Aperçu de Sifu - La castagne avec style

Intense et nerveux

Sifu ne prend pas de gants et ne se lance pas dans d'interminables explications : passée une petite introduction dans notre repaire où l'on peut consulter une poignée d'informations sur l'univers du jeu, et où l'on peut également s'entraîner face à un fantôme, le jeu nous envoie dans une mission dans laquelle il est question d'aller taper des gens dans une boîte de nuit. Un niveau sombre, fait de LEDs et de bouteilles de bières que l'on peut joyeusement jeter à la figure de tout le monde, où l'on part en quête d'un grand méchant à qui il fait bon casser la figure. Très vite, on s'aperçoit que le gameplay de Sifu se veut "accessible" au sens où il se limite à une poignée de touches : coup fort, coup faible, parade et prise/jet d'objet. Tous ces éléments se combinent pour réaliser des combos, utiliser des coups spéciaux en ralentissant le temps ou en réalisant des "finishers" en appuyant sur deux touches simultanément quand la barre de fatigue de l'adversaire est remplie. Plusieurs moyens s'offrent à nous pour épuiser l'adversaire, puisque c'est souvent là-dessus que l'opposition se joue face aux ennemis les plus coriaces, en bougeant constamment, en parant les coups ou en leur assénant une multitude de coups faibles pour les forcer à reculer. Aussi impressionnants visuellement que du côté de leur excellent sound design, les impacts des coups constituent certainement la plus grande réussite de ces oppositions. Le son est en effet important pour repérer les impacts les plus importants, mais aussi pour repérer les patterns et la violence des coups adverses, afin de décider s'il vaut mieux les parer ou les esquiver. Si le premier contact est brouillon, les principes de combats s'acquièrent rapidement et l'on se rend vite compte que le jeu offre suffisamment de latitude sur sa courbe de progression pour s'améliorer et réaliser des combos de plus en plus précis, à tel point que chaque nouvelle run du niveau offert dans la preview était une occasion d'être plus incisif. C'est un système de combat qui fonctionne bien et qui, très honnêtement, offre de telles sensations que la prise de risque, lorsqu'elle est récompensée, s'avère particulièrement agréable.

Pas évident à maîtriser certes, mais on trouve vite des réflexes pour se défaire des ennemis les plus simples. Cependant, c'est le système de progression qui interroge encore et qui reste énigmatique sur cette preview qui contente d'esquisser les grands axes de l'amélioration du personnage. Il y a un système de points d'expérience à dépenser dans des compétences, toutefois celles-ci sont liées aussi à un système d'âge que prend le héros à chaque mort, certaines compétences n'étant accessibles visiblement que sous condition. Revivre à chaque mort coûte quelques années de la vie du héros, lui qui commence à 20 ans et qui peut terminer le niveau à la trentaine, ou plus. Sacrifier ces années a aussi une influence sur la barre de vie et sur la puissance, toutefois cela reste assez mystérieux, puisque l'on n'a pas pu constater toutes les composantes de ce système de progression. Difficile de dire par exemple à quel point on sera limité sur la possibilité de revivre, et s'il sera plus judicieux d'utiliser ce système avec parcimonie afin d'éviter un game over définitif après avoir laissé trop d'années s'écouler. Autant d'éléments qu'il faudra découvrir avec la version complète du jeu en février, puisque cette preview cherchait avant tout à mettre en avant son système de combat.

Vivement février

On reste aussi curieux de voir ce qu'il en sera de la progression par niveaux, si les années perdues à chaque mort se comptent sur l'ensemble du jeu ou simplement par niveau, mais aussi si la progression en compétences se perd ou se garde d'un monde à l'autre. Ce qui frappe toutefois, c'est la volonté de mettre l'accent sur les oppositions un contre un, y compris quand plusieurs ennemis se jettent sur nous (et attaquent tous en même temps), avec une caméra rapprochée d'un très bon goût qui met en valeur une opposition "brut", sans fioritures. Cette caméra joue peut-être parfois des tours dans les lieux les plus étroits, où les ennemis arrivent à plusieurs et où on n'a pas toujours une bonne visibilité sur d'éventuels coups qui peuvent venir par derrière. Mais cela incite aussi à rester en mouvement et tenter de se mettre dans une meilleure position, afin d'éviter d'avoir un ennemi derrière nous que l'on ne pourrait pas bloquer en cas d'attaque.

La caméra rapprochée, si elle est essentielle à la mise en scène des combats, peut parfois s'avérer pénible lorsque l'on prend le temps de visiter les lieux et de rechercher des objets qui pourraient être utiles pour taper les prochains adversaires. Barres de fer, bouteilles, battes de baseball, tant d'objets plus ou moins violents pour nous aider dans notre quête, face à des ennemis qui, eux-mêmes, en disposent parfois. Et la caméra très rapprochée limite ces séquences, avec certaines pièces pénibles à explorer, un point qui pourrait limiter le plaisir de fouiller toutes les zones sur la durée. À voir si le jeu complet incitera ou non à explorer, ou si l'essentiel sera plutôt de parcourir les niveaux le plus vite possible pour arriver au boss final. 

Conclusion

Après cette preview, une chose est sûre : on a hâte de jouer à la version finale de Sifu. Si le jeu reste encore énigmatique, cet aperçu qui nous a été offert donne envie d'en voir encore plus. Fort de son solide système de combat, le titre de Sloclap s'appuie sur des affrontements nerveux qui laissent peu de place à l'erreur. Difficile au premier abord, le jeu offre une belle marge de progression et on est maintenant curieux de voir comment, dans le jeu final, tout ceci se matérialisera. 

Aperçu réalisé par Hachim0n sur PC (Epic Game Store) à partir d'une version preview fournie par l'éditeur.