Test de Hotel Renovator - La poule aux oeufs dort ?
Ces dernières années ont vu les simulateurs les plus improbables atteindre un niveau de popularité assez inattendu. Au point de voir studio s'engouffrer dans la brèche. C'est ainsi que le studio Two Horizons nous livre Hotel Renovator, premier des multiples jeux du genre actuellement dans les cartons du studio. Petit tour du propriétaire.
Repos éternel
Certains rêvent de recevoir une grosse somme d’argent en héritage, mais dans votre cas, il faudra vous contenter d’un vieux bâtiment délabré. C’est ainsi que vous vous retrouvez à la tête d’un hôtel miteux, mais plein de potentiel. Une rapide embauche d’un(e) assistant(e) plus tard, il est déjà temps de retaper une première chambre, car les clients n’attendent pas et sont visiblement prêts à partager les lieux avec une poule. Saisissez donc votre plus beau pied de biche, invoquez l’esprit de Valérie Damidot qui est en vous et au boulot !
Tout doit disparaitre…
Comme le « Renovator » du titre nous l’indique, il n’est pas question dans ce jeu de concevoir un hôtel de A à Z. Ce n'est pas non plus une simulation ou un jeu de gestion pur et dur. Ici, il s'agit bien de rénover un hôtel déjà existant, chambre après chambre et étage après étage. Ça pourrait paraître limité, mais les chambres sont assez variées dans leurs formats pour proposer toujours de nouvelles possibilités. Deux modes de jeu s’offrent à vous pour satisfaire vos goûts pour la déco : un mode histoire qui vous prend par la main et un mode bac à sable bien plus libre. Chaque rénovation d’une zone se déroule en deux phases. La première consiste à détruire l’existant. Murs, sols, meubles et équipements, tout doit disparaître. C’est une phase forcément un peu bourrine où on ne réfléchit pas trop, même s’il peut être utile de faire une petite inspection préalable à la recherche d’objets pouvant être vendu. Mais globalement, on s’arme juste de notre pied de biche et on tape sans trop se poser de question jusqu’à atteint les objectifs indiqués.
…pour mieux réapparaitre
C’est évidemment la deuxième phase qui est la plus intéressante. Maintenant que notre pièce est vide, il est temps de laisser parler notre créativité. Si au début, nous sommes plutôt limités (peinture pour les murs, moquette pour le sol et carrelage dans la salle de bain), d’autres options se débloquent au fur et mesure et permettent vraiment de créer des pièces aux atmosphères diversifiées. De la simple chambre bon marché aux murs tapissés et à la moquette rouge vif à la suite de luxe aux murs marbrés, le jeu nous invite à laisser libre court à notre créativité. Ainsi, entre les meubles, les décorations et les revêtements, le jeu annonce fièrement plus de 2000 éléments parmi lesquels faire vos choix, en plus de supporter les mods (mais pas le Workshop de Steam, personne n'est parfait). Il faudra bien ça pour satisfaire aux demandes parfois extravagantes de vos clients. Car oui, le mode histoire vous met régulièrement face aux exigences de vos clients. Certains se contentent de demander des équipements spécifiques, d’autres peuvent aller jusqu’à exiger la présence de couleurs bien précises. Mais c'est globalement souvent assez drôle, vous n'êtes peut-être pas prêt à héberger un vampire.
Des outils au menu
Ceci dit, naviguer confortablement au milieu d’un grand nombre d’éléments demande une interface à l’ergonomie soignée. Celle du jeu ne remplit que partiellement cette mission. Les principaux outils du jeu sont regroupés dans un menu radial accessible d’un clic de souris. On accède ainsi à l’outil de démolition ou à celui de balayage dans la partie haute du menu tandis que la partie basse se consacre à la rénovation avec les outils dédiés aux murs, aux sols et enfin aux meubles. Assez classique et suffisamment efficace. Une fois un type d’outils sélectionné, on passe de l’un à l’autre d’une touche. Ça se complique par contre lorsqu’on entre dans le domaine de l’ameublement. Les objets sont ici d’abord regroupés par types puis par « prestige » (d’une à cinq étoiles, ce qui définit le prestige moyen de la chambre). Choisissez un objet et vous pourrez le personnaliser plus en profondeur, en définissant par exemple le type de bois utilisé pour un meuble ou le style de tissu pour un fauteuil avant enfin, dans un dernier menu, de choisir la couleur de l’ensemble. Ça devient rapidement un peu fouillis. J’aurais beaucoup aimé une option permettant de définir des favoris ou de retrouver une couleur déjà utilisée ailleurs par exemple. Dommage aussi de ne pas avoir prévu une grille facilitant le placement de certains objets. Je n'ai vraiment pas le compas dans l’œil pour placer deux objets à la même hauteur et ne parlons même pas de placer un lustre au centre d'un plafond.
Cauchemar à l’hôtel
En soit, le concept d’aménager de A à Z ses propres chambres d’hôtel pourrait être fun tant les possibilités de création semblent nombreuses. Mais à l’heure actuelle, le jeu est un bébé qui est toujours en travaux. La liste des bugs rencontrés lors de ce test est aussi longue que variée. Un patch a déjà vu le jour depuis la sortie ; il a amélioré certains points, et la situation s'améliore de jour en jour, mais il reste encore du travail. Malheureusement, si la plupart bugs restent mineurs, on trouve également des bugs qui ont entravés ma progression dans le jeu. De plus, si le patch day one a amélioré les performances, on sent encore que le jeu a parfois du mal à recalculer les modifications effectuées, ce qui se sent à chaque changement d’étages dans l’hôtel. J’ai notamment croisé plusieurs passages où les murs et sols des couloirs fraichement rénovés ne se chargeaient tout simplement pas. Oups ?
Des décisions discutables
Un autre problème du jeu se situe du côté de la gestion quotidienne de l’hôtel. Sans doute animée d’une volonté de bien faire, l’équipe de Two Horizons a multiplié les petits évènements qui sont autant d’interruptions dans ce qui devrait être le cœur du jeu. C’est simple : votre assistant vous bombarde constamment de petites missions qui ne peuvent pas attendre. Panne d’ascenseur, panne de courant, client trop bruyant qu’il faut calmer, objet perdu par un autre, ça s’enchaine non-stop. À ces petits évènements s'ajoute l’obligation de maintenir les chambres propres (et donc de les nettoyer régulièrement) et de réparer les casses éventuelles. Pire encore à mon sens, les développeurs ont trouvé pertinent d’ajouter des évènements liés à une poule qui a établi domicile dans votre hôtel. Si la recherche d’œufs plaqué or dans l’hôtel passe encore, la partie de dés contre une poule dans un couloir de l’hôtel frôle un peu plus le ridicule. Finalement, je me suis rabattu sur le mode bac à sable du jeu qui non seulement permet de virer une bonne partie de ces évènements intempestifs, mais offre aussi un accès bien plus rapide à des outils qui améliorent singulièrement la qualité de vie au sein du jeu, comme la masse ou l’aspirateur.
Conclusion
Il n’est pas facile d’évaluer ce genre de jeu puisque contrairement à d’autres jeux de gestion, son potentiel d’amusement dépend beaucoup de la créativité et de l’envie du joueur. De ce côté, Hôtel Renovator a de quoi satisfaire les joueurs, au moins durant quelques heures, même je conseillerais d’y jouer en mode bac à sable. Par contre, si vous vous attendiez à un jeu de gestion plus pointu vous demandant de gérer chaque détail du quotidien d’un hôtel, passez votre chemin, vous serez déçu.
Test réalisé sur PC par Grim à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | PlayStation 5, Windows, Xbox Series X|S |
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Genres | Gestion, simulation, réaliste |
Sortie |
7 mars 2023 (Windows) 12 mars 2024 (PlayStation 5) 12 mars 2024 (Xbox Series X|S) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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