Test de Tails: The Backbone Preludes – Noirs prémices
Sorti en juin 2021, Backbone avait surpris par sa qualité technique et narrative. Cette année, le studio Eggnut nous propose son prélude, Tails. C’est peut-être l’occasion d’en apprendre davantage sur ce monde dystopique anthropomorphique.
Comme son sous-titre l’indique, Tails prend place bien avant les événements de Backbone. On y suit tour à tour quatre personnages à différents moments de leurs vies. Nous avons Clarissa qui, au cours de sa jeunesse, acquière la conviction que c’est à elle de changer les choses. Nous suivons Howard lors de sa vie à l’université. Nous observons Renée, obnubilée par l’écriture d’un article au sujet d’un incendie dans les quartiers pauvres. Et nous accompagnons enfin Eli, un scientifique qui vient de faire une découverte étonnante dans le désert par delà les murs. Les adeptes de Backbone reconnaîtront trois des personnages pour les avoir croisés (et même incarnés) dans le jeu d’origine, le petit nouveau étant Eli.
Un air de déjà-vu
Tails ne partage pas que l’univers de Backbone, il repose également sur les mêmes mécaniques. Vous dirigez votre personnage sur des tableaux vus de côté, mais la majorité de l’action se fait à travers de nombreux dialogues à choix multiples. Il faudra faire attention sur certains d’entre eux, car de votre éloquence peut dépendre la tournure des événements futurs.
Les textes sont exclusivement en anglais. Backbone avait eu tardivement une traduction française, espérons qu’il en aille de même ici aussi : en effet, le langage est parfois corsé et il risque de perdre les moins habitués à la langue d’Albion.
Comme son aîné, on peut aussi regretter quelques textes écrits trop petits quand des personnages parlent dans la rue ou dans les couloirs.
Au-delà des dialogues et des anecdotiques moments de point’n click, le jeu propose des phases où on doit manipuler des objets, dont des séquences de rangement qui semblent inspirées de Unpacking. Si le principe permet de sortir de la routine, l’exécution laisse toutefois à désirer : la sélection de l’objet via la croix directionnelle n’est pas intuitive et on peine à rapidement choisir le bon.
Graphiquement, nous retrouvons également la même patte soignée : tout en belle 2D, les décors profitent également de quelques effets qui mettent tout ça en valeur. La musique est toujours de grande qualité, quoique souvent un peu trop discrète.
À qui profite le crime ?
Dans le rang des nouveautés, la narration de Tails se veut un peu plus libre. Chaque personnage propose plusieurs chemins à prendre. Le premier chapitre propose de déterminer un trait particulier pour chacun d’eux (idéaliste, sarcastique…) et la suite se module (légèrement, on reste sur les mêmes lieux et événements) selon les multiples choix du joueur. Le fait de pouvoir façonner les personnages à sa guise peut surprendre les joueurs de Backbone vu qu'ils avaient été présentés de manière plutôt monolithique dans cet autre jeu.
Cela soulève une question intéressante : le jeu est-il fait pour les connaisseurs ou pour les nouveaux joueurs ? La réponse serait qu’il sied aux deux. Les nouveaux joueurs aborderont l’aventure vierge de toute connaissance et ne seront donc pas influencés dans les divers choix qui s’offriront à eux. Les joueurs de Backbone en apprendront un peu plus sur les personnages et sur d’autres éléments croisés dans l’autre aventure.
Mais il faut noter que les récits abordés par Tails manquent quand même de grands enjeux et les aventures peuvent donner l’impression de s’achever brutalement. En fait, nous n’avons pas là un complément conséquent à l’aventure originale ; ce serait plutôt vu comme un amuse bouche afin de pousser à s’attaquer au gros morceau ou à un petit dessert pour calmer ceux qui l’ont déjà dévoré.
Une première boucle dure une demi-douzaine d’heures, au terme de laquelle se débloque le “New Game +” qui permet d’explorer les autres embranchements. Seize trophées sont également proposés sur Steam.
Tails propose une expérience semblable à son aîné, Backbone : de grandes qualités artistiques, mais une narration un peu trop portée sur les différents dialogues. L’histoire racontée ici est un peu anecdotique, mais elle permet d’apporter quelques précisions aux fans de la première heure, voire même de servir d’introduction à cet univers singulier.
Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.
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Plateformes | Windows |
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Genres | Aventure, aventure graphique, point & click, contemporain, post-apocalyptique |
Sortie |
2 février 2023 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (1)
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