Test de Children of Silentown - On joue, silence

Originellement prévu pour être un court métrage d'animation, Children of Silentown est devenu un jeu vidéo à part entière. Voyons ensemble ce que cache le jeu.

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Au cœur de la forêt

Au début de Children of Silentown, nous faisons la connaissance de la jeune Lucie. Celle-ci vit avec son père et sa mère dans un petit village isolé au cœur de la forêt. Lorsque l’obscurité tombe, des hurlements étranges montent des bois environnants. Régulièrement, des habitants disparaissent, emportés par les monstres qui rôdent la nuit au-delà des murs. « Ils n’avaient qu’à suivre les règles et ne pas attirer l’attention » s’exclament les habitants en réponse aux interrogations de Lucie. Cependant, lorsqu’une de ses proches disparaît, Lucie décide de braver les interdits pour la retrouver. Mais pas tout de suite…

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Un jeu suspendu dans le temps

Les cauchemars de Lucie
Les cauchemars de Lucie

On parle souvent de l’importance du début de partie pour accrocher le joueur. Dans le cas de Children of Silentown, cette accroche n’est pas facile. Children of Silentown prend ainsi son temps pour poser son ambiance et son histoire met longtemps à démarrer. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ambiance de Children of Silentown ne transpire par la joie de vivre. À ce titre, le jeu possède une identité visuelle très marquée. Dès les premiers instants dans le village, une impression d’étrangeté nous envahit devant ces personnages aux yeux trop grands. Plus on progresse dans notre découverte du village, plus on s’enfonce dans un univers où ce qui donne un sens à la vie a disparu depuis longtemps. Les rires, la culture ou la musique laissent la place à une sombre acceptation des évènements et à la peur d’être le prochain dont le portrait ornera le mur des disparus du village. Des portraits qui ne sont d’ailleurs pas là pour que s’organisent des recherches, mais pour qu’on se souvienne de ceux qui ne sont plus là. Je ne vous parle même pas des cauchemars que fait régulièrement Lucie : ils ne font que renforcer le sentiment que bien que le jeu prenne une enfant comme héroïne, il ne se destine absolument pas à un jeune public.

Un gameplay sans fausse note ?

De prime abord, Children of Silentown se présente pourtant comme un point’n’click assez classique. On dirige le personnage au pad ou à la souris, on peut observer des éléments du décor, ramasser des objets, les combiner et les utiliser pour résoudre les énigmes du jeu. Classique comme je le disais. La petite note d’originalité vient du système de chansons. Au cours de votre aventure, Lucie a l’occasion d’apprendre plusieurs notes qui, réunies, forment des chansons que vous pouvez utiliser durant votre aventure. Par exemple, vous avez une chanson qui vous permet d’apprendre ce que pensent les gens tandis qu’une autre révèle les souvenirs liés à un objet. Si les chansons peuvent paraître relativement anecdotiques au début du jeu, elles gagnent en importance lorsque vous pouvez enfin mettre les pieds dans la forêt, devenant même essentielles dans la dernière partie.

Une note
Une note
Les effets d'une chanson
Les effets d'une chanson

Ceci dit, les chansons ne sont pas qu’un petit ajout de gameplay, elles sont aussi l’occasion pour les développeurs d’ajouter de nouveaux mini-jeux à leur titre. En effet, à chaque chanson correspond un mini-jeu de logique qu’il vous faut réussir pour que la chanson fasse effet. Ainsi, on a par exemple droit à un mini-jeu dans lequel il faut créer un chemin vers la sortie d’un labyrinthe dont vous pouvez faire pivoter les pièces en les reliant avec des engrenages. C’est plus simple à finir qu’à expliquer. Malheureusement, ces mini-jeux finissent pourtant par devenir répétitifs. La faute à une trop grande présence dans le jeu couplée à trop peu de variations mécaniques. Ces mini-jeux pèsent d’ailleurs sur mon ressenti global du jeu. J’ai beaucoup aimé sa partie purement point’n’click, malgré quelques passages un peu sournois, mais les mini-jeux m'ont à force arraché un soupir fatigué.

Ce genre de puzzle, d'accord
Ce genre de puzzle, d'accord
mais ceux-là, non
mais ceux-là, non

L’encart technique

Sans surprises à la vue de son style graphique, Children of Silentown fait partie de ces jeux plutôt minimalistes sur le plan des options. Vous serez toutefois heureux d’apprendre que le jeu est disponible en français, pour les textes et sous-titres. Notez également que j’ai fait la majorité du jeu au pad, sans rencontrer de problèmes particuliers. On y gagne en facilité de déplacement par rapport à la souris et certaines actions sont mêmes plus rapides de cette façon. C’est le cas des chansons, mais aussi de l’utilisation de l’inventaire. C’est par contre un peu plus partagé pour les interactions avec le décor. Avec un pad, on utilise les boutons de tranche pour basculer entre les différents objets proches avec lesquels Lucie peut interagir. C’est souvent suffisant, mais parfois moins efficaces qu’une bonne vieille souris lorsque les objets sont trop proches (dans le puzzle des lianes de la forêt, typiquement). Dernier point à signaler : le jeu utilise une sauvegarde automatique. Une sauvegarde automatique qui ne vous laisse pas d’autre choix que de recommencer le jeu si vous voulez voir les différentes fins. C’est d’autant plus regrettable que le choix final se fait sans contexte, rien dans le jeu n'indique ce que le choix implique. Le jeu m’aurait proposé de choisir entre trois couleurs que ça aurait été pareil.

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Conclusion

Je dois reconnaître que j’étais un peu déçu en arrivant au terme de ce Children of Silentown. Ce n’est pas un mauvais jeu, même si le manque de diversité de ses puzzles sera pénalisant pour certains. Cependant, mon sentiment lorsque le générique de fin débute pourrait se résumer en « tout ça pour ça ». Après avoir consacré tant de temps à poser son ambiance, quitte à rendre délicat l’entrée dans l’histoire, Children of Silentown m'a donné l'impression de précipiter sa fin, laissant au joueur la tâche de tirer ses propres conclusions à l'histoire. Les autres fins sont peut-être meilleures et plus conclusives, mais le jeu ne m'a pas donner envie de le refaire pour vérifier.

Test réalisé par Grim sur PC grâce à une version fournie par l'éditeur.

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