Test de Pharaoh : A New Era - un remaster aussi addictif qu'inutile ?

En 1999, Sierra Games lançait Pharaon, un jeu de gestion dans lequel on devait construire la civilisation égyptienne. Près de 24 ans plus tard, Dotemu et Triskell Interactive offrent un remaster dont on doute un peu de l'intérêt.

Un remaster d'un jeu culte...

ss_6f4fde41cca2004b6c16c85e248f65c7fcc52adc.jpg

Comme Caesar III, Pharaon et son extension Cléopâtre : La Reine du Nil, restent, vingt ans plus tard, des city builder cultes. Encore parfaitement jouables dans leur cocon d'origine et régulièrement en promotion, le jeu original et son extension sont des piliers du city builder, un genre qui a malheureusement été trop vite oublié sur PC. 24 ans après le lancement du jeu original, Dotemu, à l'origine du revival de la licence Street of Rage, et les bretons de Triskell Interactive, se sont attelé à un remaster qui a des défauts, et dont on pose régulièrement la question de son intérêt.

Alors attention : l'introduction peut être assez dure, mais elle n'enlève rien aux qualités du jeu, essentiellement issues du titre sur lequel ce remaster se base. L'architecture de Pharaon est en effet respectée dans Pharaoh : A New Era, qui a d'ailleurs le bon goût d'inclure l'unique extension du vénérable titre. On retrouve d'ailleurs rapidement ses marques.

Pour ceux qui n'ont jamais joué à Pharaon, voyez plutôt. On fait face à un City Builder dans lequel on emmène notre famille fraîchement débarquée en Égypte dans une épopée de 50 missions. Celles-ci nous font traverser les époques (plus de 4000 ans d'histoire) et nous font surtout fonder un véritable empire. Si en premier lieu, vous n'aurez besoin que d'un petit village, vos projets de création de plus en plus grandiloquents au fur et à mesure de vos parties permettent d'étendre votre pouvoir - et avec lui la croyance des différents Dieux égyptiens. Ces derniers ont d'ailleurs une incidence certaine sur le déroulement de votre conquête : si vos disciples ne montrent aucun intérêt, ils n'hésiteront pas à vous punir. A contrario, si vous faites preuve de fidélité, les bonnes nouvelles viendront à vous naturellement. En dehors de cette partie, la fondation d'une société et vos connaissances sur les terres désertiques proches du Nil seront décisives pour aller toujours plus loin. Construire des maisons, des puits, mais aussi de quoi chasser, miner, stocker et revendre les biens que vous avez pu récupérer grâce à votre main d'œuvre. Vaincre les maladies, punir les criminels, mais aussi espérer des inondations pour que l'eau soit au rendez-vous et fasse évoluer les habitations.

ss_b96095c0f5c6849c158483acfd2d4002663314f3.jpg
ss_d131e30f716d232eff78fee190778242df651d1a.jpg

... mais à l'intérêt plus que discutable

Avec ce remaster, Triskell Interactive reprend les excellentes bases du jeu original, on est donc face à un bon jeu, en l'état. Pour autant, et c'est ce pourquoi on doute de son intérêt, le travail effectué pour remettre au goût du jour un vieillard qui tourne encore bien sur les machines d'aujourd'hui est semblable au service minimum, un jour de grève de la RATP. À 23 euros, Pharaoh : A New Era aurait peut-être mérité un coup de polish un peu plus conséquent.

Car si du côté des graphismes, le tout a subi une refonte bienvenue avec un côté "cartoonesque" qui plaira aux nostalgiques du film d'animation Le Prince d'Égypte, certains choix de design - qui seront les uniques changements notables - ont de quoi bousculer les habitués.

Des icônes peu claires, parfois illisibles, un menu de construction dont les vignettes empêchent de comprendre ce que l'on veut atteindre au premier coup d'œil, des aides qui ne sont pas toujours utiles, voire carrément absentes, des problèmes d'intégrations de textes en français, des bugs de Pharaon encore présents dans Pharaoh : A New Era... Les défauts sont nombreux. Et même si cela ne sera pas rédhibitoire, car on se plaît toujours à avancer dans un jeu encore diablement efficace même 20 ans après sa sortie originale, on se demande comment une sortie avec une finition aussi incertaine a pu être approuvée. Et c'est sans compter sur l'absence de la mini-map, qui a certes été promise par les développeurs sous la pression des joueurs, ou sur l'impossibilité de changer le point de vue de la caméra, empêchant donc de ranger convenablement un bâtiment.

Il y a bien quelques bonnes idées, comme l'affichage des crues du Nil afin de prévoir des investissements sur le long terme, ainsi qu'un mode "Zen" qui permet de supprimer les prédateurs. Mais cela reste trop peu pour véritablement faire chavirer les fans historiques. Sans doute choix a été fait d'une sortie plus précipitée que prévue afin de contrer l'arrivée plus tard cette année de Builders of Egypt, un concurrent dont les capacités restent encore à prouver, mais qui a le mérite de proposer d'ambitieuses promesses.

En l'état donc, Pharaoh : A New Era est à conseiller seulement à ceux ne supportant pas l'idée de mettre la main sur un jeu aux graphismes vieillissants. Les autres, comme votre serviteur, le rangeront finalement assez vite au placard des remasters inutiles.

Test réalisé par Oyoel sur PC grâce à une version fournie par l'éditeur.

Réactions (5)

Afficher sur le forum


Plateformes Windows
Genres City-builder, gestion, simulation, égypte ancienne

Sortie 15 février 2023 (France) (Windows)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.