Test de Norco - Mésaventure dans le bayou
Découvert lors de l'E3 de l'année dernière, Norco arrive sur nos machines auréolé du premier prix du Tribeca Festival devant quelques sacrés clients. Mettez vos bottes, nous partons ensemble dans les marais de la Louisiane pour une aventure étrange.
Bienvenue dans le Sud
Il y a de nombreuses années que Kay a quitté la petite ville de Norco, dans les faubourgs de La Nouvelle Orléans. Aucun avenir pour elle là-bas, juste le bruit omniprésent des exploitations pétrolières de la région. C’est la mort de sa mère qui ramène la jeune femme en ville. Il ne lui reste qu’une tâche à accomplir avant de reprendre la route : retrouver Blake, son frère cadet. Mais ce qui devait être une mission simple s’avère bien plus compliqué que prévu. L’aide d’un androïde de sécurité fugitif et d’un détective privé alcoolique ne sera pas de trop pour percer les secrets qui entourent la mort de sa mère.
Deux histoires en une
Norco se décrit se décrit comme une aventure narrative en point&click et il faut insister sur la partie narrative de cette description. En effet, le jeu nous propose de suivre deux histoires en parallèle. D’un côté, nous suivons Kay dans sa tentative de retrouver son frère Blake tout en perçant les mystères entourant sa mère. Cette partie se suit tranquillement et est assez efficace pour pousser le joueur à continuer à avancer. Dans l’autre histoire par contre, nous remontons un peu le temps et nous accompagnons la mère de Kay, Catherine, alors qu’elle tente de gagner un peu d’argent en accomplissant les étranges missions qu’une application téléphonique lui confie.
Cette deuxième partie est moins convaincante, tant elle bascule dans un genre fantastique qui est en total décalage avec l’histoire de Kay. Bien sûr, ces deux parties sont liées et finissent par se rejoindre dans un acte final qui m’a arraché quelques haussements de sourcils dubitatifs. Les ponts entre les deux histoires semblent en effet un peu artificiels, comme s’il manquait quelque chose dans la narration pour faire une jonction propre entre les deux. Ainsi, certains éléments qui semblaient importants dans l’arc dédié à Kay semblent devenir totalement anecdotiques à la fin. C’est assez étrange.
Dans les marécages, des pavés
Ceci dit, il me faut préciser un peu le cadre de ce test. Le jeu a ainsi été testé sur une version anglaise. L’expérience étant essentiellement narrative, le jeu impose régulièrement aux joueurs de longs murs de textes à lire. Je ne suis généralement pas gêné par la lecture de pavés de textes en anglais, mais ceux-ci m’ont paru particulièrement rébarbatifs. Une version française est prévue, mais elle ne sera pas disponible dès la sortie. Je vous recommande donc d’attendre qu’elle soit disponible si la lecture en anglais vous gêne.
Les développeurs ont bien fait un effort pour garder une trace des éléments essentiels de l’histoire au travers d’une « carte mentale ». Celle-ci représente les différents protagonistes du jeu et vous permet, d’un clic sur l’un des portraits, d’obtenir des renseignements sur le rôle et les actions du personnage. De la même manière, Kay et Catherine sont pratiquement tout le temps accompagnées par un personnage qui pourra vous rappeler où vous en êtes dans l’histoire et ce que vous devez faire ensuite. Bref, un système d’aide bien intégré au jeu et qui vous assistera sans vous prendre par la main.
Un gameplay limité
Le jeu a malheureusement bien du mal à faire cohabiter un gameplay avec cette partie narrative très prononcée. La dimension point&click se trouve ainsi réduite à sa plus simple expression : peu d’interactions avec l’environnement, peu des classiques objets à ramasser et finalement peu d’énigmes. Le jeu a pourtant ici et là quelques idées de gameplay sympathiques. La possibilité d’enregistrer des fragments de conversations pour les réutiliser plus tard était bonne, mais un peu sous-exploitée. À l’inverse, Norco propose régulièrement des mini-jeux, notamment pour résoudre les quelques combats qui attendent Kay et ses amis. Des mini-jeux de mémorisation dans lesquels il faut reproduire une séquence de forme dans le bon ordre côtoient des mini-jeux basés sur les réflexes du joueur. Ceux-ci n’ont rien de transcendant, d’autant que le jeu en abuse un peu dans sa dernière ligne droite.
Une petite réussite technique
Il y a peu de choses à reprocher à Norco sur le plan technique. Sa patte visuelle en pixel-art fait souvent mouche et sa musique est d’excellente facture. Seule son ergonomie laisse parfois un peu à désirer. Ainsi, les tableaux du jeu sont représentés dans une vue à la première personne qui, si elle fait merveille pour l’immersion, est moins efficace pour les déplacements. En effet, le joueur est souvent contraint d’utiliser la minimap présente en bas de l’écran pour voyager d’un tableau à l’autre. Par contre, il faut souligner le grand choix d’options d’accessibilité du jeu, avec plusieurs polices de caractères possibles ou encore la possibilité de régler la couleur ou l’espacement du texte.
Conclusion
Norco est finalement un jeu assez étrange qui mise beaucoup sur la capacité du joueur à entrer dans son univers et dans ce qui lui est raconté. Ce qui, je l’avoue, n’a pas été mon cas. Le décalage entre les deux histoires était peut-être trop prononcé et je ne peux pas dire, après avoir fini le jeu, que le voyage en valait la peine
Test réalisé par Grim à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Windows |
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Genres | Aventure, aventure graphique, point & click, futuriste / science-fiction |
Sortie |
24 mars 2022 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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