Test de Who Pressed Mute on Uncle Marcus – Une dure répétition

Wales Interactive, toujours très actif dans le domaine des jeux narratifs en FMV, a sorti Who Pressed Mute on Uncle Marcus jeudi 17 mars. Qu’en penser ?

Poison Ivy

Marcus, l’oncle du personnage incarné par le joueur, a été empoisonné lors d’un dîner de famille. L’objectif est donc de déterminer qui est impliqué et quel poison a été utilisé afin de lui sauver la vie. Cela tombe bien : c’est justement l’anniversaire d’une des membres de la famille et celle-ci organise un jeu effectué par visioconférence pour l’occasion.

Le jeu est composé de quatre manches, lors desquelles le joueur fait à chaque fois équipe avec un membre de la famille (à choisir parmi trois, sur un total de six suspects au total). Il doit en profiter pour interroger son compagnon de jeu afin d’en apprendre plus sur le mystérieux dîner et de collecter des « preuves » (en réalité, plutôt des indices). Au terme de la partie, il doit dire à l’oncle Marcus quel est le poison concerné (idéalement en le sachant, sinon au hasard) et il peut, s’il a réuni assez de preuves, accuser quelqu’un.

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En boucle

Les quatre manches passent très vite : une histoire complète prend moins d’une heure lors de la première partie. Tout l’enjeu du titre est ensuite de recommencer, en explorant les autres possibilités : que se passe-t-il si on participe avec un autre membre de la famille ? Faut-il s’y prendre différemment pour pousser la personne à se confier ?

Les preuves s’accumulent d’une partie sur l’autre et certaines informations sont nécessaires pour déclencher une réaction différente. L’ensemble fonctionne assez bien, mais souffre d’un problème. En effet, comme ses prédécesseurs, Who Pressed Mute on Uncle Marcus permet de passer une scène déjà vue. Cependant, contrairement à ses prédécesseurs, le jeu ne comprend pas réellement ce que signifie une scène déjà vue.

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Prenons un exemple concret. Au terme de la première manche, il y a un certain nombre d’interactions qui mènent à la seconde. Cette partie est toujours identique, quels que soient vos choix précédents. Pourtant, il n’est possible de la passer que si vous avez fait exactement le même choix juste avant. Imaginons que vous jouez avec votre mère (une des suspectes) et répondez « A » à la dernière question de la dernière manche : il est alors possible de passer la scène si vous le refaites. En revanche, si vous répondez B ou si vous disputez la manche avec quelqu’un d’autre, vous devrez intégralement revoir la scène, quand bien même celle-ci serait identique.

En bref, pour explorer intégralement le jeu, il est nécessaire de voir certaines scènes six fois. Elles sont courtes (il ne m’a fallu que quatre heures pour finir le jeu à 100%, succès inclus), mais c’est quand même très désagréable de devoir en passer par-là. C’est assurément le problème principal du jeu.

Bad lieutenant

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Ce n’est malheureusement pas le seul. Si le concept de base est intéressant, la réalisation n’est guère convaincante. Le jeu organisé, cadre de la partie, n’a guère de sens. De plus, la recherche de preuves s’apparente davantage à une accumulation qu’à une révélation : il est possible d’accuser n’importe lequel des suspects et ce n’est pas forcément celui pour lequel il existe le plus d’évidences qui est le réel coupable. Pis, comme je le disais, le terme de « preuve » n’est guère pertinent : il s’agit seulement de témoignages, d’indices indirects, pas de preuves formelles.

L’enquête est un genre très adapté aux jeux narratifs. De nombreux jeux l’ont exploité avec brio : Detroit, Hidden Agenda, Twin Mirror ou encore le visual novel Dry Drowning. Cependant, Who Pressed Mute on Uncle Marcus exploite beaucoup plus mal cette thématique que les jeux cités ; il offre une enquête assez fade.

The end

Who Pressed Mute on Uncle Marcus m’a fait passer par de nombreux sentiments : un vif intérêt dans les premières minutes du jeu, une lassitude qui s’est transformée en frustration alors que je devais refaire encore et encore certains choix puis un soulagement satisfait une fois le jeu entièrement terminé. Le potentiel du concept du jeu est indéniable, mais l’exécution maladroite. On ne passe pas pour autant un mauvais moment (en tout cas pas tout du long) et le titre est donc satisfaisant pour les amateurs de jeux narratifs, mais il ne s’agit assurément pas d’un passage obligé. Au vu des titres de grande qualité sortis ces dernières semaines (Total War : Warhammer III, Horizon II : Forbidden West ou encore Triangle Strategy), le plus pertinent est peut-être de passer votre chemin en attendant une accalmie suivant une période de solde.

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Test réalisé sur PC par Alandring à partir d’une version fournie par l’éditeur.

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