Test d'Inscryption - Oh oui fais moi peur

La Switch reçoit enfin sa version d'Inscryption. J'écris "enfin" parce que le jeu a été très bien noté par la critique et à peine moins bien par les joueurs, certains ayant dû rester hermétiques à ses atouts. Il y a un peu plus d'un an, Neroh vous relatait ici même à quel point il avait apprécié le jeu. Et moi ? Au moins autant.

banner

Une ambiance folle

Le côté bizarre d'Inscryption démarre dès le début avec des gros pixels représentant une disquette (ayé, on a perdu les Gen Y et Z ?) puis un menu avec l'option "Continuer" qui fonctionne... mais pas "Démarrer". Ceci n'est que le début de choses plus mystérieuses les unes que les autres avec la contribution d'effets sonores qui mettent mal à l'aise (dans le bon sens).

Inscryption est avant tout un rogue-like à base de construction de deck : après chaque échec, on recommence avec un deck remis à 0 avec des cartes basiques. Ce deck permet d'affronter un adversaire mystérieux et entre chaque combat, on se déplace sur une carte dont il faut apprendre et retenir les fonctions des divers lieux pour savoir progresser de la façon la plus efficace.

Le deck est constitué d'animaux et insectes variés ayant tout un tas de capacités. En gros résumé simplifié, les ours tapent fort et encaissent, les corbeaux volent et frappent au dessus de la défense et on peut aussi citer les requins qui après avoir tapé se réfugient sous l'eau.
Les combats se déroulent sur un damier 4*4 où les animaux face à face se tapent, à moins qu'ils frappent les cases à côté avec certaines capacités : les possibilités sont très variées et rares sont les parties où l'on ne découvre pas une nouvelle fourberie et/ou effet amusant et parfois rageant tant il remet en question notre technique.

Vous et votre adversaire faites tomber les dents de votre opposant dans une balance. Si elle penche trop d'un côté, c'est la défaite pour l'un des deux joueurs ou la consommation d'une vie représentée par la flamme d'une bougie selon les cas.

Simple mais profond

Afin de poser les créatures il faut en sacrifier d'autres. Pour cela, la base est l'écureuil, qui ne peut attaquer et ne peut bloquer qu'une attaque. Son utilité principale est donc d'être posé pour ensuite être sacrifié afin de poser une créature qui coûte "1 sang". La nouvelle créature invoquée peut être aussi sacrifiée pour récupérer 1 sang et c'est en gérant correctement qu'on peut augmenter sa puissance sur le plateau avec des créatures valant de plus en plus de sang et donc qui sont de plus en plus puissantes.

Sachant qu'à chaque tour on ne pioche qu'une carte et qu'on la choisit comme venant du deck ou de la pile d'écureuils, le flux de sang est tendu, mais heureusement la mort d'une bestiole génère 1 os et ceux-ci sont également utilisables pour poser certaines créatures qui ne nécessitent pas de sang.

De ces bases simples, le jeu arrive à mettre en place un gameplay diabolique étant données les capacités très variées des cartes et les choix permanents : dois-je laisser ma carte presque vaincue frapper ou dois-je la sacrifier pour invoquer une nouvelle créature ?

Entre chaque match, on avance sur une carte pour aller d'événements en événements permettant de gagner des cartes, d'en améliorer, de gagner des objets utilisables en combat, etc ... Pendant ces phases, le jeu en profite pour merveilleusement présenter un peu plus son ambiance teintée d'horreur et de folie.

Et c'est pas tout ...

Si le jeu s'arrêtait à ça, il serait déjà bon. Là où il devient pour moi un incontournable, c'est qu'il est plus que ça.

Par exemple, entre chaque match, il est possible de se lever pour faire le tour de la cabane dans laquelle on est enfermé avec notre mystérieux adversaire. On peut alors interagir avec divers objets, faisant parfois penser à de l'escape game, pour pouvoir débloquer des cartes ou même avancer dans le jeu.

Car s'il est très rogue-like d'apparence, Inscryption est en réalité beaucoup plus un jeu à progression narrative : le deck ne progresse pas vraiment d'une partie à l'autre de façon naturelle, mais plutôt grâce à la maîtrise de plus en plus grande du joueur. Ce faisant, on va plus loin et on débloque des dialogues ou encore des événements, certains mystères s'expliquent quand d'autres apparaissent, un des grands mystère étant pourquoi on se trouve là à jouer devant un type visiblement fou.

On découvre alors une histoire au moins aussi étrange que ses protagonistes et on ne relance pas une partie pour améliorer son deck, mais pour avancer dans le scénario et comprendre jusqu'où la folie de son écrivain peut aller. Vous décrire plus en avant à quel point il est plaisant d'avancer ne ferait pas honneur au jeu et ça passerait par du spoil.

Si vous n'avez jamais joué à Inscryption cette version Switch est techniquement tout à fait au niveau d'un jeu qui graphiquement ne cherche pas l'exploit et ça ne serait pas utile de toute façon : le plaisir est dans l'ambiance, parfaite au niveau visuel, sonore et mise en scène.

Testé par Aragnis sur Switch avec une version fournie par l'éditeur.

Réactions


Personne n'a encore réagi. Soyez le premier.