Test de Nobody Saves the World - Who you gonna call?
Nobody Saves the World est sorti le 18 janvier 2022 sur PC Windows et Xbox One|Series. Il nous propose d'incarner Personne et ses multiples transformations afin de sauver le monde. Mais que nous réserve ce titre ?
Nobody Saves the World est le dernier titre de DrinkBox Studios (Guacamelee) et nous fait incarner Personne (Nobody en anglais - le titre du jeu pouvant se traduire aussi bien comme "Personne sauve le monde" que comme "personne ne sauve le monde") venu d'on ne sait où, sans pantalon ni souvenir, alors que le monde est en proie à la Calamité et que la personne sur qui tout le monde compte pour les sauver, Nostramagus, a disparu.
En se rendant à la maison de Nostramagus située à deux pas, on trouve par hasard en fouillant ses affaires une étrange baguette. Randy, l'assistant de Nostramagus, nous jette dans une oubliette pour ce vol. Mais cette baguette magique devient rapidement la clé de notre évasion et de l'aventure à suivre...
Mon Nom est Personne
Comme indiqué précédemment, on incarne dans ce jeu Personne, un être humain sans grande particularité et sans grandes capacités. Heureusement, il découvre le moyen d'utiliser la baguette de Nostramagus pour se transformer. La toute première transformation est en rat et devient la clé de notre évasion, en nous permettant de nous faufiler dans un petit trou au fond de notre geôle.
En améliorant petit à petit notre maîtrise de cette forme, on débloque d'autres transformations, qui ouvrent elles-mêmes d'autres transformation. Au final, en plus de la forme de base (celle de Personne), le jeu nous propose d'utiliser jusqu'à 17 transformations, chacune différente dans ses stats, ses capacités et surtout son gameplay. Toutes sont intéressantes à jouer.
Celles-ci sont réunies dans un arbre avec une progression complètement arbitraire (la forme de rat débloque entre autre celle de chevalier qui débloque entre autre celle de jument...). Chaque nouvelle transformation demande pour être débloquée d'avoir atteint un rang de maîtrise suffisant (indiqué sur l'arbre) pour toutes les transformations qui la précèdent directement.
Chaque forme se débloque au rang F de maîtrise. À ce stade, la forme dispose d'une attaque de base et d'un passif. En faisant progresser la maîtrise de cette forme au rang suivant, D (il n'y a pas de rang E), on débloque une seconde attaque. Et en progressant à B (en passant par C), on débloque une dernière attaque (certaine forme n'ont pas de seconde attaque, mais cela débloque juste le troisième emplacement d'attaque). Le rang maximal de maîtrise est S.
En parallèle, il est possible d'améliorer 3 fois chaque pouvoir d'une forme (le passif et les attaques) pour en améliorer l'effet, réduire le coup en mana et/ou réduire le temps de récupération. Chaque amélioration demande de consommer des jetons d'amélioration et d'avoir un rang de maîtrise suffisant dans la forme associée (D pour passer de I à II, B pour passer de II à III et S pour passer de III à IV).
Le jeu accompagne l'aventure d'un tas de missions. Certaines suivent la progression dans la quête principale, certaines marquent la réussite d'un donjon, certaines récompensent toutes les actions qu'on peut faire en jeu et finalement il y a les missions de forme. Les missions peuvent donner de l'expérience (pour progresser en niveau et augmenter les stats de base), des étoiles (consommées pour ouvrir certaines portes) et/ou des points de maîtrise de forme.
Progresser dans une transformation ne peut être fait qu'en utilisant cette transformation pour accomplir les missions de forme associées. Les premières missions de forme consistent simplement à utiliser les pouvoirs de façon relativement basiques. Ces missions permettent de monter toutes les formes accessibles jusqu'au rang C (ça permet de débloquer 7 des 17 transformations).
Assez rapidement dans le jeu, un événement débloque la possibilité d'utiliser avec une forme les pouvoirs des autres formes ainsi que la seconde série de missions de forme qui exploite notamment cela, permettant alors de progresser jusqu'au rang B et de débloquer les 5 transformations suivantes.
Les dernières quêtes, permettant de débloquer toutes les formes et d'atteindre le rang max, arrivent plus tard encore, mais n'apportent malheureusement rien de nouveau.
Une fois la possibilité de mélanger les pouvoirs débloquée, on obtient directement un quatrième emplacement pour mettre une attaque et un second emplacement pour mettre un passif. Deux autres emplacements de passifs sont également ajoutés, mais débloqués aux niveau 20 et 30 respectivement.
Il n'est pas possible de retirer ou de remplacer le passif et l'attaque de base d'une forme. Mais il est possible d'équiper n'importe quel passif dans les emplacements suivants (mais un passif ne peut pas être équipé deux fois pour doubler son effet) et il est possible d'équiper n'importe quelle attaque dans les trois emplacements autre que celui de l'attaque de base (on peut donc retirer les attaques d'une forme qui ne sont pas celle de base).
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Notons que les passifs sont des effets utiles pour toutes les formes et non des capacités intrinsèques à une forme. Ainsi, la limace se déplace en laissant derrière elle une trainée de bave qui ralentit les ennemis, mais son passif est d'augmenter les dégâts sur les ennemis subissant une altération d'état (comme le ralentissement provoqué par sa bave ou encore le poison appliqué par le passif de la rôdeuse). Similairement, la sirène a la capacité de se déplacer dans l'eau et son passif est de récupérer du mana en recevant des dégâts.
Bref, si les formes affectent le gameplay lors des combats, elles affectent aussi l'exploration. Alterner de forme permet de faciliter le déplacement dans le monde (en complément des téléporteurs qu'on trouve dans la plupart des régions) et est nécessaire pour explorer tous les recoins et trouver tous les secrets. La jument est ainsi une bonne option pour se déplacer rapidement. Le rat, la tortue ou la limace permettent d'emprunter des passages étroits. La sirène, la tortue ou le fantôme ne sont pas bloqués par l'eau.
Le monde de Nobody Saves the World est assez riche. Suffisamment pour récompenser l'exploration et passer du temps à ne pas progresser dans la quête principale. Mais sans en proposer trop, sans jamais donner l'impression de proposer des choses inutiles. Ainsi, à côté des donjons qu'on doit faire pour progresser dans l'histoire, on trouve un lot de donjons optionnels pour plus de défi. Et si les tous premiers donjons sont assez basiques, demandant juste de tuer les ennemis, il arrive un moment où les donjons ont en plus des règles spéciales pour corser encore plus les choses. Il y a par exemple un donjon où tous les dégâts sont multipliés par x9999, un autre où les protections se régénèrent ou encore un où tous les soins qu'on reçoit sont aussi appliqués aux ennemis et aux familiers (et ce dernier n'est pas un donjon optionnel).
Bref, il y a beaucoup de mécaniques poussant à alterner les formes, mais aussi les pouvoirs qu'on y combine, entre les besoins d'explorations, de compléter les donjons, de compléter les missions, mais aussi pour contrer une mécanique de protection des ennemis les rendant invulnérables tant qu'on ne leur a pas fait un coup du type requis (toutes les attaques font des dégâts de type tranchant, contondant, ombre ou lumière).
Le tout est fait avec une certaine identité. C'est le cas via la direction artistique, via son style dessiné qui ne manque pas de démarquer le titre de ses concurrents, mais également par son écriture, avec beaucoup d'humour, en particulier lors de certains dialogues laissant le choix au joueur entre deux options : la même réponse, mais formulée de façon légèrement différente.
À noter au passage que la localisation française est de très bonne qualité. J'ai relevé un passif mal traduit (indique qu'il réduit le temps de recharge au lieu du temps de charge des pouvoirs), mais autrement on sent qu'il y a eu un vrai effort pour retranscrire l'esprit originel du jeu dans une vrai traduction complète (on croise ainsi la GOMME, la Guilde ... ).
Nobody does it better
Nobody Saves the World est un jeu de taille moyenne (compter une vingtaine d'heures) aux prétentions simples, mais pour un résultat solide. J'aurais tendance à le comparer à Cat Quest, mais ça ne serait pas rendre honneur à la profondeur du gameplay de Nobody Saves the World.
Si au début du jeu la difficulté est faible, celle-ci progresse au fur et à mesure de l'aventure, avec des ennemis plus variés, plus puissants et surtout des contraintes (missions à accomplir, règles spéciales appliquées) qui font qu'il faut parfois se creuser la tête pour trouver une solution à son problème. Mais le jeu est très peu punitif : on ne perd rien à la mort et on revient au lieu de la dernière sauvegarde auto (sans perte des gains réalisés depuis la sauvegarde), au pire au-début du donjon.
S'il faut faire un reproche, ce serait que la formule s'essouffle un peu sur la fin en peinant à se renouveler dans certaines activités (si la seconde série de missions apporte de la nouveauté en demandant à mélanger les pouvoirs, la série suivante ne fait que répéter et rallonger cela).
Néanmoins, ça n'empêche que c'est une très bonne expérience, grâce à son humour et ses transformations et finira probablement l'année dans mon Top perso des jeux de 2022. Avec un petit regret que le jeu ne soit pas sur Switch, car il aurait été parfait depuis le fond de mon lit un jour où l'envie de ne rien faire me prendrait.
Test réalisé par Peredur à partir d'une version PC fournie par le développeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | Windows, Xbox One, Xbox Series X|S |
---|---|
Genres | Action-RPG, action-aventure, jeu de rôle (rpg), fantasy |
Sortie |
18 janvier 2022 (Monde) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (4)
Afficher sur le forumPas de compte JeuxOnLine ?
Créer un compte