Test de Distant Worlds 2 - He's alive... ALIVE !
Distant Worlds. Un 4x plein d’ambition et au gameplay assez original pour le genre, avait réussi en son temps à trouver son public. Le second opus développé par Slitherine reprend le gameplay de son aîné en améliorant un paquet de petites choses.
Distant Worlds 2 est donc un jeu 4X spatial dans lequel nous prenons les « commandes » d’une espèce en voie d’explorer la galaxie. Notez bien que les guillemets sont terriblement importants dans cette première phrase, car DW2 est un 4X tellement vaste et complexe qu’il est totalement impossible de gérer tous les aspects du jeu et du développement de l’espèce que vous avez sélectionnée.
Lorsque vous lancez une partie, vous pouvez directement choisir votre avancée technologique (pré-warp ou technologie déjà plus avancée), mais nous allons partir du principe que vous démarrez de zéro. Vous commencez donc par explorer votre système, un soleil parmi des centaines d’autres qui sillonnent la galaxie. Un simple coup de molette arrière vous permet de voir votre position dans celle-ci et vous rendre compte de l’immensité de ce que vous devez explorer. Petit coup de molette avant pour revenir dans votre système, vous commencez par… ben par rien, en fait. Car pour une première partie, je vous conseille fortement de TOUT laisser en automatique et voir comment ça se passe avant de prendre le contrôle, petit à petit, des aspects que vous comprenez et qui vous bottent. Construction, exploration, logistique, migration, politique, constructeur de vaisseaux, financement, exploitation, recherche, diplomatie, investigation, combat, transformation… DW2 est bien plus de termes qu’un 4X classique et tout se passe en temps réel.
Il est facile, au début, de tout contrôler, car on ne possède ou n’exploitons qu’un système, voire les voisines. Mais au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu, ce ne sont pas 2 ou 3 systèmes, mais beaucoup plus que vous devez coordonner. Tout y est en temps réel : vous avez besoin d’une ressource précise pour la construction d’une station donnée ? Il faut qu’elle soit produite, puis acheminée à l’endroit nécessaire pour la construction. Ça prend du temps, ce sont souvent les transports civils (et donc pas les vôtres) qui s’en occupent et ne sont de fait pas sous votre contrôle. Parfois, donc, une décision que vous avez prise prend du temps à se mettre en place. Et ici, je ne parle que d’une chose très basique qu’est la construction d’une station. Mais rassurez-vous : vous ne pas vous ennuierez pas en attendant que ça se passe… non, car ce genre de décision se prend par dizaines et en simultané.
Très honnêtement, c’est terriblement difficile de l’expliquer via un article, tant les détails potentiellement gérables sont nombreux dans ce jeu. Il faudra des dossiers complets pour une tripotée d’aspects que possède le titre. J’ai environ 35 heures de jeu au moment où j’écris ces lignes et je découvre encore des trucs, tout le temps ! Les développeurs sont de grands malades.
Malgré cette complexité générale, le jeu est très rapidement prenant et intéressant, si on procède comme je l’ai indiqué plus haut. Si vous avez la contrôlite aiguë et voulez tout gérer d’entrée de jeu, oubliez : ce jeu n’est pas fait pour vous du tout. Vous devez passer par un sacré apprentissage. Parce qu’à l’inverse, le niveau de contrôle du jeu que vous prenez avec le temps et l’expérience est infini lui aussi : vous pouvez aller jusqu’à faire de la micro-gestion sur un petit navire de votre flotte de guerre, par exemple. Et entre les deux, vous pouvez activer et désactiver l’automatisation de chaque aspect pour en prendre le contrôle ou donner une orientation générale, par exemple pour la construction d’une gamme de vaisseaux précise, avec des modules précis (car chaque modèle de vaisseau est 100% personnalisable, si vous le souhaitez) plutôt que de laisser l’IA mettre à jour vos modèles par rapport à vos découvertes les plus récentes, puis remettre l’automatisation si vous voulez. Et même si vous voulez tout contrôler, je vous assure qu’à un moment, vous irez re-déléguer quelques branches du jeu à l’IA, car il y a tout simplement trop à gérer.
La seule chose que vous ne pourrez PAS contrôler, ce sont les civils et leur économie parallèle. Vos découvertes, vos exploitations seront exploitées en parallèle par l’IA et influenceront l’économie de la galaxie minute après minute.
L’UI du jeu est évidemment très chargée, mais elle est finalement très logique et le moindre aspect que vous recherchez sera facilement dénichable en suivant une certaine logique, tout y est bien hiérarchisé.
Il existe, comme pour tous les 4X, plusieurs façons de l’emporter que ce soit par la guerre, le plus classique, mais aussi via l’économie ou autre aspect du jeu. Sachez que vous démarrez sur un pied d’égalité avec une dizaine d’autres espèces qui s'étendent exponentiellement, tout comme vous, dans un coin de la galaxie. Il y a 7 races jouables d’entrée de jeu, mais je ne doute pas de l’ajout rapide d’autres nations officielles ou via des mods. Chacune d’entre elles possède des avantages et inconvénients, mais toutes restent proches les unes des autres dans le gameplay. Vous n’aurez pas du gameplay asymétrique comme on peut en avoir dans un Stellaris par exemple. Le gameplay ne le permet pas vraiment, je dirais… mais néanmoins, elles ont toutes leurs subtilités qu’il faudra prendre en compte et des avantages donnés qui peuvent exploiter la faiblesse d’autres. Il est aussi plus facile de s’allier avec une faction d’une même ethnie qu’avez une race totalement différente. Bref, la politique et la diplomatie font aussi partie intégrante du jeu (et oui, ça aussi c’est automatisable : vous pouvez laisser l’IA décider contre qui vous faites la guerre, ou non).
Le jeu possède aussi une grande rejouabilité, car, vus tous les aspects qui évoluent en même temps et qu’une simple décision peut faire prendre une tournure totalement différente de l’évolution de votre peuple, il est impossible de refaire la même chose d’une partie à l’autre. De plus, les nombreux paramètres à déterminer avant le lancement du jeu font que la situation sera totalement autre dès le départ d’une partie par rapport aux précédentes.
Le jeu est terriblement lent, mais néanmoins très nerveux tant il y a de chose à voir. La galaxie prend vie au fur et à mesure de l’avancement de la partie, des vaisseaux circulent, des rencontres se font. Tout devient une véritable toile d’araignée logistique, une véritable fourmilière de vaisseau, de transport, d’animation qui prend vie petit à petit. Chaque vaisseau transporte une quantité de ressources, a besoin de carburant qui a été au préalable extrait quelque part dans votre empire et acheminé. Chaque station a besoin de matériaux pour son édification, matériel qui doit être stocké quelque part le temps qu’on en ait l’utilité, etc.
En fait, dans DW2, on est un peu un parent : on donne vie à une espèce, on essaye de l’orienter dans un sens ou dans l’autre, de la soigner et de l’aider du mieux qu’on peut, mais rapidement on se fait dépasser par cette vie qui prend son essor et qui trouve ses propres termes, qui évolue à sa manière.
De plus, l’IA est vraiment très futée. Lors de ma partie, j’avais essayé de faire main basse sur une ressource importante pour une certaine classe de vaisseau, emmerdant par extension mes voisins. Je m’étais donc pas mal étendu pour maximiser cette ressource et j’avais consolidé pas mal la région la plus proche de mes ennemis potentiels. Et bien ceux-ci se sont simplement… alliés pour l’occasion, alors qu’ils étaient en guerre avant, pour venir me taper dessus… et ils ont fait un détour dingue pour venir grignoter des morceaux de mon empire qui étaient moins bien défendus que les systèmes proches de leur territoire. Bien vu l’artiste !
La faiblesse (et encore c’est relatif) du jeu est peut-être que devant sa grande complexité, il pourra en rebuter certains qui lui feront mauvaise presse, car, n’ayant pas compris le jeu, ils se borneront à dire qu’il est nul. Et le tutoriel au début du jeu est totalement insuffisant pour envisager une compréhension générale. Il faut try hard et, comme dit plus haut, laisser faire l’IA au début et ne prendre le contrôle que de ce qu’on a compris (je sais je me répète, mais c’est vraiment très important pour apprécier le titre). L'autre point négatif, peut-être, c'est qu'il se contente de faire comme le premier opus, en un peu mieux, sans prise de risques.
Bref, amateur de 4X complexe, foncez ! On n’a pas trop de titres qui secouent le microcosme du 4X Space opéra actuellement, alors n’allons pas bouder notre plaisir !
Test réalisé par Seiei sur PC à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Windows |
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Genres | 4X, stratégie, science-fiction |
Sortie |
10 mars 2022 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (22)
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