Test de Voice of Cards: The Forsaken Maiden - Différemment similaire

Voice of Cards: The Forsaken Maiden est sorti le 17 février 2022, moins de six mois après le premier opus de la licence, The Isle Dragon Roar. Qu'en penser ?

On prend les mêmes...

The Forsaken Maiden se repose sur les mêmes bases que The Isle Dragon Roar, dont je vous recommande donc la lecture du test. Rappelons les concepts de base : le joueur explore le monde en se déplaçant sur des cartes, révélées lors du déplacement, et les combats se déroulent au tour par tour, avec un système de gemme : plus l'action est puissante, plus elle en consomme. Il est donc nécessaire de se montrer parfois économe afin d'utiliser un sort particulièrement puissant.

On retrouve également une même importance accordée à la narration (toujours exprimée sous la forme de cartes, avec un narrateur parlant en anglais ou en japonais et des sous-titres en français) et, de manière plus anecdotique, le même mini-jeu de cartes dans les différents villages.

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Et on ne recommence pas

La liste des similitudes s'arrête cependant bien vite. En effet, The Forsaken Maiden n'a rien d'une suite : l'histoire est entièrement indépendante, ne contenant que des liens extrêmement modestes avec l'autre titre de la licence. Au vu des sorties très rapprochées, il semble donc plus probable que les deux jeux aient été développés en parallèle, par des équipes distincts.

Cela expliquerait d'autres différences troublantes. Ainsi, comme je le disais à l'époque, le premier jeu demandait au joueur de choisir, pour chaque personnage, quatre techniques parmi huit (en fin de partie). Cette fois, il est possible d'en avoir cinq... parmi jusqu'à douze possibilités. Il y a donc plus de possibilités, mais un même sentiment de manque, puisque les choix sont toujours délicats en raison du grand nombre de techniques qu'il faut laisser de côté.

De même, dans The Isle Dragon Roar, l'équipe était composée de trois personnages, à choisir parmi six. Ici, elle ne peut être personnalisée, mais elle évolue au fil de l'aventure, pouvant atteindre jusqu'à quatre membres simultanés. Ce système force à s'adapter à des compositions différentes, ce qui est très appréciable.

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Enfin, évoquons plus en détail l'histoire de ce titre. Ce dernier se déroule dans un archipel dans lequel chaque île dispose d'une prêtresse, chargée d'accomplir un rituel protégeant la région. Problème, l'île sur laquelle l'histoire débute n'a pas de prêtresse attitrée, la candidate ayant échoué à obtenir ce statut. L'enjeu de cet opus est donc d'escorter la candidate d'île en île afin de lui permettre, à la suite de sa rencontre avec les prêtresses, d'en devenir une à son tour.

Et on recommence (en fait)

Cette histoire a pour conséquence une structure très différente de celle du premier jeu. Si ce dernier était assez linéaire, ce nouvel opus a, lui, une approche plus cyclique : on va dans une île, puis dans une autre, puis dans une autre, puis dans une autre. Chaque étape est en réalité assez courte et chacune est entrecoupée d'une longue exploration de l'océan les séparant.

Il est nécessaire de rappeler un défaut du premier opus : la présence de combats aléatoires. Durant l'exploration, le joueur est régulièrement assailli par des monstres, contre lesquels le seul enjeu est de gagner sans perdre de points de vie (comme ceux-ci ne remontent pas automatiquement au terme de l'affrontement). Or, le bestiaire étant très limité, ces rencontres aléatoires donnent un aspect terriblement monotone au titre : le joueur passe son temps à effectuer encore et encore les mêmes actions, jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus.

Dans The Isle Dragon Roar, c'était un défaut parmi d'autres. Ici, c'est vraiment le problème principal du jeu : ce dernier a un milieu de partie terriblement lent et monotone, qui a presque réussi à me dégoûter du titre. C'est vraiment dommage, car la narration est de qualité : elle n'est pas très originale, mais elle n'hésite pas à aborder des thèmes très sombres et le doublage anglais lui rend vraiment honneur. De même, le système de combat est en réalité assez riche, mais cette omniprésence des combats aléatoires, qui se ressemblent tous et n'ont qu'une réponse optimale, le dessert complètement.

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Et on recommence

Sortir un nouvel opus moins de six mois après le précédent avait tout du pari risqué. Pourtant, The Forsaken Maiden s'en sort bien sur ce plan : l'histoire très différente, tant dans son contenu que dans sa structure, évite tout sentiment de déjà-vu entre les deux opus. Cependant, elle renforce aussi la lassitude causée par les combats aléatoires et la taille très réduite du bestiaire (il n'y a dans l'ensemble du jeu qu'une petite dizaine d'ennemis normaux, hors boss, qui sont déclinés en de bien trop nombreux color swaps). Tout ceci fait que j'ai eu beaucoup plus de mal à accrocher à cet opus qu'au précédent et même s'il me laisse finalement une bonne impression, maintenant que j'ai pu en venir à bout, j'en garderai assurément un moins bon souvenir que The Isle Dragon Roar. C'est dommage, car le potentiel du concept est indéniable, mais le résultat n'est pas encore à la hauteur.

Test réalisé par Alandring sur PC grâce à une version fournie par l'éditeur.

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