havrenuit (soins, buffs pour la prochaine mission, etc.), disponible contre monnaie sonnante et trébuchante, évidemment. Il y a aussi, chaque jour de jeu la possibilité d’avoir un petit évènement aléatoire qui peut se produire en ville. Parfois positif, parfois négatif, comme tout le reste.

Au niveau ergonomique, je ne peux que tirer mon chapeau aux développeurs. Je craignais un peu que la surabondance d’informations rendît le jeu difficile à prendre en main, mais que nenni, l’ergonomie est limpide et facile de compréhension. La souris affiche les cartes au survol, les données des ennemis, les infos nécessaires pour déterminer une action. Bref, du très bon boulot à ce niveau-là.

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J’ai ici exposé la grande mécanique du jeu, mais sachez que vu le nombre de possibilités, le nombre de capacités, de cartes, d’objets, etc. qui peuvent être gérés dans le jeu, il serait impossible pour moi d’exposer tous les tenants des possibilités qu’offre le titre. Et même après plusieurs dizaines d’heures de jeu, on découvre des combinaisons et des aspects de gameplay qu’on n’avait pas soupçonnés au début de la découverte.

Au niveau ambiance, les captures semblent un peu fouillis, peu lisibles, mais en jeu ça passe beaucoup mieux avec les petites animations des personnages, le survol de la souris et la caméra qui peut bouger à 360°. Niveau son, rien de bien folichon, mais ça fait le boulot avec une musique d’ambiance qui n’est heureusement pas trop lassante et répétitive après plusieurs dizaines d’heures de jeu.

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Quoi qu’il en soit, Gloomhaven a largement de quoi séduire les amateurs de jeux dans lesquels il faut vraiment réfléchir pour réussir, ceux qui aiment jouer avec amis, les amateurs de dungeon crawlers, mais aussi de jeux de rôle dans son ensemble. C’est ce qui m’avait attiré et c’est ce qui a fait mouche chez moi. Gloomhaven mérite vraiment qu’on se penche dessus et aura une place privilégiée dans mon JOL d’or de cette année, à coup sûr !

Test réalisé par Seiei sur PC à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Windows
Genres Jeu de rôle (RPG), tactical rpg, fantasy

Sortie 20 octobre 2021

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