Test de Tchia - Comme un air de Nouvelle-Calédonie

Découvert lors d'un State of Play de Sony, l'intriguant Tchia sortira ce mardi sur Playstation 4/5 ainsi que sur PC via l'Epic Games Store. Embarquons ensemble à la découverte d'un jeu qui sent bon la Nouvelle-Calédonie.

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Comme c’est la coutume

Venez, asseyez-vous près du feu. Ce soir, nous allons vous raconter l’histoire de Tchia et de sa lutte contre le terrible tyran Meavora. Tchia est un jeune fille tranquille vivant seule sur une petite île des tropiques avec son père. Proches de la nature et respectueux des traditions, Tchia et son père restent loin du monde extérieur. Seul Tre, un ami de son père, vient occasionnellement troubler son quotidien. Mais la dernière visite de Tre ne se passe pas comme d’habitude : celui-ci a été suivi par les sbires du tyran Meavora qui ont vite fait de capturer le père de Tchia. Pour sauver son père, Tchia n’a d’autre choix que de découvrir le secret de ses origines et doit apprendre à maîtriser les étranges pouvoirs qui sommeillent en elle.

Une histoire et au lit
Une histoire et au lit

Breath of the Nouvelle-Calédonie

Awaceb, le développeur, s’est inspiré de la Nouvelle-Calédonie pour concevoir le monde et l’histoire de Tchia. On retrouve cette inspiration durant le début de la partie. Le jeu nous fait découvrir les différents habitants et le folklore local dans une atmosphère très bonne enfant. Il n’est ainsi par rare qu’une nouvelle rencontre se termine en musique. C’est également l’occasion pour le jeu de nous introduire aux activités de son monde ouvert. Le monde est ainsi un terrain de jeu ouvert à l’exploration et à la découverte. On remarque d’ailleurs que le jeu ne vous donne pas d’indications précises sur notre position sur les îles, juste une zone globale basée sur notre dernière position connue. Rien d’impossible avec une bonne boussole et une carte globale de la région.

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En termes de gameplay, la première inspiration à laquelle on pense est bien sûr Breath of the Wild, avec ce système d’endurance qui rythme notre exploration. Grimper, nager ou planer consomme ainsi notre jauge d’endurance, jusqu’à l’évanouissement si elle tombe à zéro. Si la jauge est assez limitée en début d’aventure, la découverte de mystérieux fruits dans la nature permettre d’en augmenter la capacité. Enfin, on retrouve également dans Tchia certaines des habitudes des jeux en monde ouvert, avec les points d’observation à découvrir pour révéler les nombreux points d’intérêts de la carte. Ceux-ci sont toutefois majoritairement facultatifs, n’apportant le plus souvent que des possibilités de personnalisation du personnage. Seuls les temples totems, les fruits d’endurance et dans une moindre mesure les mini-jeux d’empilements de pierre ont un impact direct dans le gameplay.

Avec de l'observation, on repère les points importants de loin
Avec de l'observation, on repère les points importants de loin

Âme vagabonde

L’une des mécaniques régulièrement mise en avant dans Tchia consiste en la capacité de notre héroïne à prendre le contrôle des animaux et des petits objets présent dans le monde du jeu. Sur le papier, l’idée est assez alléchante. S’imaginer en oiseau pour se déplacer dans les îles ou explorer les fonds marins dans la peau d’une tortue est effectivement assez sympa. Chaque animal dont on peut prendre le contrôle a ainsi un pouvoir particulier que le joueur peut utiliser, comme pondre un œuf pour les poules, par exemple. Attention toutefois, une limite de temps s’applique ici aussi, variable selon la créature ou l’objet dans lequel vous avez projeté votre âme. Dans la pratique pourtant, j’ai le sentiment que le jeu sous-exploite un peu cette capacité. J’aurais aimé que le jeu profite de cette mécanique pour offrir au joueur des moyens d’éviter les combats par exemple. Pourquoi pas en permettant l’utilisation d’un oiseau pour faire de la reconnaissance d’une base ennemie ou encore l’incarnation d’un animal pour s’y infiltrer. Hélas, les ennemis nous reconnaissent immédiatement sous forme animale. Car oui, tôt ou tard, le joueur croise la route des servants de Meavora.

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Des combats qui manquent de corps

Bien qu’il ne s’agisse pas de l’aspect le plus important du jeu, les combats contre les Maano, d’étranges ennemis constitués de tissu, représentent une part du jeu. Pas la plus réussie, hélas. On l’a vu, les Maano sont constitués de tissu et ne peuvent donc être détruits que par le feu. Faute d’avoir un dragon ou un lance-flamme sous la main, on est souvent réduit à utiliser le pouvoir de Tchia pour s’incarner dans un objet explosif que l’on lance ensuite sur un Maano. Si ça fonctionne encore assez bien sur les petits camps que l’on croise dans la nature, c’est moins la fête pour les grandes bases, où l’on croise non seulement des ennemis de base, mais aussi des sentinelles plus difficiles à neutraliser. L’IA des Maano est heureusement assez limitée pour qu’il ne soit pas trop difficile de leur fausser compagnie. Dans le pire des cas, la capture nous conduit juste dans une cage dont il est simple de s’échapper. Au global, j’ai trouvé l’aspect assaut sur les bases peu intéressant, car trop limité. Le chapitre VII de l’histoire, fort centré sur cet aspect du jeu, a d’ailleurs été un long moment à passer durant ce test.

34 soldats ? Pff, facile...
34 soldats ? Pff, facile...

Un monde qui ne manque pas d’attraits

Cet équilibre délicat entre deux visions se retrouvent également dans la partie visuelle de Tchia. Ainsi, évoluer dans les décors naturels des îles est souvent visuellement réussi. Le jeu intègre un cycle jour/nuit et une météo variable. En ville, par contre, c’est moins convainquant, les textures deviennent plus quelconques et le rendu s’en ressent, même si on se dira que c’est dans l’esprit de ce que le jeu veut raconter. Je suis par contre moins convaincu par plusieurs points concernant la maniabilité du jeu. Passons sur les contrôles du bateau, on va dire que c’est réaliste de devoir gérer la barre, la voile et l’ancre depuis des positions différentes. Passons aussi sur les sauts un peu trop flottants. Mais attardons-nous sur la grimpette. Tchia a probablement été mordue par une araignée radioactive dans une autre vie pour expliquer à quel point elle est capable de s’accrocher à n’importe quelle surface. Du moins, quand la surface en question est plate.

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Terminons enfin sur une petite note musicale. Tchia met régulièrement en avant la musique durant la partie, au travers de mini-jeu musicaux, entre autres. Le résultat est une bande son de grande qualité, qui fait se côtoyer instruments locaux et langue traditionnelle. Clairement l’un point très réussi du jeu. Et oui, on peut jouer du Ukulélé. Sachez d’ailleurs qu’Awaceb a pensé à ceux qui n’ont pas le rythme dans la peau et a ajouté des options pour jouer automatiquement les séquences musicales mais aussi pour sauter des séquences de gameplay ou même des chapitres entiers.

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Alors, on prend ses billets pour rencontrer Tchia ?

Tchia avait le potentiel pour être un jeu sympathique. Malheureusement, j’ai trouvé que le jeu ne s’appuie pas assez sur ses forces : l’exploration et la mécanique du bond d’âme. Durant les premières heures, lorsqu’on découvre le monde ouvert du jeu, le jeu se montre sympa à parcourir. Puis arrive le fatidique moment où Tchia tente d’apporter un peu d’action à son gameplay et se heurte à ses limites, nous laissant avec un petit sentiment qu’il n’a pas manqué grand-chose pour tutoyer l'excellence. Reste une aventure familiale correcte, sans plus.

Test réalisé par Grim sur PC à l'aide d'une copie fournie par l'éditeur

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