Test de Inua - Une histoire de temps et de glace

Si ARTE n’est pas le premier nom qui nous vient à l’esprit comme éditeur de jeu vidéo, la société nous a pourtant proposé ces dernières années un certain nombre de jeux pas dépourvus de qualité. Inua, développé conjointement par The Pixel Hunt, IKO et ARTE France, est le prochain sur la liste.

Une histoire du temps

Comme souvent avec ARTE, un jeu se doit d’avoir une dimension éducative. Inua prend donc comme contexte l’expédition Franklin. En 1845, deux navires de la marine britannique, l’Erebus et le Terror, tentent de trouver un passage dans l’océan arctique, reliant ainsi maritimement l’Atlantique et le Pacifique. L’expédition fut un échec et les deux navires restèrent introuvables pendant près de 170 ans.

Oui, il y a de la glace au Pôle Nord.

Dans le cadre du jeu, nous suivons trois personnages. De nos jours, nous accompagnons Taïna, une journaliste envoyée faire un reportage sur l’équipe d’archéologue ayant découvert l’épave du Terror qui se met rapidement en tête de découvrir la vérité sur la disparition de l’équipage du Terror. En 1950, nous rencontrons Peter, un jeune cinéaste qui accompagne une expédition militaire dont les objectifs lui sont inconnus. Enfin, nous faisons la connaissance de Simon, un marin du Terror tentant par tous les moyens de garder son équipage en vie. Trois personnages appartenant à trois époques différentes, mais des personnages plus liés qu’on pourrait le croire.

Simon et les Inuits
Simon et les Inuits

Des idées plein la tête

Inua se présente sous la forme d’un point&click fortement narratif. Mécaniquement, chaque chapitre du jeu est constitué de plusieurs scènes centrées sur l’un des personnages que nous suivons. Il nous faut explorer chacune de ces scènes pour trouver ce que le jeu appelle des « tokens », des idées que vous pouvez ensuite utiliser sur chaque personnage d’une scène pour susciter une réaction. C'est parfois une simple réflexion sans intérêt, parfois le début d’un dialogue entre les personnages, mais cela permet également parfois de modifier la scène. Il faut donc utiliser les bons tokens pour mener les scènes à leurs termes et ainsi passer à la suite.

Plusieurs époques à visiter
Plusieurs époques à visiter
Des idées plein la tête
Des idées plein la tête

Très vite, on croise d’autres types de tokens. Des tokens fragmentés par exemple dont il faut réunir tous les morceaux pour reformer une idée utilisable. Mais aussi des idées spéciales, capables de traverser le temps et que vous pouvez utiliser dans une scène d’une autre époque. Mais vos actes peuvent également traverser le temps et certaines scènes ou réactions à des idées peuvent être modifiées en fonction de ce que vous faites dans le passé. Couper un arbre à l’époque de Simon permet à Peter de filmer un décor sous un meilleur angle, par exemple. Dommage que l’idée soit un peu sous-exploitée.

Un arbre mal placé

Pour qui ?

On ne se mentira toutefois pas, Inua ne cherche pas la difficulté, ce qui en fait un titre accessible à tous les publics. Plus que ses mécaniques de recherche des tokens, c’est la lecture des pensées des différents personnages que l’on croise qui m’a intéressé dans le jeu. Principalement dans les relations entre les hommes qui suivent Simon et les Inuits auxquels ils doivent la vie. Le jeu n’oublie d’ailleurs pas de mettre quelques petits taquets à la prétendue supériorité de l’homme blanc face à des cultures qu’il ne connaît pas.

C'est la fête ?
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Conclusion

Inua perpétue donc la tradition des jeux édités par ARTE : c’est propre, bien réalisé, plutôt joli et accessible. Mais c’est aussi dépourvu du moindre challenge et la gratification viendra plutôt d’avoir découvert quelque chose durant ces 3 heures. C’est déjà pas mal.

Test réalisé par Grim sur PC à l'aide d'une version fournie par l'éditeur.

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