Test de Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments - Mystère addictif

Voici venir le portage d'un jeu de 2014 sur la Switch, un jeu plus vieux que la console, ce qui au moins ne nous donnera pas (trop) de choc visuel quand on le comparera à sa version originale. Dans la peau du célèbre Sherlock Holmes, ce jeu nous propose de résoudre six enquêtes variées, voyons s'il arrive à nous faire nous sentir comme l'enquêteur le plus intelligent du monde.

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Élémentaire visuellement

À sa sortie, le jeu avait reçu des bonnes critiques globales, entre autres sur son aspect graphique réussi. En 2022, sur Switch, ça ne sera pas le cas : le jeu est moins beau qu'il l'était sur PlayStation 3 avec plus d'aliasing, de clipping et une animation moins fluide.
Néanmoins, on est loin de certains portages de la honte et on peut même dire la phrase consacrée "c'est joli pour de la Switch", principalement parce que les modélisations des personnages sont de qualité, ce qui est important dans un jeu où les interrogatoires sont prépondérants.

Pour continuer dans les considérations techniques, les quelques musiques et les effets sonores sont de bonne facture, mais c'est avant tout le doublage qui est à mettre en avant même s'il n'existe qu'en anglais, car il est de très grande qualité et participe grandement à la réussite de l'ambiance du titre.

Du côté de l'emballage, Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments passe l'écueil de la faiblesse de la Switch de façon honorable.

En quête d'enquêtes

Ce sont six enquêtes différentes qui nous sont proposées dans le titre. Évidemment, elles n'ont pas toutes le même intérêt, pas forcément dans l'absolu, mais selon les goûts de chacun. Par exemple, le mystère ferroviaire m'a moins accroché que d'autres. Notons que certaines des enquêtes sont adaptées d'écrits de Sir Arthur Conan Doyle et on retrouve des personnages connus comme Mycroft et Lestrade, avec bien sûr le fidèle Watson.

Chaque cas démarre par une exposition mettant bien en scène le caractère parfois fantasque de Holmes, puis on prend les commandes pour enquêter dans divers lieux qui se révèlent au fur et à mesure de la progression dans les recherches.
On visite tout d'abord des scènes de crime pour récupérer des indices en vue à la première ou à la troisième personne selon les goûts de chacun. Holmes dispose d'une vue de style "concentration" qui permet de faire ressortir des éléments du décor. Il n'est pas nécessaire de l'activer en permanence, car le jeu nous prévient quand elle peut être utile, ce que certains pourront regretter.

Les indices peuvent servir directement à certaines déductions et/ou peuvent être étudiés plus en avant à travers des mini-jeux plus ou moins inspirés, mais bien conscients de cela les développeurs ont laissé la possibilité de passer ces mini-jeux sans pénalité particulière. C'est d'ailleurs un élément spécifique à cette version Switch : ce qui devait faire gagner des succès/trophées sur d'autres supports peut être passé sans pénalité autre qu'à l'amour propre sur Switch.

Évidemment, Holmes peut interroger les témoins et suspects. Ceci se fait à travers des propositions de questions qui s'enrichissent au fur et à mesure de la progression de l'enquête. On peut également passer dans un mode "observation" qui permet à Holmes d'étudier l'aspect des interrogés et donne automatiquement des conclusions permettant de nouvelles questions.

S'il en restait là, Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments ne serait qu'un point & click relativement ennuyeux, mais heureusement ces divers éléments trouvent leur intérêt dans le système de déduction du jeu.

Simulateur d'intelligence

Si Sherlock Holmes se soumettait à un test de QI, il serait bien au delà de 99,9% de la population, du coup faire un jeu où on l'incarne sans casser la brillance intellectuelle du personnage tout en laissant au joueur une certaine latitude peut s'avérer être un exercice d'équilibriste.

Cela se traduit en jeu tout d'abord par une association de présomptions, pas punitif puisqu'on peut s'y tromper autant de fois qu'on veut, mais surtout par le système de déduction qui se présente sous la forme de neurones qui apparaissent au gré de l'enquête et qui proposent des choix avant de créer des connexions pour arriver in fine à une conclusion... qui peut être fausse.

C'est un sentiment difficile à décrire, mais enchaîner les déductions procure vraiment des bonnes sensations et on se sent parfois comme un grand enquêteur quand le puzzle s'assemble sous nos yeux grâce à notre modique participation. À contrario, on se demande ce qu'on a pu louper quand nos conclusions qui paraissaient correctes amènent à une erreur.

C'est bien, mais pourquoi ?

Même si l'on peut se tromper dans la conclusion des enquêtes, la rejouabilité du titre est faible, car rien ne change à part la toute dernière partie des scénarios.

Si j'analysais Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments sur Switch de façon modulaire, je dirais que c'est un jeu techniquement moyen très orienté point & click dans lequel on doit faire beaucoup d'aller/retour entre les quelques lieux de chaque enquête, avec beaucoup de chargements et aux mini-jeux disparates en qualité.

Mais plus que la somme de ces divers éléments, le jeu est un tout ultra cohérent, qui nous met parfaitement dans l'ambiance des écrits de Conan Doyle et c'est un vrai plaisir de progresser dans ces histoires globalement bien ficelées.

Un conseil avant de finir : ne regardez pas dans le télescope.

Testé par Aragnis sur Switch avec une version fournie par l'éditeur.

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