Test de Somerville, un jeu qui s'approprie la lumière
Deuxième exclusivité du mois pour l’univers Microsoft, Somerville est désormais disponible sur Xbox & PC. Avec son ambiance particulière, des décors somptueux et un gameplay visiblement épuré, le jeu avait fait beaucoup parler lors de son annonce. La promesse est-elle tenue ?
Somerville vous plonge directement dans l’aventure sans s’encombrer de tutoriel ou de séquence d’introduction. Et pourtant, dès les premiers instants dans ce monde, vous aurez l’étrange sentiment d’être en terrain connu. Rien d’étonnant à cela. Lorsqu’on sait que Somerville est le premier jeu du nouveau studio de Dino Patti, co-créateur de Limbo et d'Inside, il est presque naturel de trouver de nombreux points communs entre les trois propositions. Parmi eux, on pense notamment à l’atmosphère particulière, à cette façon de distiller une histoire cohérente sans user de dialogue, aux décors aussi somptueux que dangereux et à l’absolu nécessité d’y plonger à nos risques et péril pour progresser dans l’aventure.
Celle-ci débute de façon tout à fait anodine, en plongeant dans la fin de soirée d'une famille somme toute normale : un père, une mère, un enfant en bas âge aventureux et leur chien fidèle. Mais la quiétude des lieux, jusque là seulement troublée par l'espièglerie de la jeunesse, n'est que de courte durée. Très vite, aux lumières chaudes et rassurantes de la maison s'opposent les lumières inquiétantes de l'extérieur. Avant que celui-ci ne s'invite de force à l'intérieur avec fracas : l'invasion extraterrestre que l'on devinait devient réalité et les nombreux débris qui traversent la maison vous laisse pour mort. À votre réveil, une seule obsession : retrouver votre famille.
Comme ses aînés, le jeu propose lui aussi de passer de scènes en scènes. À la différence qu'à la fuite en avant latérale s'ajoute avec Somerville un déplacement vertical en fonction du tableau dans lequel nous évoluons. De quoi rendre la proposition moins linéaire. Et bien que parfois limitée par la technique lorsque votre personnage réagit étrangement avec des éléments insignifiants du décors, cette nouvelle profondeur de champs rajoute autant de crédibilité et de variété au monde qu'elle ne provoque un certain désir d'exploration. Ainsi, la résolution des énigmes et la beauté des décors ne sont plus les seules raisons de s'attarder à un endroit : l'envie d'interagir autrement qu'avec les mécanismes de gameplay nous pousse désormais à prendre un peu plus de temps. Néanmoins, il est regrettable que le nombre d'interactions possibles soient peau de chagrins et que cette nouvelle possibilité rende le jeu souvent moins fluide. Si les problèmes de collision et décélération sans raison de votre personnage sont, espérons-le, imputables à une version d'essai accusant le manque d'un dernier coup de polish, la lourdeur du personnage et la difficulté à appréhender certaines profondeurs de champs lorsqu'on souhaite interagir avec un bouton/objet est parfois énervante.
Au-delà des énigmes habituelles, la plus grande partie du gameplay s'approprie parfaitement l'ambiance sombre de l'univers. Pour résoudre nombres d'énigmes, votre personnage doit interagir avec une nouvelle roche extraterrestre prenant plusieurs formes et la clef se trouve être dans la lumière. Au gré de vos pérégrinations et de vos contacts avec cette civilisation inconnue, vous obtenez la capacité de modifier les différentes sources de lumière. Certaines vous permettent de faire disparaître la matière extraterrestre, d'autres d'en changer l'état en la solidifiant. Ainsi, ces capacités liées à la lumière sont autant d'outils à votre disposition et on trouve une certaine poésie à devoir en manipuler l'essence même dans ce monde où règne une obscurité que rien d'autre ne trouble, pas même la bande son réduite au strict minimum. Si l'émotion de certains moments est magnifiée par une excellente musique, le joueur passe la plupart de son temps seul avec lui-même : râle, toux, rouages et bruits de roches qui se répercutent à l'infini sont autant d'occasion de nous rappeler que l'apocalypse est bien présente et qu'il ne faudra compter que sur nous-même.
On aime :
- Retrouver un gameplay qu'on aime ;
- L'atmosphère et la direction artistique ;
- Moins linéaire que ses aînés.
On aime moins :
- Manque de fluidité ;
- Lourdeur du personnage.
In fine, au terme des 4 à 7 heures que dure l'aventure, nous devons conclure que Somerville, frère cadet de Limbo et d'Inside, approfondit une mécanique déjà bien huilée. En reprenant l'essence de ce qui a fait la recette des précédents jeux, le nouveau titre de Dino Patti se veut une expérience moins linéaire en usant de cette nouvelle verticalité et arbore une histoire de science-fiction crédible, habillement portée par des décors post-apocalyptiques peu novateurs, mais de bonnes factures, et une ambiance de circonstance. Dommage que certains problèmes mineurs évoqués ci-dessus et la "lourdeur du personnage" ne gâchent timidement l'expérience.
Test réalisé sur Xbox Series X par Soviet Suprem grâce à une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Windows, Xbox One, Xbox Series X|S |
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Genres | Aventure, futuriste / science-fiction |
Sortie |
15 novembre 2022 (Monde) (Windows) 15 novembre 2022 (Monde) (Xbox One) 15 novembre 2022 (Monde) (Xbox Series X|S) |
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