Test d'Hogwarts Legacy (PC) - Qui vous dit que je suis un sorcier ?
Développé par le studio Avalanche Software, Hogwarts Legacy marque le grand retour de la franchise Harry Potter sur nos écrans. Une tâche d’envergure pour le studio qui doit aussi faire face à l’actualité autour de l’autrice J.K. Rowling. Comme beaucoup, nous avons reçu notre lettre d’invitation pour Poudlard et voici notre histoire !
Un grand pouvoir nécessite une bonne baguette
Bien que nous soyons dans l’univers d’Harry Potter, nous sommes bien loin de l’histoire imaginée par J.K. Rowling. En effet, notre histoire se passe en 1890 et aucun personnage des livres n’est encore présent. Le jeu vous propose d’incarner un personnage, dont vous aurez le loisir de choisir les différents attributs, afin de rentrer en cinquième année à la fameuse école de sorciers. Dès les premiers instants, vous comprenez que votre personnage n’est pas le quidam moyen, mais que quelque chose de mystérieux se trame autour de lui. Autant vous dire qu’on ne spoilera rien, mais plutôt vous donner notre avis sur cette histoire de magie ancienne.
La création de personnages
Somme toute assez classique, la création de personnages vous donne le choix entre quelques formes de visage, de coiffures et des cicatrices et signes distinctifs. On notera qu’il n’y a pas de choix de genre et, qu’en fonction du choix de vos options créatives, vous pourrez genrer à votre manière votre personnage. On notera qu’il sera possible d’être transsexuelle et de choisir son dortoir. Ce choix déterminera aussi la manière dont les autres personnages s’adresseront à vous.
Finalement, vous pourrez choisir le mode de difficulté allant d’histoire à difficile. Parce que nous sommes des magiciens en herbe, nous avons choisi le mode « Difficile ». Ce choix concerne surtout les barres de vie et les dégâts de vos ennemis ; franchement, les combats sont rallongés pour pas grand-chose. On vous recommande clairement de mettre votre ego de pro-gamer de côté et de choisir un mode normal (ou plus bas pour ceux voulant une expérience plus calme), car le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Même si la création de personnages n’est pas très bien fournie, on constate qu’il y a tout ce dont nous avons besoin pour faire naître notre personnage à l’écran.
L’histoire et ses méandres
L’histoire d’Hogwarts Legacy reprend des codes assez similaires aux œuvres dont elle s’inspire. On partage des moments avec des connaissances entre les cours et les mystères qui arrivent à compte goutte au fur et à mesure que vous progressez. L’histoire est somme toute très classique et manque de véritables personnages charismatiques auxquels on s’attache ou qu’on déteste. Tout le monde est assez lisse et on dénote un certain manque de nuances dans les personnalités. Les personnages sont généralement assez lisses et on ne tisse jamais vraiment de liens. S’il est assez plaisant d’être un élève parmi les élèves, on regrette que tout l’aspect social de la scolarité a tout simplement été mis sur le côté. Développez des relations ou même avoir un système de « morale » en fonction de nos choix aurait sans doute permis d’approfondir un peu plus l’histoire et l’aspect RPG du titre. Nous sommes d’ailleurs beaucoup plus dans un univers d'action-aventure qu’un réel RPG. En effet, les principaux éléments que l’on peut apporter à ce style sont liés à l’évolution de notre équipement ou encore notre arbre de talents. Hormis cela, il y a peu de choix qui changent réellement le déroulement de l’histoire.
Et c’est là, l’un des principaux défauts du titre, qui se rejoint au niveau de l’histoire : les maisons de Poudlard. Quand on réalise le test du Choixpeau Magique, on est déjà très surpris de se dire que très peu de questions sont posées. Avalanche Software a tenté de retarder cette scène pour permettre au joueur de faire quelques expériences pouvant mettre en avant le choix du chapeau. Toutefois, c’est clairement mal amené et, dans la finalité, on peut de toute façon choisir la maison où l’on ira. Gryffondor et Serpentard sont forcément en tête des choix, car ce sont les maisons les plus mises en avant dans l’œuvre de J.K. Rowling. On finit avec Serdaigle quand on ne veut pas être mainstream et à Poufsouffle quand on veut se faire harceler. Toutefois, le choix de votre maison n’aura que peu d’incidence sur la suite des évènements et on a jamais vraiment la sensation d’appartenir vraiment à une maison. Étant Serdaigle durant ma run (j’ai respecté le choix), je n’ai pas eu l’impression d’être en compétition ou en rivalité avec les autres maisons durant mes études. Tout le monde est gentil, tout le monde est beau, peu importe sa maison… Encore une fois, la nuance.
C’est d’ailleurs assez intéressant de voir que les premiers mods à arriver sur le PC sont multijoueurs. Cela prouve que l’univers d’Hogwarts Legacy fonctionne, mais qu’on s’y sent un peu trop seul.
Poudlard, le monde et la baston
Poudlard est merveilleusement restituée au sein du jeu. C’est grand, on s’y perd constamment et, heureusement, ils ont eu l’idée de rajouter des points de téléportation un peu partout. Car bon sang, qu’est-ce que c’est grand ! De plus, on retrouve de la vie un peu partout dans les différentes pièces des maisons, peu importe les moments de la journée ou de la nuit. On peut trouver des scènes un peu inédites si on prend le temps d’arpenter les couloirs de l’école. On regrette par contre qu’à l’instar d’un Red Dead Redemption 2, cet univers soit assez statique. On retrouvera les mêmes personnages aux mêmes endroits constamment sans pour autant qu’il y ait de la vie ou des changements. On notera finalement que la direction artistique est bel et bien présente, mais si cela manque parfois de grandeur et de démesure.
Et pourtant, quand on parle de grandeur, difficile de ne pas parler du monde qui entoure l’école. Un véritable terrain de jeu débordant d’activités annexes et offrant une profonde envie d’exploration. On se prend réellement au jeu à tel point que l’histoire n’en devient que secondaire. On veut découvrir et arpenter cet univers, ses villages et ses histoires. On regrette un peu la diversité de certains espaces qui finissent par se ressembler et on se retrouve parfois à visiter trois fois la même chaumière avec la même disposition. Comme pour l’école, on regrette aussi le manque de vie et le fait que tout soit un peu figé, attendant qu’on y apporte notre propre touche. Finalement, le monde ouvert qui nous entoure est somme toute assez classique de ce qu’on connaît déjà dans des jeux comme Assassin’s Creed. On regrette le manque de surprise, de détours ou même d’innovation.
Un des points forts du titre réside notamment dans ses combats. On apprend des sorts au fur et à mesure de notre avancée dans l’aventure (certains sorts se débloquent notamment via des quêtes secondaires). Accio, Revelio, Levioso, Revulso... Même si on galère un peu avec les différentes barres de sorts et la possibilité de switcher entre ces barres, les combats sont plutôt dynamiques et, surtout, des combinaisons de sorts sont possibles. Par exemple, réaliser Accio + Incendio ou encore le fameux Glacius + Diffindo qui est certainement le combo faisant le plus de dommages actuellement. On notera surtout que les attaques répondent aussi directement aux points faibles des ennemis. Il faut par contre être très attentifs, car chaque ennemi dispose d’un point faible face à un sort. Par exemple, les fangieux doivent être mis en lévitation dès qu’ils sortent la langue, un bon coup de Diffindo et ce sera le « one shot » en leur coupant la langue. Idem pour les araignées qui se réfugient dans le sol, un bon coup de Levioso et pouf l’araignée. Généralement, vous découvrez ces aspects via des « exploits de duel », véritables petits défis qui vous poussent à utiliser tel ou tel sort contre vos ennemis.
Un des principaux regrets concernant le combat se situe essentiellement autour des sortilèges impardonnables et rejoint l’un des points que je mentionnais plus haut : la moralité. Comme bon nombre d’entre vous le savent, il existe trois sorts impardonnables : Avada Kedavra, Imperio et Doloris. S’il n’est en aucun cas nécessaire de débloquer ces sorts pour finir le jeu, leur utilisation pose toutefois question quand on s’interroge sur le Lore Harry Potter. L’utilisation de ces sorts voudrait qu’on dise qu’on désire une extrême souffrance à son ennemi et s’ils sont interdits, ce n’est pas forcément pour rien. Or, dans le jeu, on peut balancer du Avada Kedavra à tout va, même en présence des professeurs, sans pour autant que quelqu’un s’inquiète ou se pose la moindre question… Finalement, un Accio ou un Doloris, quelle différence ? Encore une fois, un système de moralité aurait tellement permis d’apporter plus de nuance à notre personnage, à ses relations avec les autres et à la manière dont il est vu à travers le monde.
On regrette aussi un bestiaire pas forcément des plus fourni avec plusieurs itérations des mêmes monstres, les combats peuvent donc être alourdis par cette redondance d’ennemis où la technique ne change pas toujours pour en venir à bout.
Les quêtes secondaires & les activités annexes
L’avantage d’Hogwarts Legacy, c’est qu’il ne vit pas uniquement grâce à sa quête principale (et heureusement). Il existe tout un tas de quêtes secondaires qui vous permettent d’explorer le monde (assez vaste) qui vous entoure que ce soit en balai ou en monture. À l’instar de bien des mondes ouvert, on retrouve des quêtes Fedex, des quêtes mal écrites, mais aussi de bonnes surprises. On développe peu de relations avec des personnages secondaires (je pense avoir été essentiellement marqué par deux ou trois personnages), mais ceux-ci ont des quêtes ayant un fil rouge au fur et à mesure de l’aventure. Par exemple, vous suivez les aventures de Poppy et des braconniers.
Mon principal souci avec les quêtes secondaires, c’est qu’elles sont un peu mises là sans raison apparente. Si on prend l’exemple de The Witcher, nous sommes un Sorceleur et il est donc normal que les gens nous demandent de l’aide. Dans Hogwarts, on est censé être un étudiant lambda aux yeux des autres et pourtant, tous les 5 mètres, il y a quelqu’un pour nous raconter ses problèmes et demander de l’aide. C’est, pour moi, un élément qui est là un peu en mode « ta gueule, c’est magique », mais bon ce sont les méandres de l’open world.
Après, c’est sympa, ça remplit l’univers, mais ça reste tout de même, pour une grosse partie, totalement anecdotique.
Comme nous le disions plus tôt, Avalance Software n’a pas été avare en activités annexes. Des énigmes, des mini jeux, un système de housing, de la récolte d’animaux, des duels à morts... Bref, vous risquez clairement de ne pas vous embêter tant ce monde ouvert a de propositions à vous faire. Alors, des propositions c’est chouette, mais est-ce pour autant qu'il fallait mettre plus de 50 itérations d’une même activité à travers le monde ? Je pense notamment aux défis de Merlin qui sont assez sympathiques au début pour finalement devenir carrément chiantisime à mesure qu’on avance pour débloquer les défis. D’ailleurs, quelle idée de mettre l’augmentation de l’inventaire sur ce type d’activités annexes ! L’avantage par contre de la diversité des activités, c’est qu’on n’éprouve aucune difficulté à aller se balader à droite à gauche entre deux passages d’histoire et même parfois à se perdre quelques heures.
En parlant des défis, le jeu en déborde pour toutes les activités et ceux-ci débloquent des apparences, des bonus et bien d’autres éléments, il faut donc être conscient de leur existence et ne pas hésiter à s’atteler à la réussite de ces derniers pour faciliter parfois l’expérience de jeu.
Je pense que la mention spéciale est surtout sur le fait du housing, du craft et de la capture d’animaux. Il y a là moyen de réaliser des créations assez sympathiques et de manière plutôt aisée. Cela m’a un peu rappelé les systèmes qu’utilise FFXIV à ce niveau-là.
Du côté de la technique
Alors qu’on soit clair, les premiers instants dans l’univers d’Harry ont été vraiment compliqués au vu des problématiques du PC et de son opti. Alternance de 100fps + avec du drop d’images à 15-20 fps à certains endroits. Il a fallu arpenter les reddits (merci @Crowzer) et devenir druide en modification de fichiers afin de stabiliser le tout. Hormis cela, le jeu tourne clairement bien, mais cela reste très problématique surtout que les premiers patchs n’ont pas arrangé la situation. Toutefois, aujourd’hui, c’est déjà plus agréable et il y a moins ces pertes de performances. On notera aussi un manque de finition, mais c’est souvent le cas des mondes ouverts. Les petits bugs de texture, les pixels graphiques ou encore les personnages qui se coincent dans les textures… Pas toujours évident d’être un open world.
Comme vous le verrez sur les différents screens, le jeu propose des décors très sympathique au demeurant !
En conclusion
Hogwart’s Legacy fut une expérience vraiment intéressante, mais pas forcément inoubliable. Je suis une de ces personnes qui a grandi avec les livres, découvert les films et je dois dire que j’en attendais plus. On reste dans quelque chose d’assez classique au demeurant avec une histoire qui ne décolle jamais et qui, même quand elle propose des scènes censées être badass, elles sont mal orchestrées que ce soit dans le rythme ou dans l’aspect audio.
Pourtant, nous sommes face à un univers vraiment enchanteur et plutôt retranscrit de la part du studio. On se surprend même à passer des heures à voyages, explorer et tenter de résoudre les activités annexes proposées. Pour un studio de la taille d’Avalanche Software, c’est plutôt du bon travail quand on voit d’où ils viennent. Mais, au vu de l’importance de la licence, cela aurait pu être meilleur, plus performance, plus envoutante et surtout mieux écrite.
L’avantage, c’est que le jeu dispose aujourd’hui d’une base suffisamment développée pour permettre l’apport de nombreux DLC (qui a dit Quidditch ?), mais aussi les mods que la communauté s’est empressée de mettre en place. Le studio a récemment mis en avant que ce n’était pas forcément au programme, mais au vu du succès du jeu, ce serait étonnant de ne pas capitaliser encore plus loin.
Au niveau de la durée de vie, vous pouvez compter entre 15-20 heures pour terminer l’histoire principale et un nombre assez similaire pour finir le jeu à 100 %. Tout dépendra du temps que vous perdrez à admirer le décorum ! On notera aussi qu’il existe plusieurs fins, mais qui restent tout de même assez légères en matière de changement et ne concerne vraiment qu’un choix sur la fin.
Hogwart’s Legacy plaira très certainement aux fans de la première comme de la dernière heure, car c’est un bon jeu. Avec un peu plus de polish et de réflexion, il aurait même pu être un des grands jeux de cette année, mais il n’en reste pas moins plaisant à explorer (peut-être pas à prix plein pour les plus suspicieux ?). Le jeu est pour l'instant disponible sur PlayStation 5 Xbox Series X|S et PC ; les versions PlayStation 4 et Xbox One arriveront en avril, la version Switch en juillet.
Test réalisé par Glaystal à partir d'une version PC fournie par l'éditeur.
Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S |
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Genres | Jeu de rôle (RPG), contemporain, fantasy |
Sortie |
10 février 2023 (Windows) 10 février 2023 (PlayStation 5) 10 février 2023 (Xbox Series X|S) 5 mai 2023 (Xbox One) 5 mai 2023 (PlayStation 4) 25 juillet 2023 (Nintendo Switch) |
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